Côte d’Ivoire Wattao: “Nous ne pouvons pas accepter le désordre”

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Le secteur du transport à Abidjan-sud est l’objet d’affrontements entre personnes interposées depuis dimanche dernier. Il s’agit principalement de bagarres entre deux groupes de syndicats rivaux. Toute chose qui a occasionné des blessés. Après les récents évènements de Koumassi et Treichville, des syndicalistes ont pointé un doigt accusateur vers les Commandants Wattao et Chérif Ousmane. Le premier cité, dans cet entretien, réagit et annonce des mesures visant à faire respecter l’ordre dans les gares routières.

Le Patriote : Le Président de la Coordination nationale des gares routières de Côte d’Ivoire vous accuse d’être impliqué dans les affrontements entre transporteurs à Koumassi et Treichville. Qu’avez-vous à répondre face à ces accusations?

Issiaka Ouattara : Ce sont de purs mensonges ! Nous ne voulons pas qu’il y ait du désordre à la gare mais il y a un groupe de syndicats qui veut imposer son diktat et avoir le monopole sur ces lieux. Je leur ai fait savoir qu’ils n’avaient pas le droit de tout monopoliser. C’est justement dans ce cadre qu’ils ont mis en place une gestion tournante. Mais, il y a un groupe qui refuse de respecter ces dispositions. Et avec son syndicat, refuse que les choses se fassent de manière tournante. Pour le respect de cette disposition, j’ai commis un officier, un Lieutenant, pour veiller à l’application de cette nouvelle organisation. Objectif : éviter le désordre. Et j’ai même prévenu qu’en cas de non-respect de ces dispositions, je prendrai des mesures pour mettre fin aux activités des syndicats d’Abidjan. Car je ne peux cautionner le désordre à Abidjan-Sud.

LP : Avec cette disposition, il ne devrait pas avoir de problèmes?

I.O : Bien entendu ! Mais il y a des personnes qui n’aiment pas la paix. Le fait que je décide de mettre fin au monopole d’un syndicat dérange. C’est tout le problème et il n’y en n’a pas d’autres. Je donne des consignes parce que je ne souhaite pas que l’on sème la zizanie à Abidjan. J’estime qu’en tant que responsable du Centre de Coordination des Décisions Opérationnelle (CCDO) et Commandant en second de la Garde Républicaine (GR), j’ai un droit de regard sur le bon fonctionnement des activités syndicales à Abidjan. Et je dois veiller à ce que les activités syndicales se déroulent normalement, sans perturber la quiétude des Ivoiriens qui ont assez souffert de la crise post-électorale.

LP. Mais des syndicats accusent vos éléments d’avoir ouvert le feu sur eux dimanche dernier?

I.O : Mes éléments n’ont pas tiré. Et je n’ai donné aucune instruction pour que l’on fasse usage de son arme. Ce sont les membres des syndicats qui ont tiré. Raison pour laquelle j’ai donné l’ordre de les faire arrêter. Il y a quatre (syndicalistes) d’entre eux qui ont été mis aux arrêts. Pour moi, il est inconcevable d’être syndicaliste et posséder une arme. J’ai par ailleurs demandé à tous les syndicats des chauffeurs, transporteurs et assimilés (chargeurs et coxers) qui possèdent encore des armes de les déposer. Nous allons procéder à des perquisitions, fouiller les gares et aller dans les domiciles de ces syndicalistes. Tous ceux qui seront pris avec des armes répondront de leurs actes devant les juridictions ivoiriennes. Et ils n’exerceront plus leur activité syndicale.

LP. Quels sont les syndicalistes qui sèment le désordre ?

I.O : C’est le groupe de Touré Adama qui est à la base de ce désordre. Nous sommes actuellement à sa recherche. Le Commandant Chérif Ousmane et moi ne sommes concernés, ni de près ni de loin dans cette affaire. Nous ne voulons tout simplement pas cautionner le désordre qui règne dans les gares routières. Nous n’allons pas rester sans réagir et voir le désordre prospérer ! En tant que chef des opérations du CCDO, je ne peux accepter le désordre à Abidjan. J’ai plusieurs fois convoqué ces différents syndicats à la Garde Républicaine (GR) pour les mettre en garde contre tout désordre dans les gares routières. Mieux, je leur ai fait savoir qu’il ne devait avoir aucun monopole dans ce secteur. Mais simplement une rotation dans les gares.

LP : Ces transporteurs soutiennent que vous réclamez la somme de 10 millions FCFA par mois dans les gares d’Abidjan –Sud ?

IO : Ce sont des contre-vérités ! Je n’ai que faire de leur argent. Ce que je possède n’est pas le fruit de leurs cotisations farfelues !

Cissé ANzoumana
Le Patriote

Cdt Issiaka Ouattara dit Wattao: «Touré Adama est un menteur »
Nord-Sud

Le patron du Centre de coordination des décisions opérationnelles (Ccdo) affirme n’être guère mêlé aux récents affrontements entre syndicats dans le secteur du transport, à Abidjan-sud. Mis en cause par Touré Adama, président de la Coordination nationale des gares routières, dans un entretien accordé à notre confrère, l’Expression, Issiaka Ouattara dit Wattao n’a pu se retenir. «C’est un menteur, je n’ai rien à voir avec ces affrontements», a réagi par téléphone, le commandant en second de la Garde républicaine. «Ce n’est pas parce que j’habite cette zone qu’on doit y voir ma main. J’ai dû intervenir avec mes éléments pour maintenir l’ordre, pour ramener le calme. Tout le monde sait que ces querelles de leadership entre syndicats existent depuis longtemps; elles ne datent pas d’aujourd’hui. Si les gens n’arrivent pas à assainir leur secteur, ce n’est pas la peine de rejeter la faute sur les autres», a-t-il clamé son innocence. «Apparemment, les gens veulent à tout prix nous salir. Pour preuve, ils accusent aussi le commandant Chérif Ousmane, qui n’a aucune base à Abidjan-sud, de manipuler ou de racketter les ‘’gnambros’’. Comment cela peut-il se faire ?», s’est-il interrogé. Cette accusation portée par Touré Adama n’a pas laissé indifférent l’autre officier des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), en l’occurrence Chérif Ousmane, le commandant en second du Groupe de sécurité présidentielle (Gspr). Selon un de ses proches, joint également par téléphone, « le commandant Chérif Ousmane a été choqué par ces accusations qui viennent de quelqu’un qui ne le connaît pas du tout et qui se base sur des rumeurs pour porter ses jugements ». Pour cet interlocuteur, la prompte intervention du commandant ‘’Guépard’’ et de ses éléments, dimanche à Koumassi, n’est aucunement le signe qu’ils ont quelque chose à voir avec la bagarre entre syndicalistes. «Primo, le commandant Chérif Ousmane a dû intervenir d’abord parce que c’est son rôle de maintenir l’ordre, cela fait partie de ses prérogatives. Secundo, ce qui a rendu nécessaire son intervention, c’est le fait que la voie sur laquelle se déroulait la bagarre est une zone sensible, c’est une route importante. Et aussi bien pour l’image du pays que pour la sécurité des investisseurs qui l’empruntent, il n’est pas bon que cette voie soit paralysée du fait d’une rixe entre syndicats rivaux de transporteurs. Si ç’avait été au Plateau, le quartier des affaires, le commandant Chérif Ousmane serait intervenu avec la même promptitude », a-t-il insisté. «Dans ce contexte sensible, il faudrait que les gens sachent raison garder et éviter de jeter l’opprobre sur leurs concitoyens, sans preuve», a préconisé ce proche de Chérif Ousmane.
Pour rappel, des groupes rivaux de syndicalistes se sont affrontés, dimanche et lundi derniers. Selon nos informations, les commandants Chérif Ousmane et Issiaka Ouattara sont intervenus en personne avec leurs éléments pour ramener le calme parce que le boulevard Valéry Giscard d’Estaing (Vge) est un axe stratégique.

Marc Dossa

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