Cameroun – Un prêtre français enlevé dans le nord

ELODIE RATSIMBAZAFY POUR LE MONDE.FR
ELODIE RATSIMBAZAFY POUR LE MONDE.FR

Le Monde.fr avec AFP

Un prêtre français, curé de la paroisse de Nguetchewe, a été enlevé dans la nuit de mercredi à jeudi dans le nord du Cameroun, près de la frontière avec le Nigeria, a annoncé le ministère des affaires étrangères français jeudi 14 novembre. Des recherches sont en cours.
Le père Georges Vandenbeusch, qui appartient à la paroisse de Sceaux, est âgé de 42 ans et avait fondé une maison pour les réfugiés chrétiens qui fuyaient Boko Haram.

Lors de son enlèvement, le père Georges Vandenbeusch “se trouvait près de Koza dans l’extrême nord du Cameroun, à 30 kilomètres de la frontière avec le Nigeria”, a précisé le ministère dans un communiqué. La zone “était formellement déconseillée du fait du risque terroriste et du risque d’enlèvement”, a ajouté le Quai d’Orsay.

“En connaissance de cause, le père Georges avait fait le choix de demeurer dans sa paroisse pour l’exercice de sa mission, précise le ministère des affaires étrangères. Des recherches sont en cours pour vérifier les circonstances de son enlèvement et l’identité des ravisseurs. Nous mettons tout en œuvre, en lien avec les autorités camerounaises, pour obtenir sa libération.”

OPÉRATIONS DE RATISSAGE EN COURS

Contacté par Le Monde, le ministre camerounais chargé de la défense, Edgar Alain Mebe Ngo’o, a précisé que des opérations de ratissage étaient en cours pour retrouver les malfaiteurs. En revanche, il ne pouvait pas se prononcer sur les moyens opérationnels déployés dans la zone. Selon lui, l’enlèvement aurait eu lieu aux environs de 23 h 30. Mais pour l’heure, les autorités n’avaient reçu aucune revendication. Toujours selon le ministre camerounais de la défense, les ravisseurs étaient environ une vingtaine, avaient une dizaine de motos et un véhicule, et se sont dirigés vers la frontière nigériane après l’enlèvement.

Pour LCI, la secte Boko Haram est responsable de cet enlèvement. Interrogé par l’AFP sur la possible implication du groupe Boko Haram dans l’enlèvement du prêtre, un haut responsable de l’Eglise camerounaise a répondu sous couvert d’anonymat que “toutes les forces de l’ordre [camerounaises étaient] en train de travailler pour chercher la piste des bandits. Ce sont des bandits et on pense que c’est lié aux affaires de Boko Haram au Nigeria”.

Sur Europe 1, le père Henri Djongyang qui se trouvait dans le monastère quand Georges Vandenbeusch a été enlevé a expliqué que les ravisseurs avaient réclamé de l’argent aux soeurs puis “défoncé” la porte de la chambre du père et “tout saccagé”. “Ils cherchaient le coffre-fort, mais comme ils n’arrivaient pas à l’ouvrir ils ont décidé de partir avec le père Georges.”

Contactée par l’AFP, sœur Françoise, qui travaille avec le religieux, a expliqué qu'”ils [les ravisseurs] s’exprimaient en anglais. Il nous a semblé qu’ils étaient venus à pied. Nous n’avons pas entendu de bruit de voiture. Ils ne portaient pas de cagoule. Nous ne savons pas ce qu’ils ont pris chez le père. Ils étaient seuls avec lui dans sa maison, a ajouté la religieuse. Ils nous ont demandé de l’argent.” Une autre religieuse, sœur Régine, jointe par BFM-TV a raconté que les ravisseurs étaient arrivés vers 23 heures. “Ils ont frappé à ma chambre avant de casser la fenêtre (…) ils ont demandé de l’argent, mais nous n’en avions pas. Je ne sais pas quand il est parti. Certains des ravisseurs étaient chez le père Georges, d’autres dans la maison des sœurs”.

L’enlèvement du prêtre est survenu dans la région où sept Français d’une même famille, les Moulin-Fournier (un couple, leur quatre enfants, et le frère du mari), avaient été enlevés en février avant d’être libérés fin avril. Leur rapt avait été revendiqué par le groupe islamiste nigérian Boko Haram, actif dans le nord du Nigeria, une zone troublée depuis plusieurs années par des attentats et des assassinats violemment réprimés par les forces de sécurité nigérianes. Leurs ravisseurs demandaient notamment la libération de membres de leurs familles “emprisonnées au Nigeria et au Cameroun”.
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