Budgets militaires en Afrique: qui dépense le plus pour son armée ?

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Par Jeune-Afrique

armee-afrique AFPLa ruée vers le marché de la défense africain vient tout juste de commencer, et il se poursuivra au cours de la prochaine décennie. © AFPLes entreprises d’armement internationales, de plus en plus dépendantes des exportations en raison de la baisse des dépenses militaires en Europe et aux États-Unis, lorgnent vers une Afrique dont les budgets d’armement vont exploser dans les dix prochaines années.

Mis à jour le 19/09/2013 à 20h CET : oubli de l’Angola en 4e place des pays qui consacrent le plus important budget à leur défense – Selon l’hebdomadaire américain Defense News, les dépenses militaires en Afrique – en plein boom énergétique dans les régions de l’Ouest et de l’Est – vont augmenter de 20 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie contre plus de 40 milliards en 2012, selon le Stockholm International Peace Research Institute (Sipri). Ce phénomène est lié au développement récent de plusieurs armées en Afrique qui, depuis la fin de l’époque coloniale, connaît bon nombre de guerres, d’insurrections et de coups d’État. D’autre part, l’Occident fait, depuis 2001, beaucoup d’efforts pour renforcer les capacités de lutte antiterroriste, particulièrement dans la zone sahélo-saharienne, la Corne de l’Afrique et la côte orientale où les groupes djihadistes demeurent très présents.

Protéger les ressources

« La ruée vers le marché de la défense africain vient tout juste de commencer, et il se poursuivra au cours de la prochaine décennie », estime le colonel Joseph Sibanda, officier retraité de l’armée du Zimbabwe, désormais consultant pour la défense, cité par Defense News. Il estime que les pays comme le Mozambique – ancienne colonie portugaise pauvre désormais en plein boom gazier de même que la Tanzanie voisine -, l’Ouganda et le Kenya devront rediriger leurs besoins de défense vers la protection de leurs gisements de pétrole et leurs infrastructures de gaz onshore et offshore.

(en millions de dollars, 2012)

1. Algérie 9 325
2. Afrique du Sud 4 470
3. Égypte 4 372
4. Angola 4 146
5. Maroc 3 402
6. Libye 2 987
7. Nigeria 2 327
8. Sud Soudan 964
9. Kenya 798
10. Tunisie 709
11. Côte d’Ivoire et Namibie 407

Source : Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI)

« Le marché africain de la défense sera, dans les prochaines années, pratiquement au même niveau que celui de l’Asie du Sud-Est », annonce Sibanda. « Les avions militaires, véhicules blindés et système d’artillerie devront être modernisés afin de répondre aux nouvelles menaces qui planent sur la sécurité », poursuit-il.

Une bonne nouvelle pour l’Afrique du Sud

Jusqu’à maintenant, l’Afrique n’avait jamais été un marché-clé pour les grands contractants militaires occidentaux, même si des pays riches en pétrole comme le Nigeria, l’Algérie ou la Libye ont déjà acheté des systèmes d’armes de hauts niveau, des avions, des navires de guerre et des armes au fil des ans.

Les seul pays africains ayant des industries d’armement autochtones sont l’Afrique du Sud – bien que son secteur de la défense lié à Israël ait considérablement diminué depuis la fin de l’apartheid, en 1994 – et l’Egypte qui, depuis l’accord de paix signé en 1979 avec Israël, s’est davantage tournée vers les États-Unis.

Le secteur de la défense sud-africain est dirigé par Denel, capable de produire des systèmes de missiles avancés, de l’artillerie aux standards internationaux et des systèmes aérospatiaux. La plus grande économie d’Afrique pourrait bien être l’une des principales bénéficiaires de la mise à niveau majeure de l’équipement des forces armées du continent.

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