SANTE :
Le plomb est un élément chimique de la famille des cristallogènes (à la frontière des métaux de transitions et des halogènes dans le tableau périodique de Mendeleïev).
Métal gris bleuâtre, blanchissant lentement par oxydation, très malléable et existante sous les formes métallique, inorganique et organique, notamment les fameux plombstétraméthyle et tétraéthyle**, additifs autrefois utilisés pour accroître l’indice d’octane de l’essence.
Sa découverte remonte à 6500 avant Jésus-Christ en Turquie. Depuis lors, il a toujours été utile à plusieurs usages du fait de la qualité de ses propriétés physicochimiques. En effet, insoluble dans l’eau et malléable, il a été longtemps utilisés comme conduite d’eau potable. Avec son bas point de fusion (327,46 ºC), il a été un élément essentiel dans la constitution des matériaux de soudure et de brasure.
En odontologie, le plomb a servi comme constituant de dentifrice et d’amalgames dentaires.
Dans le domaine du bâtiment, le plomb s’est pendant longtemps retrouvé dans la peinture.
Malgré son utilisation dans divers domaines au contact humain, la toxicité du plomb, le saturnisme, est connue depuis cent ans après Jésus-Christ par des médecins grecs.
Plusieurs pathologies liées au plomb sont connues. Chez l’enfant, l’anorexie, la modification de l’humeur, la diminution des performances intellectuelles et l’anémie due à la réduction de la synthèse de l’hémoglobine sont entre autres les graves effets sur la santé connus du plomb. Chez l’adulte, on note l’affection du système reproducteur (infertilité, fausse couches, enfants mort-nés); les troubles neurologiques se traduisent par des pertes de mémoire, la dépression, des troubles du sommeil, etc.
Le médecin Alice Hamilton (1869-1970) est formel : »Là où il y a du plomb, des cas de saturnisme se développeront tôt ou tard, même sous la plus stricte surveillance. »
La fin du vingtième siècle a été marquée, bien heureusement, par de nombreuses législations fixant des normes ou supprimant totalement l’usage du plomb tel que connu antérieurement. L’exemple le plus évident est la mention « Essence sans plomb » que tout usager peut lire dans toutes les stations de carburant.
Quand bien même que la source de contamination la plus efficace, le carburant au plomb ne soit plus d’usage, les poussières qui en sont contaminées depuis des décennies d’usage continueront pendant encore très longtemps à constituer un danger sanitaire évident.
A côté de cela, nous pouvons noter une habitude gastronomique culturelle constituant un réel danger d’ingestion directe du plomb: LA VIANDE DE BROUSSE.
En effet, innombrables sont les points de restauration proposant divers animaux sauvages abattus au fusil de chasse. Les munitions étant du plomb divisé, très souvent dissimulé dans la viande, de la cuisson jusqu’à la consommation, l’ingestion de quantités hors norme (cf illustration) de ce métal toxique est évidente. La chaleur de cuisson et l’état divisé du métal constituant des facteurs favorisant son assimilation.
Il s’agit d’un véritable problème insidieux de santé publique auquel les décideurs devraient faire face le plus urgemment possible. Surtout que les pathologies qui y sont relatives sont très souvent, culturellement, qualifiées de « mystiques », annihilant ainsi toute volonté rationnelle d’endiguer le mal.
Si pour la poussière contaminée au plomb, l’une des solutions possibles de sécurité sanitaire, reste le bitumage et le développement d’espaces verts, le pouvoir public devrait entreprendre une campagne de sensibilisation aux fins de convaincre les consommateurs de la dangerosité de la viande abattu à l’arme à feu. Ou radicalement, interdire les munitions de chasse faites de plomb.
Une contribution de Dr Elogne ZORO
Ecole Normale Supérieure d’Abidjan
* Distinguer « élément chimique », désignation scientifique, de l’usage populaire « produit chimique » qui signifie dans l’entendement commun, « produit dangereux ». Il faut noter que toute matière qui nous environne, tout être vivant compris, est un « produit chimique ». Ainsi, tous les produits chimiques ont des degrés de toxicité divers, selon l’usage qu’on en fait. C’est ainsi que même l’eau, produit chimique, pure ou potable (c’est différent), peut être toxique selon l’usage.
** PTE (« Don de DIEU » selon la Standard Oil), qualifié de gaz des timbrés du fait de nombreux cas de démence et de décès enregistrés parmi les ouvriers de l’usine.
Littérature
– http://fr.wikipedia.org/wiki/Plomb, consulté le 18/11/2013.
– L’histoire secrète du plomb, Jamie Lincoln Kitman, 30/08/2005, Editions Allia.Publiée dans le magazine The Nation en 2000.
– O.J.E.C. No. C 365 E (19-12-2000) 195-197.
– INSERM (Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale), Plomb dans l’environnement,quels risques pour la santé? Expertise collective, 1999.
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