Côte d’Ivoire Danger à l’horizon…Attention au syndrome Zinzin et Bahéfouê

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Ecole nationale de Police – Les dangers de la réforme

Sur la route de l’émergence, les écueils sont légion. La sécurité, entre autres, quand elle est maîtrisée, constitue un atout important dans le processus de développement. Dans ces conditions il faut se féliciter de la décision des autorités d’impulser une nouvelle dynamique au secteur de la sécurité, notamment au niveau de la formation des agents de police. «L’école nationale de police doit devenir une école de qualité et d’élites d’où sortiront des policiers bien formés, piliers de la République garant des institutions, protecteurs des libertés publiques», a insisté le premier flic de Côte d’Ivoire, le vendredi 23, à l’Ecole de police, lors de la présentation des élèves policiers au drapeau. Hamed Bakayoko a prévenu les futurs policiers (…)

Attention au syndrome Zinzin et Bahéfouê

Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité a annoncé des réformes dans la formation des forces de police. Si à priori, l’on peut saluer cette volonté affichée du premier flic d’instaurer la rigueur dans les rangs de ses collaborateurs, il y a lieu de s’interroger sur le revers de la médaille. En la matière, il y a un précédent en Côte d’Ivoire. Pour mémoire, le coup d’Etat qui a déposé le président Henri Konan Bédié en 1999 est parti d’un soulèvement de soldats qui, après leur formation ont été démobilisés et laissés pour compte. C’est par ce contingent appelé ‘‘Zinzin’’ et ‘‘Bahéfouê’’ que la mutinerie a commencé le 23 décembre 1999 avant d’être récupérée par leurs ainés de la Force d’intervention rapide para commando (Firpac) qui ont servi en Centrafrique de le cadre de la Mission des Nations Unies (Minurca). Dès le départ, les Zinzin et Bahéfouê s’étaient soulevés pour protester contre leur démobilisation, mais la suite de cette affaire est connue de tous. Si l’on n’y prend garde, la vague des élèves qui seront formés puis renvoyés pour insuffisance de rendement pourraient constituer un terreau fertile pour les adeptes de coups d’Etat qui rodent aux frontières ivoiriennes et qui sont prêts à vouloir destabiliser la mère patrie. Les mêmes causes produisant toujours les mêmes effets, le ministère de l’Intérieur doit tirer les leçons de l’épisode Zinzin et Bahéfouê et prendre la pleine mesure du danger que peut représenter des élèves qui sont formés et rompus au maniement des armes puis reversés dans la nature. Ceux-ci pourraient devenir un danger pour la société. Une chose est d’instaurer la rigueur dans la formation des flics. Cela est même salutaire. Mais comme Sisyphe dans la mythologie grecque, il faut faire attention au retour du bâton pour ne pas renvoyer des jeunes déjà formés aux techniques de guerre qui deviendront des bandits que devront encore combattre ceux qui auront achevé leur formation avec brio.
Kra Bernard

Danger à l’horizon

Le processus de formation des policiers, gendarmes et militaires en Côte d’Ivoire, comme partout ailleurs, commence toujours par la Formation commune de base (Fcb) qui est une sorte de propédeutique dans la carrière militaire. Au niveau du corps des policiers, les recrues subissent d’abord cette formation avant de revenir à l’Ecole de police pour apprendre la formation policière proprement dite. Et c’est là que réside le danger. Une fois à l’Ecole de police, l’élève est déjà rompu au maniement des armes. Selon un instructeur militaire qui a requis l’anonymat, après la Fcb, tout individu est apte à intégrer l’armée. «Dans le jargon militaire, la Fcb est la formation initiale que reçoivent les policiers, les gendarmes et naturellement les militaires. C’est ce qui est commun à tous les corps militarisés et elle dure trois mois. C’est une formation très musclée au cours de laquelle les nouvelles recrues apprennent le maniement des armes, la discipline militaire, la connaissance des grades, le déplacement et le salut militaire, l’apprentissage du langage militaire etc. Quand les militaires finissent leur Fcb, ils sont appelés soldats. Les policiers reviennent à l’école pour continuer leur formation policière. Les gendarmes repartent également dans leur école et les militaires poursuivent leur formation dans l’apprentissage des techniques de guerre. Vous devez retenir que la Fcb est très dense et très dure. C’est une sorte de bois sacré où l’on va pour «enlever l’esprit civil» sur les nouvelles recrues pour les transformer en militaire», a indiqué notre source. Au regard de cet éclairage, un individu qui est renvoyé pour insuffisance de rendement après avoir subi une telle formation est un danger potentiel pour la société. Il est vrai que tous les éléments indisciplinés doivent être extirpés des rangs de la police et de l’armée avant le terme de leur formation pour ne pas avoir une police ou une armée d’éléments indisciplinés. Mais il faut se garder également de renvoyer à la pelle pour ne pas grossir les rangs des gangsters et autres adeptes des manœuvres de déstabilisation. C’est pourquoi il faut corser les conditions de recrutement et, au besoin, faire une enquête de moralité à une certaine étape du concours pour éviter de former des indélicats qui n’auront pas leur place
dans l’armée ou à la police.
K. B.

Source: L’Expression

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