« 100 000 professeurs pour l’Afrique » afin de prévenir le recul du français

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| AFP/JACKY NAEGELEN

 

Le Monde.fr | Par Martine Jacot

François Hollande visite le siège de l’Organisation internationale de la francophonie, le 20 mars à Paris.
Le gouvernement français a marqué la journée internationale de la francophonie, jeudi 20 mars, en lançant un ambitieux projet baptisé « 100 000 professeurs pour l’Afrique », quoique doté d’un modeste budget de 4 millions d’euros sur trois ans.
Il s’agira, d’une part, de former en France des tuteurs qui encadreront ensuite à leur tour des professeurs d’université et, d’autre part, de développer des outils de formation à distance libres de droit.

« En Afrique, une course de vitesse est engagée entre croissance démographique et croissance éducative et il faut que cette dernière l’emporte », a estimé Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères. Les projections démographiques entrevoient plus de 500 millions de locuteurs francophones potentiels en 2050 en Afrique.

Or, actuellement, les enseignants en français sur ce continent forment une population vieillissante (proche de la retraite en moyenne au Gabon et en République démocratique du Congo par exemple), et la maîtrise du français en général se dégrade. En réaction, ce programme vise surtout à « enclencher une dynamique », et à « utiliser toutes les possibilités du numérique pour enseigner le français », a ajouté M. Fabius.

« L’AVENIR DE NOTRE LANGUE »

Dans un premier temps, huit pays — Congo Brazzaville, Niger, Togo, Mali, Madagascar, Maroc, Zimbabwe et Ghana — bénéficieront de ce programme, coordonné par l’Institut français, opérateur de l’action culturelle extérieure de la France, et dix missions seront organisées cette année dans les départements universitaires d’enseignement du français dans plusieurs pays.

Parallèlement, des outils cybernétiques comme numériFos (banque de ressources destinée aux enseignants), iFos (français professionnel pour les secteurs du tourisme, des affaires, et de la diplomatie notamment) ou iFprofs (réseau social pour enseignants) doivent être développés, de même que le projet Afripédia, soutenu par Wikimédia France, l’Institut français et l’Agence universitaire de la francophonie pour favoriser un accès gratuit à la connaissance, en ligne et hors ligne.

Lancé en 2008 par l’Organisation internationale de la francophonie, un programme de formation à distance des enseignants, du primaire cette fois, fonctionne dans sept pays : Bénin, Burundi, Haïti, Liban, Madagascar, Niger et République démocratique du Congo.

L’Afrique francophone, dont 60 % de la population a moins de 30 ans, est « le continent où se jouera l’avenir de notre langue », parie Yamina Benguigui, ministre déléguée à la francophonie.

Martine Jacot
Journaliste au Monde

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