Quand le Mali perd foi en la France…démission du ministre de la défense

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Le ministre malien de la Défense et des Anciens Combattants, Soumeylou Boubeye Maiga, a été remplacé par le colonel-major à la retraite Bah N’daou

Par Malijet

Le ministre malien de la Défense et des Anciens Combattants, Soumeylou Boubeye Maiga, a été remplacé par le colonel-major à la retraite Bah N’daou
Après la débâcle de l’armée malienne face aux groupes armés et leurs corsaires jihadistes le 21 mai 2014 à Kidal, les enquêtes étaient en cours pour situer les responsabilités notamment en ce qui concerne celui qui avait donné l’ordre d’engager la contre-offensive.

Des têtes devraient normalement tomber. Eh bien ça y est ! Le ministre de la Défense, Soumeylou Boubèye Maïga, après avoir tiré tous les enseignements, a purement et simplement démissionné.

Il quitte donc le gouvernement après avoir passé 9 mois aux destinées du ministère de la Défense et des Anciens combattants. Après cette démission de Soumeylou, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, a pris un décret qui nomme Ba Daou comme ministre de la Défense et des Anciens combattants. Ba Daou fut garde du corps du général Moussa Traoré avant d’être chef d’Etat-major des armées sous Alpha Oumar Konaré.

C’est dire que Soumeylou Boubèye Maïga se sent responsable de ce qui est arrivé à l’armée malienne le 21 mai 2014 pour avoir pris sur lui la responsabilité d’engager la troupe dans une opération de « sécurisation des personnes et de leurs biens » à Kidal sans se référer au chef suprême des armés qui est le président de la République.

Le Premier ministre, Moussa Mara, de même que le ministre de l’Economie numérique, Mahamadou Camara, avaient tous expliqué par voie de presse que l’ordre d’attaquer les rebelles pour le contrôle de la ville de Kidal le mercredi 21 mai 2014 n’était pas venu du politique. Le ministre Camara était même allé loin sur des médias internationaux en expliquant que des enquêtes sont en cours et qu’il y aura des sanctions. Eh bien les sanctions sont là. On attend de voir la suite des évènements.

Le mercredi 21 mai 2014, l’armée malienne a engagé une opération contre les rebelles à Kidal. L’opération qui a été qualifiée « d’opération de sécurisation des personnes et de leurs biens » par le ministère de la Défense, visait à reprendre la ville des mains de la rébellion laquelle s’était emparée d’elle le samedi 17 mai 2014 suite aux affrontements entre eux et l’armée malienne consécutifs à la visite du Premier ministre dans la ville de Kidal. La contre-offensive a donc mal tourné et le bilan a été très lourd côté malien : une cinquantaine de morts, 48 blessés et plusieurs prisonniers

Abdoulaye Diakité

K. TRIBOUILLARD/afp
K. TRIBOUILLARD/afp

Quand le Mali perd foi en la France…

L’armée malienne a été mise en déroute la semaine dernière par les rebelles à Kidal, où les forces internationales sont pourtant déployées.

«A bas la France ! À bas François Hollande ! Boycottons les produits français ! » Il n’y a pas erreur. C’est bien à Bamako, où le président français était accueilli en héros en février 2013, que l’on reprend aujourd’hui les paroles du chanteur de reggae ivoirien Alpha Blondy : « Armée française allez-vous-en ! » Le gouvernement malien s’est enlisé dans les sables mouvants de Kidal et ses amis français et Casques bleus l’ont regardé couler sans réagir : voilà, vu du Mali, l’interprétation la plus répandue des événements de la semaine dernière au cours desquels « une cinquantaine » de soldats maliens sont morts et 48 autres ont été blessés, selon le ministre malien de la Défense.

Après le cessez-le-feu obtenu vendredi par le président mauritanien, président de l’Union africaine, on croirait être revenu deux ans en arrière, au déclenchement de la rébellion. Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) a éjecté l’armée malienne de Kidal et est entré dans plusieurs localités comme Ménaka, autre foyer historique des rebelles.

« Le MNLA et les Casques bleus circulent en ville. Les militaires maliens restent dans leur camp. C’est calme mais les activités sont paralysées, les gens sont méfiants. Certains fonctionnaires sont partis », explique Vieux Maïga, employé d’une ONG…

Publié le 27/05/2014 à 06h00 , modifié le 27/05/2014 à 08h14 par Fabien Offner, au Mali

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