Interview (1ère partie):
La Côte d’Ivoire émergente à l’horizon 2020, tel est la nouvelle vision des autorités depuis l’ascension du président Ouattara au pouvoir. Peut-on prétendre à une émergence quand le taux du chômage est très élevé dans un pays ou plus de la moitié des jeunes sont en situation de sans emploi ? Ainsi nous avons tendu notre micro à M. Gabriel D. Diabaté, un Ivoirien de la diaspora, qui en prélude à la publication de son livre ( AFRIQUE DEVELOPPEMENT : OU SON PASSE NOS INTELLECTUELS), qui a bien voulu répondre à nos questions et surtout faire l’ébauche de solution pour résorber le problème du chômage en Afrique et particulièrement en Côte d’Ivoire.
Mr Gabriel D. Diabaté si vous devriez vous présenter au grand public qui ne vous connaît pas assez
Je vous remercie de l’honneur que vous me faites en me permettant de m’exprimer sur votre média. Je dirais pour commencer que je suis simplement comme tous les autres Ivoiriens et Africains partis à l’aventure.J’ai eu la chance d’intégrer des entreprises de dimension internationales. Sinon j’ai débuté comme simple stagiaire et ensuite un parcours qui fut une très belle expérience pour moi. Au fil des années j’ai gagné en maturité en intégrant d’autres entreprises aux USA et aussi en Asie ou j’ai travaillé sur plusieurs projets qui m’ont permis de voyager et de découvrir d’autres contrés différentes de ma terre natale qui est l’Afrique.
Quelle est votre spécialité qui a pu vous permettre de voyager autant dans le monde ?
Je suis ingénieur en contrôle industriel et robotique. J’ai peut-être eu la chance de me retrouver dans le rouage des grosses entreprises manufacturières. J’ai plus accru mes connaissances sur le terrain dans la pratique, car après la théorie des écoles il faut bien mettre en œuvre ce que vous avez appris ce qui permet d’apprécier votre vraie valeur. Je vois que cet aspect manque le plus dans nos pays Africains et c’est bien dommage par ce qu’il est aussi la base du chômage des jeunes.
Mais parlant de chômage le président Ouattara a promis d’apporter une solution
Le Président ADO a fait naître l’espoir mais il faut maintenant trouver les moyens de le mettre en pratique. Il ne suffit pas seulement d’émettre un souhait il faut appliquer une politique qui puisse le rendre possible.
Ce qui veut dire que vous doutez de la politique de l’emploi du président?
J’ai des réserves quand bien même le contenu de la solution du président ne nous a pas été dévoilée en entier à part quelques grandes lignes qui ont été abordées lors de sa campagne. Aussi il faut dire que ce qui se passe sur le terrain n’est pas pour rassurer les milliers de chômeurs et sans emploi.
Si vous avez des réserves sur le plan du président alors que faut-il faire pour une solution véritable au chômage?
On peut diminuer le chômage en Côte d’Ivoire par des actions concrètes. Je ne doute pas du président Ouattara mais de ses collaborateurs que sont ses ministres qui gèrent ses questions. Le problème de l’emploi est tout autre que ce que nous entendons comme propositions de solution.
Pourtant la Côte d’Ivoire a adopté un nouveau plan de développement.
Quel plan? Le nouveau plan de développement que s’est doté la Côte d’Ivoire pour atteindre le niveau de pays émergents à l’horizon 2020? Nous avons effectivement eu connaissance de ce plan mais la vérité il n’est pas approprié pour faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020. Pour que l’Inde atteigne son niveau actuel pour ainsi faire partir de ces pays dit émergents il lui a fallu près de 71 ans. Pour dire que ce n’est pas au réveil un matin de 2020 que nous serions émergent.
Pourquoi dites-vous cela car ce plan a été conçu par plusieurs experts
Ce sont d’ailleurs ces experts du sous-développement qui nous ont plongé dans ce marasme économique et mirent nos États en retard. Pour ma part ce plan devrait être mis à la disposition de tous les citoyens de sorte que nous puissions prendre connaissance et le critiquer pour mieux l’adapter aux réalités de notre pays. Il est important de noter que les solutions qui ont développé les pays aux 20 siècles seront les mêmes plans qui vont développer nos Etats, il faut juste les ajuster selon nos visions.
Lorsque notre ministre du plan reçoit des propositions de ses collaborateurs pour une matrice du développement de la Côte d’Ivoire le peuple doit prendre connaissance car les mêmes collaborateurs étaient toujours présents avec les mêmes idées qui n’ont produit que le chômage des jeunes. Il faut permettre que l’ensemble des Ivoiriens donnent aussi son approche du développement avant de sortir une matrice; Or le ministère a donné un plan de développement que la Côte d’Ivoire doit suivre sans les concerner à qui doit profiter ce plan. Je ne suis pas sûr que la Côte d’Ivoire puisse devenir un pays émergent avec ce PND car un plan de développement est une affaire nationale.
Or pourtant ce plan prévoit de transformer le pays en un pays industrialisé où nous pourrons transformer sur place nos produits ce qui va créer beaucoup d’emplois surtout pour les jeunes.
Encore je vous dis que les « artisans » du développement ne comprennent pas souvent le développement industriel .
Transformer nos produits sera suicidaire pour notre pays il ne faut même pas y penser. 30 ans passés, oui on pouvait y penser mais avec les nouvelles donnes il ne faut même pas s’aventurer. Les dangers sont énormes car en manufacturant nos produits voilà ce qui pourrait nous arriver.
Nous allons demander à ces mêmes pays développés de nous aider à faire les usines en nous finançant pour créer des usines de café-cacao pour produire le chocolat, lorsque nous finirons de contracter ses milliards de dettes, vous entendrez peu de temps après seulement que ces mêmes usines ont fermé par ce que le chocolat ivoirien a été empoisonné. Pour un tel scandale il suffit seulement d’une heure pour que le chocolat Ivoirien soit retiré des rayons dans les pays consommateurs et on reviendra à la case départ et continuer à vendre à l’état brut.
Pourtant la Côte d’Ivoire avait des usines de riz dans chaque département qui ont bien marché à l’époque ?
Oui, la différence entre les usines de riz et de chocolat est énorme, nous consommons le riz localement et pas le chocolat, vous avez vu tout récemment notre ministre de l’agriculture êtes sorti dans les médias pour répondre à ceux qui dénigrent notre huile de palme. Notre malheur est que nous avons une richesse dont nous-mêmes ne consommons pas, pour vous dire qu’il faut orienter notre économie vers d’autres secteurs, sinon nous continuerons d’être pauvre de notre richesse.
(SUITE)
Interview réalisée par
Fulbert KOFFI Evan’s
(Journaliste Indépendant)
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