Les chantiers qataris n’ouvrent pas leurs portes sans rendez-vous… Les chantiers qataris n’ouvrent pas leurs portes sans rendez-vous… (Reuters)
Par Yannick Sagorin
Mandatée le 7 octobre dernier pour constater les conditions de travail des migrants au Qatar, une délégation internationale de syndicalistes a été interdite d’accès à un chantier de la Coupe du monde de football 2022 ce mercredi. Doha, accusé d’esclavagisme moderne par le Guardian la semaine passée, n’admettant pas le principe des contrôles inopinés.
« Il n’y a pas d’esclavagisme ou de travail forcé au Qatar. » Il y a une semaine, alors que le quotidien britannique The Guardian dénonçait la mort de 44 ouvriers népalais travaillant dans des conditions s’apparentant à de l’esclavagisme sur les chantiers de la Coupe du monde 2022 au Qatar, Ali Al-Marri, président du comité national des droits de l’Homme à Doha, opposait un démenti catégorique: « Les informations du Guardian sont fausses et les chiffres qu’il a cités sont exagérés. »
Aujourd’hui le même responsable s’indigne contre la présence dans le pays d’une délégation internationale de syndicalistes mandatée le 7 octobre dernier pour observer les conditions de travail des migrants. « L’amélioration des conditions des travailleurs n’est pas leur objectif véritable, dixit Ali Al-Marri, relayé par L’Express. Nous leur avons pris des rendez-vous mais ils veulent voir n’importe quel responsable à n’importe quel moment… »
« Si je me plains… »
Force est de constater que le caractère inopiné des visites voulues par ladite délégation embarrasse Doha au plus haut point. A tel point que ces syndicalistes, parmi lesquels le Français Gilles Letort, de la Fédération nationale CGT des salariés de la construction, n’ont pu avoir accès au site qu’ils désiraient visiter ce mercredi. « Je ne peux pas vous autoriser à visiter ce site sans coordination préalable », leur a-t-on déclaré aux portes du chantier de Lusail, à 70 km de Doha, où doit être érigé le stade principal du Mondial 2022. Un chantier chapeauté selon La Tribune de Genève par les groupes de construction français et qatari Vinci et Diyar.
Même accueil et même discours plus tard au siège du Comité organisateur de la Coupe du monde, à Doha, où personne n’a daigné répondre aux interrogations d’une délégation dont la mission s’achève ce jeudi. Selon Hussein Al-Mollah, secrétaire d’Etat au ministère du travail qatari, le code du travail local est « respecté dans 99% des cas », l’Etat ne pouvant de toute façon intervenir « qu’en cas de plainte d’un travailleur ». Or, « si je me plains auprès des autorités qataries, mon employeur me renvoie dans mon pays », souffle un ouvrier indien cité par L’Expansion…
http://www.sports.fr/football/divers/articles/cm-2022-le-qatar-ne-veut-pas-de-controle-793695/
[Facebook_Comments_Widget title= » » appId= »144902495576630″ href= » » numPosts= »5″ width= »470″ color= »light » code= »html5″]
Commentaires Facebook