Au moment où séjournent les « Elders » dans notre pays, pour évaluer les causes du blocage de la réconciliation politique en Côte d’ivoire, il est utile de leur donner les nouvelles du pays, mais alors les vraies, avant que le trio infernal (RDR,FPI et PDCI) qui sévit et écume le pays depuis la disparition d’houphouet Boigny, grand architecte de ce cercle de feu, rallumé puis activé périodiquement par les leaders de ces partis, ne leur servent du vent, point de départ d’un éventuel mauvais diagnostic du mal ou du spleen ivoirien, qui pourrait vicier toute nouvelle prescription de solution.
1- Même s’ils se réclament théoriquement d’idéologies différentes, les trois partis traditionnels (PDCI, FPI, RDR) portent le même projet politique à savoir : piller les ressources du pays à leur seul profit et à celui de leur famille sans se soucier du peuple ;
C’est ainsi que « le rattrapage ethnique » a succédé au « recrutement tribal » dans l’administration ivoirienne.
2- Il n’y a pas d’opposition idéologique en leur sein, dans la mesure où ils nouent des alliances dans le seul but de s’accaparer et de garder le gâteau, en faisant fi de l’éthique et des incompatibilités idéologiques; C’est ainsi qu’un rebelle, premier ministre, toujours rebelle à l’époque des faits, a été qualifié de « meilleur premier ministre » par sa victime ;
3- Les raisons de rupture ou de menace de rupture des alliances portent toujours et invariablement sur l’inégalité dans le partage du butin. C’est ainsi que le plus vieux parti, le PDCI, au sortir d’un congrès après onze ans, a pour seule proposition, la révision constitutionnelle pour l’institution d’un poste de vice présidence, calqué sur les mensurations de M. BEDIE, afin que son butin à lui, ne dépende pas des humeurs de M, Ouattara, au cas où le RDR conserverait la garde du butin en 2015.
Autre résolution du congrès du PDCI, un plaidoyer aux fins d’amener le RDR à augmenter la part du gâteau du PDCI.
A l’analyse, aucune résolution relative à la promotion de l’intérêt général, n’apparait nulle part dans les actes du congrès.
Les préoccupations alimentaires égocentriques et tribales ont pris le pas sur les préoccupations d’envergure nationale.
4- Ces partis sont capables de corrompre les idéaux et les rêves partagés aux militants, pourvu que transiger et renier son âme permet de conserver le pouvoir au grand dame des « gardiens du temple ». C’est ainsi qu’après avoir frappé d’ostracisme le Pr Mamadou Koulibaly, les premiers responsables de la campagne du candidat Laurent Gbagbo, jadis très hostile à la monnaie coloniale franc CFA, ont consigné dans le livre de campagne à l’élection présidentielle de 2010, leur ambition non seulement de consolider l’existant, mais d’étendre le champ de règne du CFA aux pays anglophones.
Sans que l’on explique le mobile de ce revirement à 180 degré aux ivoiriens désemparé au sujet du chapitre phare de la Refondation, le FPI masque cette déviation gravissime, là où même l’UEMOA, se débat et envisage sérieusement de se défaire de la captivité du CFA.
5- Au plus fort de l’animosité qui pourrait les animer, ils veillent jalousement cependant, afin que le pouvoir reste éternellement au sein du trio infernal.
Tout parti ou groupement de partis non membre du trio est considéré comme un intrus, qu’il faut éjecter à tout prix, peu importe l’importance des propositions novatrices de changement au bénéfice des populations, dont sont porteurs les nouveaux partis.
C’est à cette réalité que l’opposition regroupée au sein du Cadre Permanent du Dialogue (CPD) fait face.
6- Lorsque l’un de ces trois partis traditionnels essaie de se faire désirer en jouant au bébé gâté, ce n’est jamais pour la défense de l’intérêt général. C’est plutôt une tactique pour augmenter les enchères dans la perspective d’un gouvernement d’union attendu pour la jouissance éhontée du maigre patrimoine national qui n’a enregistré la moindre croissance significative et visible depuis 1990, c’est-à-dire depuis 23 ans qu’ils gèrent les affaires du pays à tour de rôle.
Conclusion
Excellences, messieurs les Elders, dans votre agenda, vous avez prévu rencontrer la société civile. Mais laquelle ? Sans préjuger de la réponse à cette question embarrassante, permettez excellence que nous vous prévenions que beaucoup d’organisations de la société civile sont des succursales de partis politiques. Cela dit, certaines organisations sont quand même crédibles.
Le mal pernicieux ivoirien a pour nom le cercle de feu constitué par le triangle égocentrique : PDCI-RDR-FPI.
Bien sur que la solution ne consiste pas à les démanteler.
Mais, il s’agit de limiter leur capacité de nuisance et de manœuvre, ne serait-ce que momentanément.
Il faut un gouvernement de transition ou de réconciliation avec un premier ministre de poigne, crédible et non corrompu qui pourra assener ses vérités à la fois à chacun des leaders suivants: Ouattara-Affi-Bédié-Banny.
Pour cela, nous vous recommandons d’être attentif à la feuille de route élaborée par les partis de l’opposition membres du Cadre Permanent du Dialogue (CPD).
C’est de cette coalition que pourrait provenir un Premier Ministre qui convienne aux circonstances actuelles.
Rythmée depuis deux ans par l’actualité à la Haye, la vie est devenue infernale et insupportable dans notre pays, où les animateurs des partis du trio, usent de farce et de mensonges à longueur de journée, pour un seul objectif : maintenir les militants dans de faux espoirs, sans lendemain. L’une de ces farces dont particulièrement le FPI a le secret, c’est de bercer d’illusions les militants dangereusement en voie de clochardisation inconsciente, jour après jour, de ce que Laurent GBAGBO serait en route pour Abidjan.
Certes, c’est légitime de souhaiter la libération de Gbagbo. Mais de là à manipuler et à exploiter, malicieusement, la naïveté des pauvres populations, afin d’en tirer des dividendes personnelles en termes de d’ascension dans l’appareil du parti, c’est la forme caractérisée du cynisme.
Le PDCI dont Robert Guéi était le Chef d’Etat major, a clochardisé les gros bras appelés les loubards de 1990 à 1999, puis les a jetés en pâture à l’avènement du régime militaire du même Guéi Robert qui les éliminés physiquement.
Le RDR a clochardisé les populations des gares routières, milieux dont sont issus les ex-combattants qui menacent à présent le régime de monsieur Ouattara. La guerre est ouverte entre les hommes de Paul Koffi koffi et les ex-combattants reconvertis en coupeurs de routes.
Aujourd’hui comme hier, le FPI surfe sur les sans emplois, pour lesquels ce parti n’a manifestement aucun plan de résorbassions du chômage, ni hier, ni demain. C’est une autre bombe à fragmentation qui menace la gouvernance post-2015.
Il faut en finir avec ce cycle d’espoirs à chaque fois déçus. Ces partis traditionnels se révèlent incapables non pas par mauvaise volonté, mais parce que dépassés par les thématiques des temps modernes
Les nouvelles formations moins démagogiques et à base non tribale constituent une alternative crédible qui pourraient rompre le cercle vicieux de la violence, entretenu et nourri au machiavélisme.
Tandis que les anciens partis ont pour repère Machiavel, les nouveaux partis ont l’avantage d’avoir pour repères : Martin Luther King, Barack Obama ou Bill Gates et Dubaï, Shanghai, Pékin pour modèle de développement.
Fait à Abidjan le 9/09/2013
K .DAPA Donacien
Chroniqueur Indépendant.
dapadonacien@yahoo.fr
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