Alassane Dramane Ouattara est-il vraiment en bonne santé ou est-il malade ?

Alassane_Ouattara_UNESCO_2

En quarante huit heures, le chef de l’Etat a parcouru 12 mille kilomètres pour rejoindre Paris qu’il a quitté à peine une semaine après sa dernière visite. Ce voyage précipité et discret qui a par ailleurs scotché à Abidjan son inséparable épouse fait l’objet de toutes sortes de rumeurs. Dont les plus bruissantes se focalisent sur l’état de santé de Ouattara. Est-il v raiment malade ou, au contraire, bien portant ?

Par Sévérine Blé

Alassane Dramane Ouattara est rentré hier à Abidjan après un court séjour de quarante-huit heures en France.

En fait, pour qui connait les habitudes du chef de l’Etat, y compris sa propension à fouler les lambris dorés niçois où il a son domicile, il n’y a rien de bizarre à cela. Sauf que ce dernier voyage a pris tout le monde de court. Y compris les tous proches collaborateurs.

Jusqu’à avant-hier en effet, les services de communication de la présidence ne savaient pas ce qui s’était vraiment passé, encore moins la date à laquelle Alassane Ouattara avait prévu de rentrer. L’un d’entre eux nous avait finalement repoussés en nous avouant qu’en dehors d’un communiqué officiel de la présidence, nul ne pouvait dire avec exactitude les motifs de ce voyage précipité.

Les Ivoiriens, eux, n’ont pas tardé à trouver des raisons à ce mystérieux voyage. En particulier une crise de tension qui aurait effrayé les médecins de Ouattara au point de les décider à l’envoyer d’urgence en consultation à Paris. Aucune de ces informations n’a cependant été confirmée par la présidence de la République. Cela dit, les circonstances de ce départ ont donné quelque crédit aux on-dit locaux. Car Alassane Ouattara est revenu d’un énième voyage en France le 6 novembre dernier. Reparti ensuite le 11 et rentré hier le 13 novembre seulement à Abidjan. Vendredi, il reçoit le ministre de l’intérieur français Manuel Valls avant de s’envoler dès le 18 novembre pour le Koweit où il doit rester jusqu’au 20 novembre.

Un tel agenda ne laisse pas assez d’imprévus et notamment à une visite précipitée de quarante-huit heures qui a laissé certains proches à Abidjan, y compris l’inséparable Dominique Ouattara. Il a donc bien pu se passer quelque chose de grave entre le lundi 11 novembre où Ouattara s’est rendu d’urgence à Paris et hier où il est rentré à Abidjan sous le coup de 14 heures.

Pour le reste, le débat de la santé des chefs de l’Etat, lui, va continuer d’alimenter les polémiques, surtout dans notre pays où le grand âge de Félix Houphouët-Boigny avait créé toutes sortes de crises institutionnelles. Or sur la question, la constitution ivoirienne de 2000 n’esquisse que quelques solutions sans crever l’abcès. Car si elle est rigoureuse envers le candidat à l’élection présidentielle, obligé de « présenter un état complet de bienêtre physique et mental dûment constaté par un collège de trois médecins désignés par le Conseil constitutionnel sur une liste proposée par le Conseil de l’Ordre des Médecins. Ces trois médecins (devant) prêter serment devant le Conseil constitutionnel. », en revanche la loi n’oblige pas le candidat devenu président de la République à se plier à la même règle.

Au demeurant, un autre problème est venu grever la vision du législateur ivoirien. En effet, l’actuel chef de l’Etat n’a pas eu à présenter pattes blanches devant un collège de médecins désignés par le conseil constitutionnel conformément à la constitution. La pression internationale pour le voir prendre part au scrutin d’une part et l’article 48 de la constitution prise par Laurent Gbagbo pour le rendre éligible d’autre part, ont rendu dérisoire l’application de l’article 36. Ce qui a renforcé le tabou sur la santé des candidats à l’élection présidentielle de 2010 et particulièrement celle de Ouattara. Or l’édition de 2000 avait engendré un net progrès sur la gestion de la santé des chefs de l’Etat dans notre pays.

En France, François Mitterrand publia son bilan de santé à son arrivée au pouvoir en 1981. Il dut toutefois y renoncer par la suite lorsqu’il s’aperçut qu’il était malade du cancer qui l’a finalement emporté. C’est dire à quel point le sujet est assez complexe. La question de la santé des présidents n’est en effet pas toujours bien reçu par les concernés quand il s’agit de la mettre à la portée de tous. En partie parce qu’elle touche à la vie intime des personnalités. Or face aux impératifs nationaux, le silence n’est pas non plus la solution. Dans le cas ivoirien, la question lancinante qui reste cependant sans réponse est toujours celle-ci: Alassane Dramane Ouattara est-il vraiment en bonne santé ou est-il malade ?

Aujourd’hui

[Facebook_Comments_Widget title= » » appId= »144902495576630″ href= » » numPosts= »5″ width= »470″ color= »light » code= »html5″]

Commentaires Facebook

Les commentaires sont fermés.