Abidjan: La police disperse des étudiants de grandes écoles à la grenade lacrymogène

Par Patrice Allégbé

Des éléments de la police ivoirienne ont dispersé jeudi à coups de grenades lacrymogènes des dizaines d’étudiants de grandes écoles, qui manifestaient au Plateau, le quartier des affaires d’Abidjan, pour dénoncer un boycott des cours par des enseignants qui réclament des arriérés de salaire, selon des témoins.
Esam-Plateau, une grande école privée

Depuis “deux semaines” certains professeurs dispensent les cours “par contre d’autres ne viennent pas”, disant “qu’ils ne sont pas rémunérés”, a indiqué Koné Ibrahim Hamed, un étudiant en deuxième année de ressources humaines à “Esam-Plateau”.

Un professeur a ironisé, faisant savoir “qu’il ne peut pas marcher pour venir donner les cours”, a dit Hamed, soulignant que plusieurs étudiants de grandes écoles dans la commune du Plateau avaient pris part à cette manifestation.

Alors que les étudiants se dirigeaient vers la primature pour interpeller les autorités, des éléments de la Brigade anti-émeute (BAE), une unité spéciale de la police, les ont interceptés au niveau de la pharmacie “Longchamp”, a-t-il ajouté.

“Les étudiants sont allés d’abord dans les grandes écoles qui sont dans les environs pour mobiliser” leurs condisciples, a-t-il poursuivi, affirmant qu’il “il y a eu même des blessés” et “au moins deux étudiants interpellés”.

Les enseignants de Esam-Plateau ont annoncé “avant la fin de l’année” une grève, a confié Estelle Nzoué, une étudiante de l’établissement, déplorant qu’à côté de ces arriérés, l’Etat ne reverse pas les subventions aux grandes écoles, qui accueillent ses orientés.

Interrogés, les dirigeants de Esam-Plateau, dont la majorité des étudiants avaient pris part au mouvement, ont refusé de se prononcer sur cette question, affirmant qu’il s’agissait d’une manifestation des étudiants de grandes écoles.

Le calme est revenu dans l’après-midi, mais des policiers de la BAE avaient stationné un cargo vers l’entrée principale de Esam, où des forces de l’ordre faisaient des patrouilles.

PAL/GBK
alerte-info.net

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