Côte d’Ivoire – face à l’ampleur du Boycott le gouvernement de Ouattara se fait menaçant

Côte d’Ivoire: “échec cuisant” du recensement, selon le parti de Gbagbo

Abidjan – Le recensement national de la population en Côte d’Ivoire démarré le 17 mars dernier connait un “échec cuisant” a affirmé lundi, dans un bilan à mi-parcours, le parti de l’ex-président Laurent Gbagbo qui avait appelé à son boycott massif.

“Le bilan à mi-parcours” du recensement, le premier depuis 16 ans, “montre un rejet total de l’opération par la population”, a déclaré dans un communiqué, le Front populaire ivoirien (FPI – pro-Gbagbo), principal parti d’opposition, y voyant une “adhésion massive” à son mot d’ordre de boycott.

“Le recensement a été rejeté par 90% de la population”, souligne le texte, estimant qu'”en réalité, toute opération réalisée au-delà du délai de 21 jours comporte beaucoup de biais qui la rende irrecevable et sans objet”.

“L’opération a effectivement débuté à la mi-avril sur le terrain”, a expliqué, à l’AFP, Jean De Dieu Kouassi, responsable de la Communication à l’Institut national de la statistique (INS), l’opérateur du projet.

Le FPi, “constatant l’échec cuisant” du recensement prévu pour durer 21 jours demande au président ivoirien Alassane Ouattara “d’en tirer toutes les conséquences en prononçant son arrêt immédiat et sa reprogrammation dans un cadre de consensus national apaisé et d’une meilleure maîtrise technique”.

Le chef de l’opposition, Pascal Affi N’Guessan, avait appelé au boycott massif du recensement trois jours après son lancement officiel, arguant que des obstacles politiques devaient être surmontés avant que cette enquête puisse se tenir.

Pour le chef du FPI, la crise postélectorale de 2010-2011, qui a fait plus de 3.000 morts, a aussi “profondément divisé” les Ivoiriens, et a créé des “obstacles politiques à surmonter avant le démarrage de l’opération”. Le recensement national se déroule dans un contexte post-crise où la
question de la nationalité avait déclenché une décennie de contestations politico-militaires.

L’opération, organisée tous les dix ans, n’avait pu se tenir en 2008 en raison de la crise secouant la Côte d’Ivoire, alors coupée en deux. La dernière enquête nationale date de 1998. Le pays comptait alors 16,3 millions d’habitants. Soit 6 ou 7 millions de moins que la population estimée
aujourd’hui.

D’un coût global de 12 milliards de francs CFA (environ 18 millions d’euros), l’opération mobilise 30.000 agents qui sillonnent plus de 10.000 villages, munis de smartphones et non plus de formulaires en papier.

AFP

ck/eak/jeb

Alassane Ouattara Sept 2011

Lire également Côte d’Ivoire boycott du rencensement – un aveu d’impuissance des Houphouëtistes

Côte d’Ivoire: les perturbateurs du recensement de la population encourent des sanctions pénales (Gouvernement)

APA- Abidjan (Côte d’Ivoire)

Le gouvernement ivoirien a mis garde, lundi, ceux qui « troublent » l’opération du quatrième Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH), en prévenant qu’ils encourent des sanctions pénales.

Dans une conférence de presse, à l’issue d’un conseil des ministres, tenu lundi en début de soirée, sous la présidence du Chef de l’Etat, Alassane Ouattara, le ministre de la Poste, des technologies de l’information et de la communication, porte-parole du gouvernement, Bruno Nabagné Koné a relevé les « difficultés du terrain » liées au RGPH, dénonçant « certaines personnes qui violent nos lois avec des mots d’ordre qui conduisent à des troubles».

« Le ministre de la justice a été saisi ainsi que le ministre de l’intérieur (…). Le gouvernement prendra ses responsabilités vis-à-vis de ceux qui troublent cette opération » a prévenu le ministre Bruno Nabagné Koné.

Par ailleurs, le porte-parole du gouvernement a souligné que le taux de dénombrement se situe entre 20 et 93%. « Ce sont des chiffres officiels » a précisé M. Koné, citant l’exemple de Lakota (Sud-ouest, favorable à l’ancien régime) qui enregistre un taux de dénombrement de 87%.

« Ceux qui appellent à des boycotts encourent des sanctions pénales » a-t-il mis en garde, en expliquant que la loi statistique fait « obligation » à tout le monde de se faire recenser.

Le porte-parole du gouvernement a, également, fait savoir que l’opération de recensement général de la population et de l’habitat va se poursuivre jusqu’au 22 mai prochain, car elle « a commencé le 22 avril dans la dernière zone de dénombrement».

Le Front populaire ivoirien (FPI, parti de l’ancien chef de l’Etat, Laurent Gbagbo) a appelé au boycott de l’opération « précipitée » de ce recensement.

Lundi, l’ex-parti au pouvoir a demandé au chef de l’Etat ivoirien d’ajourner « immédiatement » cette opération dont « l’échec était prévisible au regard de l’environnement socio-politique et même des choix techniques de sa réalisation » lit-on dans un communiqué du FPI publié à la mi-journée.

La population de la Côte d’Ivoire est estimée à environ 24 millions d’habitants, car-explique-t-on, le pays a connu un taux d’accroissement démographique de 2,85 % depuis l’opération de 1998.

Les trois opérations de recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) en Côte d’Ivoire, se sont déroulées en 1975, 1988 et 1998.
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