En Côte d’Ivoire l’exportation illicite d’anacarde vers le Ghana inquiète

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Une délégation de l’organisme étatique en charge de la gestion de la filière anacarde et coton en Côte d’Ivoire, le Conseil du coton et de l’anacarde (CCA), est en mission dans le nord et le nord-est du pays où elle sensibilise les producteurs de noix de cajou sur les menaces qui pèsent sur la filière ivoirienne avec la fuite de sa production vers le pays frontalier du Ghana.

Après Korhogo (chef-lieu région des Savanes, nord) lundi et Bondoukou (chef-lieu de la région du Gontougo, nord-est) mardi, la délégation du Conseil du coton et de l’anacarde séjourne mercredi à Bouna (chef-lieu du Boukani, nord-est).

Le président du Conseil, Bamba Mamadou, dans ses échanges avec les producteurs, a insisté sur la nécessité de « laisser tomber la destination Ghana » et de « privilégier la piste nationale ».

« Que vos produits se commercialisent sur le territoire national, nous comptons sur vous », a-t-il plaidé auprès des producteurs.

Les producteurs ont avoué continuer de vendre leur produit au Ghana en raison du prix du kilogramme de noix de cajou bord champ au plan national qui « tient à peine sur un mois après la campagne ».

A l’ouverture de la campagne commerciale 2013, en février dernier, le gouvernement avait fixé le prix bord champ du kilo de noix de cajou à 200 francs CFA.

En 2012, la Côte d’Ivoire a exporté plus de 415 000 tonnes de noix de cajou et enregistré une fuite frauduleuse de plus de 100 000 tonnes représentant le ¼ de la production nationale qui a traversé la frontière nord-est du pays pour être vendu au Ghana à partir de Bondoukou et Bouna.

Selon un spécialiste de la filière, la situation est due au prix plus rémunérateur et au coût du transport nettement moins cher au Ghana.

« Le paysan qui achemine sa production vers le port d’Abidjan dépense 600 000 francs CFA au titre du transport contre 150 000 francs pour le paysan qui vend sa production au Ghana où le kilo de noix de cajou varie entre 400 et 500 francs CFA contre 250 à 350 francs CFA à Abidjan », explique-t-il.

Face à l’ampleur et à la persistance du phénomène, le président du Conseil du coton et de l’anacarde, Bamba Mamadou, a insisté sur la réforme engagée par le gouvernement avec pour objectif de permettre aux acteurs de la filière, notamment aux producteurs, de tirer un meilleur profit de la mise sur le marché de leurs produits à travers un système de commercialisation qui leur offrira « un prix minimum garanti équivalent au moins à 60 % du prix CAF » (le prix sur le marché international).

Le directeur général du Conseil du coton et de l’anacarde, Sanogo Malamine a, pour sa part, relevé les « mesures d’incitation », notamment, l’identification des producteurs, le relèvement et le respect du prix bord champ.

La Côte d’Ivoire est le deuxième producteur de noix de cajou derrière l’Inde et le premier exportateur mondial. Fin

Source: Agence de presse Xinhua

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