Une photojournaliste française de 26 ans tuée en Centrafrique

AFP/FRED DUFOUR
AFP/FRED DUFOUR

Camille Lepage, photojournaliste française, a été « assassinée » en reportage en République centrafricaine a annoncé, mardi 13 mai, l’Elysée.

Le Monde.fr avec AFP et Reuters

« La dépouille mortelle de Mme Lepage a été trouvée lors d’une patrouille de la force Sangaris, à l’occasion d’un contrôle effectué sur un véhicule conduit par des éléments anti-balaka, dans la région de Bouar » dans l’ouest du pays, près de la frontière avec le Cameroun, indique la présidence française.

« Tous les moyens nécessaires seront mis en œuvre pour faire la lumière sur les circonstances de cet assassinat et retrouver les meurtriers de notre compatriote. Le chef de l’Etat a demandé l’envoi immédiat sur le site du drame d’une équipe française et de la police de la force africaine déployée en RCA [République centrafricaine]. »
Agée de 26 ans, Camille Lepage, native d’Angers, s’était installée au Soudan du Sud en juillet 2012 avant de rejoindre la Centrafrique. Elle collaborait avec de nombreux titres de presse, notamment Le Monde.

Dans la dernière photo publiée sur son compte Instagram, le 6 mai, elle voyageait avec des milices anti-balaka depuis Berbérati, à 250 kilomètres au sud de l’endroit où son corps a été retrouvé.

Camille Lepage « faisait des photos, elle pensait faire son devoir et elle est sans doute tombée dans un guet-apens », a déclaré le président français François Hollande à la presse mardi soir alors qu’il se trouvait en déplacement à Tbilissi, la capitale de la Géorgie. Le chef de l’Etat a souligné que son assassinat ne resterait pas « impuni ».

« Je demande aux journalistes de faire leur travail et, en même temps, de prendre d’infinies précautions », a également dit le président, estimant que Camille Lepage évoluait « dans des conditions extrêmement difficiles en République centrafricaine ».

« Il y a une très grande violence » dans ce pays, a insisté François Hollande. « Heureusement que les Français sont là. Sinon, c’eût été un carnage, un massacre », a encore estimé le chef de l’Etat à propos de l’intervention militaire française en RCA.

TÉMOIGNER DES POPULATIONS EN DANGER

« Il ne saurait y avoir d’impunité pour ceux qui, à travers les journalistes, s’en prennent à la liberté fondamentale d’informer et d’être informé », a déclaré le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, mardi soir, faisant part de sa « très vive émotion » à l’annonce de cette disparition.

Camille Lepage à 70 km au nord de Bangui le 21 février 2014.
La mère de la jeune femme a témoigné sur RTL indiquant que sa fille « n’avait qu’une envie, c’était de témoigner des populations dont on ne parlait pas et qui étaient en danger ». « Je savais qu’elle était en danger. Tous les jours, je me disais “Oh la la”. Mais il faut s’y faire. Quand on est une mère, on ne peut que la soutenir. », a-t-elle notamment déclaré.

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