Abidjan– Le président de Liberté et Démocratie pour la République (LIDER, opposition), Mamadou Koulibaly, conditionne la participation de son parti à l’élection présidentielle ivoirienne de 2015 à la satisfaction de « préalables essentiels » selon lui à la création d’un climat apaisé.
‘’Il s’agit de la sécurité, de l’accès aux médias d’Etat, du démarrage du recensement électoral, de la réforme de la Commission électorale indépendante. Notre participation dépendra de la satisfaction de ces questions’’, a-t-il dans un entretien accordé à l’envoyé spécial de l’Agence de Presse sénégalaise (APS).
‘’Pour nous, ce sont des questions importantes, des préalables essentiels. Il est important, sans délai, de les régler pour créer un climat propice à un processus régulier, transparent tenant compte des préoccupations des acteurs’’, a précisé M. Koulibaly, rencontré à son siège situé à Riviera-Golf, quartier résidentiel de la commune de Cocody.
Si ces préalables ne sont pas pris en charge, ‘’ça ne sert à rien de participer à cette élection. On le laissera partir être seul candidat. Nous pensons qu’il est urgent de prendre des positions claires’’, a insisté l’ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire.
Mamadou Koulibaly a dit qu’au plan sécuritaire, ‘’les choses se sont améliorées’’. ‘’Nous avons des nuits relativement plus calmes’’, a-t-il indiqué, relevant toutefois qu’avec quelque 60.000 dozos (chasseurs) et 65.000 ex-combattants encore armés, ‘’on est loin des promesses et des engagements du candidat Alassane Ouattara qui, lui-même, fait face à la déception de ses militants’’.
Rapportant des propos du chef d’Etat-major général des armées, Soumaila Bakayoko, qui a dit que les dozos et ex-combattant armés constituent une ‘’armée de réserve’’, le président du LIDER craint que l’équation d’une armée ‘’républicaine’’ reste entière encore longtemps.
Par ailleurs, poursuit M. Koulibaly, la Commission électorale indépendante actuelle est devenue ‘’caduque’’. ‘’La mission de cette CEI se limitait à l’organisation de la présidentielle de 2010 et des législatives qui ont suivi. Ces élections ont déjà eu lieu, mais le président Alassane Ouattara refuse de dissoudre cette commission qui est caduque et illégale’’, souligne-t-il, relevant que depuis une quinzaine d’années, les élections qui ont été organisées se sont soldées par ‘’la bagarre, des conflits et des morts’’.
‘’Il faut ajouter à ces préalables l’ouverture d’un processus de libéralisation des médias. Il est anormal que la Côte d’Ivoire ne dispose en 2014 que d’une télévision. Si ces préalables ne sont pas réglés, il ne sert à rien d’aller à une élection que l’on sait pliée d’avance’’, a expliqué le président de Liberté et Démocratie pour la République.
Pour Mamadou Koulibaly, ‘’il y a un refus manifeste de ne pas libéraliser l’attribution des canaux de diffusion pour des télévisions et radios privées. La presse écrite existe mais peu d’Ivoiriens lisent les journaux. Il n’y a qu’à aller voir les tas d’invendus. Pour la radio et la télévision, Alassane Ouattara refuse de libéraliser’’.
Il y a en outre, ‘’dans le projet consistant à présenter Ouattara comme candidat unique du RHDP (Rassemblement des Houphouëtistes …), le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) veut qu’un poste de vice-président soit institué’’, ajoute-t-il, précisant que pour cela il faudrait une modification de la Constitution, ‘’un tripatouillage qui a pour but d’instituer un septennat, donc un report de la présidentielle de 2015 à 2017’’.
APS/AIP
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