Financement libyen: Sarkozy conteste le document de Mediapart « un faux grossier »

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Le Point.fr Par Louis Laroque

Nicolas Sarkozy a répété, cette fois devant un juge, que le document publié par Mediapart en 2012 sur un financement libyen de sa campagne de 2007 était un « faux grossier », selon son audition publiée mercredi par Le Monde.fr. Le mensuel Vanity Fair a révélé mercredi que l’ex-président avait été entendu le 10 octobre par le juge d’instruction René Cros, qui enquête sur l’authenticité du document publié par Mediapart entre les deux tours de la dernière présidentielle.

Cette audition était automatique, Nicolas Sarkozy ayant déposé une plainte avec constitution de partie civile. « Je confirme les termes de ma plainte », a déclaré Nicolas Sarkozy au juge, dénonçant « une manipulation aux conséquences très graves ». « J’ai choisi délibérément de déposer plainte pour faux et usage de faux et recel, et non pas pour diffamation, car la diffamation est un fait faux que l’on allègue, là, il s’agissait d’un faux grossier que l’on a jeté en pâture à l’opinion entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2012 », a-t-il ajouté.

Le document publié par Mediapart et attribué à Moussa Koussa, ex-chef des services de renseignements extérieurs de la Libye, aujourd’hui en exil, affirmait que Tripoli avait accepté de financer pour « 50 millions d’euros » la campagne victorieuse de Nicolas Sarkozy. Moussa Koussa avait rapidement qualifié ce document de « faux », à l’instar de l’ex-secrétaire particulier de Muammar Kadhafi, Bachir Saleh, présenté comme le destinataire de cette note.

Mediapart maintient

« Mediapart maintient la vérité de ses informations, le sérieux de son enquête et l’authenticité de ses documents », a répondu sur son blog le président du site, Edwy Plenel, qui a confirmé avoir été entendu par les juges, comme les deux journalistes auteurs de l’article. Les trois ont été placés sous le statut de témoin assisté, preuve, argumente Edwy Plenel, qu’il n’y a pas de charges justifiant une mise en examen pour « faux ». Il devrait être très compliqué pour la justice d’établir l’authenticité ou le caractère falsifié du document, indique-t-on de sources proches du dossier.

Les accusations de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy, initialement relayées par Mediapart, font l’objet d’une procédure distincte, ouverte notamment pour « corruption active et passive ». Dans cette procédure distincte, les juges financiers Serge Tournaire et René Grouman s’intéressent en particulier à l’origine d’un virement de 500 000 euros reçu par l’ex-secrétaire général de l’Élysée Claude Guéant. Sollicité mercredi par l’Agence France-Presse, l’avocat de Nicolas Sarkozy, Me Thierry Herzog, n’a pas donné suite.

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