Par Patrice Allegbé
Le président de la Coordination nationale des gares routières de Côte d’Ivoire, Touré Adama, juge « exorbitant » le tarif indicatif du péage de 2.000 FCFA par passage sur l’autoroute reliant Abidjan à Yamoussoukro (centre), arrêté par des syndicats de transport et le Fonds d’entretien routier (Fer), proposant un montant de 500 Fcfa, dans un entretien à Alerte info.
Interview
Adama Touré, Pdt de la coordination des gares routières
Quelle est votre appréciation du tarif de péage arrêté par le Fer et des syndicats de transport à l’issue d’un séminaire qui s’est tenu les 28, 29 et 30 décembre sur l’autoroute du Nord ?
Ce séminaire n’était pas assez ouvert puisque tout avait été bouclé avant même qu’il n’ait lieu, avec un groupuscule de syndicalistes venus autour du fer à Grand-Bassam (25 Km au Sud d’Abidjan) sans que nous ne recevions l’information.
Un montant était déjà indiqué sans discussion : Imaginez-vous un pays qui sort de crise où on demande aux transporteurs de payer 2.000 FCFA par passage à un péage, ça c’est exorbitant.
Selon une approche avec les pays de la sous-région, on se rend compte que c’est exorbitant parce qu’au Mali, c’est pratiquement 500 Fcfa par passage et pour les gros porteurs, au maximum 1.000 Fcfa.
Mais ici, on nous dit que tous les véhicules, du plus petit de cinq places aux gros porteurs, tout le monde doit payer 2.000 Fcfa, et on ne permet même pas aux transporteurs d’être dans le Conseil d’administration où l’argent va être généré.
Quels tarifs suggérez-vous comme droit de passage pour franchir l’autoroute du Nord ?
Le montant arrêté est exorbitant, nous devons nous aligner simplement et purement à un paiement de 500 FCFA (par passage), on ne peut pas dépasser les 500 fcfa. Il faut que l’Etat se prépare à en découdre avec nous. Nous n’allons pas dépasser 500 Fcfa par passage, parce que ce ne sera plus une affaire sociale.
Nous ne pouvons pas comprendre aujourd’hui que nous soyons une vache à lait, bien que nous payions nos patentes, nos vignettes et nous payons cher la visite technique, deux fois dans l’année.
Au niveau de l’assurance, l’Etat prend son pourcentage, la vignette, la visite technique, la patente, sans oublier les cartes de stationnement et de transport, les cartes grises. Le transporteur travaille pour l’Etat, sans oublier le carburant qui représente 47% des charges d’exploitation.
On ne comprend pas l’acharnement dont nous sommes victimes de la part des politiques.
Que comptez-vous faire si ce tarif de péage était maintenu par les autorités ?
On ne va pas payer ces 2.000 FCFA, c’est sûr, on a le droit de revendiquer, on ne peut payer ce qu’on n’a pas, parce qu’on peut passer cinq à six fois sur une autoroute par jour.
II n’y a pas eu de séance de travail accrue et nous interpellons le Fonds d’entretien routier pour dire que leur méthode de travail est vraiment démodée. II ne faut pas faire du verbiage, ça paie le jour, mais ça ne paie pas dans le temps.
Ils n’ont pas pensé à l’intérêt de la corporation. Si on établit les charges d’exploitation d’un véhicule, ils verront que 2.000 Fcfa, c’est impossible pour un conducteur.
S’ils font le passage en force, nous allons aussi faire l’augmentation en force. Nous avons suggéré 500 Fcfa et nous resterons sur ce prix. C’est une injustice, on ne va pas se laisser faire.
La Socoprim, société en charge de la construction du 3e pont d’Abidjan, a annoncé un tarif théorique de péage estimé à 750 Fcfa par passage, quel est votre avis ?
A ce niveau, je ne suis pas pressé, j’attends que le pont finisse. Souffrez que je ne donne pas de la voix pour ne pas décourager ceux qui sont en train d’investir dans le pont, parce que ce pont est impératif pour la fluidité du trafic à Abidjan.
Les remarques que je peux faire, il ne faudrait pas que les mêmes erreurs qui font que l’autoroute du Nord est devenue un mouroir, soient reprises pour le pont et les échangeurs.
Qu’il y ait des barrières de sécurité pour ne pas que les véhicules sortent du pont pour tomber dans l’eau, que l’Etat suive le chantier de très près afin qu’il y ait toutes les commodités sécuritaires sur le pont et les échangeurs.
PAL/GBK
alerte-info.net
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