RDR pourquoi Dagri Diabaté garde la main malgré l’intérim de Soumahoro Tchomba ?

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Pourquoi Amadou Soumahoro est toujours intérimaire

Par Kra Bernard

Le Rassemblement des républicains a organisé en fin de semaine un Bureau politique au cours duquel plusieurs secrétaires généraux adjoints ont été nommés. Mais qu’est ce qui explique la reconduction de Tchomba, Amadou Soumahoro ?

Apres plusieurs mois de tergiversations, le Rassemblement des républicains (Rdr) a pu, enfin, procéder à ses fameuses restructurations en interne. En lieu et
place d’un congrès, ce sont des aménagements à minima qui ont été opérés. Mais à l’heure du bilan, même si l’on peut dire qu’il n’y a pas eu de tsunami à la rue Lepic, il convient cependant de reconnaitre qu’un grand vent a secoué la Case. Ce que l’opinion retiendra de ce Bureau politique, c’est l’adjonction de secrétaires généraux adjoints au secrétaire général intérimaire. Ainsi, désormais, «Tchomba» aura à ses côtés neuf lieutenants qui sont dans l’ordre : Gilbert Koné Kafana, Jeanne Peuhmond, Sidiki Konaté, Joël N’Guessan, Adama Bictogo, Diakité Coty Souleïmane, Légré Philippe, Lemassou Fofana, Touré Maférima et Doumbia Brahima.

L’innovation majeure, c’est que chacun de ces promus s’occupe d’un domaine spécifique. A défaut d’un congrès pour un renouvellement en profondeur des instances, cette restructuration, en plus des élections qui auront lieu au niveau des structures spécialisées et des secrétaires départementaux permettra au Rdr de préparer sereinement la présidentielle de 2015. Mais la première leçon que l’on doit tirer de ce Bureau politique, c’est le renouvellement partiel des instances qui interviendra au niveau du Rjr, du Rfr et du Rer ainsi que les structures de base. A l’analyse, l’idée d’un congrès après la présidentielle de 2015 est en train de faire son chemin. Sur la question, le ministre Amadou Gon Coulibaly a été on ne peut plus clair au cours de cette réunion. Sans avancer de date, le « lion » a donné rendez-vous aux militants après la présidentielle de 2015. « (…) La question qui a été évoquée est l’élection du président du Rjr, qui, une fois élu mettra sur pied le Bureau exécutif national. Il en sera de même pour les présidents du Rfr et du Rer. Ne voyez pas cette mesure comme une décision pour changer des gens. Pour ce qui concerne les secrétaires départementaux, vous savez bien que ceux qui sont là ont été élus. Je ne doute pas un seul instant que les départementaux qui ont été élus refusent de partir à des élections. Pour le reste, le congrès aura lieu un jour et les instances du parti auxquelles tout le monde pense seront renouvelées », a éclairé Amadou Gon. Les cadres républicains qui réclament à cor et à cri un congrès devront donc prendre leur mal en patience, car si ce congrès n’est pas organisé en cette année 2014, il sera politiquement illusoire de le faire en 2015, à seulement quelques mois de la présidentielle. C’est donc dire que le congrès du Rdr, c’est après 2015 ». Voilà qui est clair.

Comment gérer les susceptibilités ?

Mais l’autre interrogation qui continue de tarauder les esprits après le Bureau politique, c’est la configuration du secrétariat général qui est toujours sous la houlette d’Amadou Soumahoro. Cette structure est composée de dix membres. Mais fait curieux, sur ces dix «ténors », deux sont intérimaires : Le secrétaire général Amadou Soumahoro lui-même et le SGA chargé des élections, Doumbia Brahima. Pourquoi ces deux « généraux » le sont-ils alors que l’épithète «par intérim» ne figure pas sur les autres titres ? Selon une source bien introduite dans la Case, le statut de «Tchomba» a été reconduit pour contenter les ultras, qui voulaient un nettoyage à sec pour balayer toute sa direction. C’est-à-dire que faire d’Amadou Soumahoro un secrétaire général plein pourrait effaroucher certaines susceptibilités, singulièrement les cadres qui sont partis aux dernières élections en indépendants. Ces audacieux auraient pris des risques
sur leur avenir s’ils avaient échoué.

Pour eux, Tchomba devrait partir surtout qu’il a été lui-même battu à cette élection chez lui à Séguéla. Mais d’un autre point de vue, accéder aux exigences des extrémistes en dégommant le secrétaire général serait politiquement contre productif. Il faut savoir quoi qu’on dise, que Amadou Soumahoro est un « homme de mission et de devoir » qui a toujours été à des rendez-vous critiques dans la lutte. Surtout au moment où le Rdr avait besoin d’un homme de conviction, un « dur à cuire ». Il est vrai que personne ne peut faire l’unanimité sur terre, mais le patron de la rue Lepic qui est membre fondateur ne méritait pas d’être remercié de la sorte. Le fait de le maintenir, mais en intérimaire est une sorte de jugement de Salomon pour éviter de créer des animosités
dans la case. Comme on peut le comprendre, Tchomba n’est donc passé en classe supérieure en demeurant toujours dans le fauteuil d’«intérim ».

Mais jusqu’à quand durera ce statut de « précarité » ?

En ce qui concerne Doumbia Brahima le secrétaire général adjoint par intérim en charge des élections, l’équation n’est pas difficile à comprendre. Il faut se rappeler qu’à ce poste, Doumbia Brahima était l’adjoint de Mamadou Sanogo, devenu ministre de la Construction et de l’Urbanisme. Et toujours selon une indiscrétion, la décision a été prise en« haut lieu » de ne pas voir figurer de ministre au sein du secrétariat général pour un souci d’efficacité dans la conduite des activités gouvernementales. A ce sujet, le Bureau politique a prévu la nomination prochaine de conseillers spéciaux qui auront rang de secrétaire généraux-adjoints, c’està-dire qu’ils auront le même statut que l’équipe d’Amadou Soumahoro. Sauf changement de dernière minute, ces conseillers spéciaux seront une sorte de doublure du secrétariat général et pourraient être essentiellement de ministres. Il n’est donc pas exclu que Mamadou Sanogo fasse partie de cette équipe. Faire de son adjoint un secrétaire général adjoint plein serait une sorte de parricide parfait surtout que par le passé, Mamadou Sanogo n’était qu’un simple secrétaire national. Il faut donc faire de Doumbia Brahima, un SGA intérimaire pour éviter, là aussi, de froisser son mentor, devenu ministre.

L’un mis dans l’autre, ce sont autant d’arguments qui font que sur la liste des dix membres qui composent le secrétariat général, c’est seulement Amadou Soumahoro et Doumbia Brahima qui sont intérimaires. Mais jusqu’à quand durera ce statut de « précarité » ? Seul le temps, un autre nom de Dieu pourra nous situer.

L’Expression

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