Côte d’Ivoire recensement sur mesure – Mabri « bavarde » sans convaincre

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L e recensement général de la population et de l’habitat (RGPH 2014) a débuté hier sur fond de tension entre le pouvoir et l’opposition conduite par le Front populaire ivoirien (FPI). Le parti de Laurent Gbagbo dénonce une manœuvre politicienne visant a exclure une grande partie des ivoiriens de cette opération capitale pour l’avenir du pays au profit de nouveaux immigrants qui sont massivement entrés en Côte d’Ivoire à la faveur de la guerre postélectorale, pour des visées électoralistes. Selon Jean-Gervais Tchéidé, secrétaire national du parti chargé de la population, des programmes de reconstruction et du développement solidaire, le RGPH 2014 « intervient dans un contexte sociopolitique d’insécurité généralisée, d’ostracisme, de traque et d’exil forcé d’une grande partie de la population ». Alassane Ouattara quant à lui réfute cette thèse arguant que « le recensement est « une obligation pour tout État moderne » et devrait se tenir plus fréquemment, tous les 5 ou 8 ans ». Et a invité les ivoiriens à y prendre part. « Chers compatriotes, je vous encourage à vous faire recenser (…) Cette opération est capitale pour la Côte d’Ivoire », a confié hier M. Ouattara. Le gouvernement, de son côté, dit vouloir des statistiques fiables pour améliorer la programmation du programme de développement du président Ouattara, candidat à sa propre succession en 2015. « Soyons clairs, il ne s’agit pas d’une opération politique. Tous les hommes politiques doivent se les approprier, en vue de proposer des projets de société cohérents à leurs militants », a affirmé le ministre du Plan et du Développement, Albert Mabri Toikeusse. Même s’il est vrai que le recensement, organisé tous les dix ans, n’avait pu se tenir en 2008 parce que la Côte d’Ivoire était coupée en deux du fait de la rébellion de Guillaume Soro, la situation actuelle d’une Côte d’Ivoire sortant progressivement de la crise postélectorale ne se prête pas à une RGPH. Car de nombreuses habitations des partisans de Laurent Gbagbo restent toujours occupées par des Dozos et des FRCI et même d’autres partisans de Ouattara venus de la sous régions qui menacent les vrais propriétaires d’accéder à leur maison. De nombreux Ivoiriens sont encore en exil. Alors questions, qu’est-ce qui fait tant courir Ouattara ? De quelles statistiques fiables parle Mabri Toikeusse ? A quoi va réellement servir ce recensement si ce n’est d’aboutir à court terme à la distribution massive de la nationalité Ivoirienne avant les échéances électorales de 2015. L’opposition dans sa grande majorité et même les Ivoiriens doivent agir ici et maintenant en boycottant cette opération qui n’a d’autres visée qu’électoralistes. Signalons que Le budget du RGPH 2014 est de 12 milliards de F CFA, dont 20% financé par la France sur le mécanisme du Contrat de désendettement et développement (C2d). Il bénéficie aussi d’un appui du Brésil et du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA). L’opération prendra fin le 16 avril prochain.

MYRIAM BAKAYOKO

Aujourd’hui

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