Côte d’Ivoire – Retour honorable ou retour honteux pour les exilés proches de Gbagbo ?

Naamloos

Par Ouattara Abdoul Karim

Combien de temps comptent-ils encore y rester ? Des proGbagbo qui sont allés en exil avant l’arrestation de leur mentor, et ceux qui ont quitté le pays juste après les premières heures du 11 avril 2011 ont vraisemblablement décidé de tourner le dos à la main-tendue du président Alassane Ouattara. Koné Katinan, le porte-parole de Laurent Gbagbo, accusé du casse de la Banque sous-régionale et dont l’extradition en Côte d’Ivoire a récemment été refusée par la justice ghanéenne ; Ahoua Don Mello, l’ex-porte-parole adjoint du gouvernement fantoche d’Aké N’Gbo ; Damana Adia Pickas, celui qui a déchiré les résultats de la présidentielle de 2010 aux yeux du monde entier ; Konaté Navigué, le secrétaire national de la Jeunesse du Fpi, Gossio Marcel, l’ancien Directeur général du Port autonome d’Abidjan ; Hubert Oulaye, l’ex-ministre de la Fonction publique, Zasso Patrick dit Englobal, Marechal KB, les artistes Serges Kassy et Gadji Céli…

Retour paisible et honorable…

Ils sont nombreux, les pro-Gbagbo qui ont regagné leur terre d’origine sans essuyer la ‘’foudre’’ du pouvoir. Gbamnan Djidan Félicien, l’ancien maire de Yopougon, Evariste Yaké, et une cinquantaine de pro-Gbagbo ont mis les pieds au pays le 29 novembre 2011, précédé le 29 juillet du colonel Konan Boniface avec d’autres militaires. Ce dernier s’est mis au travail et n’a pas tardé à être élevé au grade de colonel-major, avec une bonne promotion dans l’armée. Par milliers, des anonymes sont rentrés, sans que leur vie ne soit menacée. Mieux, des excombattants rentrés du Liberia voisin ont été réinsérés dans la vie sociale. Ernest Dally Zabo, l’ancien DG de la Loterie nationale de Côte d’Ivoire (Lonaci), qui était au Sénégal est rentré en août. Depuis quelques jours, John Yalley est de retour dans son pays. Lui qui a constamment chargé le pouvoir il y a des mois revient sans être égratigné. Apeine si on lui prête attention. Le 5 octobre, il est annoncé en concert à Abidjan. Un concert qui, on l’imagine, réunira du beau monde, sans que le ciel ne tombe sur la tête du roi du ‘’Zêzê pop’’. On peut avoir appartenu à l’ancienne majorité présidentielle (Lmp), revenir en Côte d’Ivoire, et y vivre sans inquiétude pour sa vie et pour ses affaires. D’autres ne l’ont pas compris ainsi, préférant souffrir hors de leur pays qui, pourtant, les attend pour son développement. O.A.K

Retour honteux

Si certains sont entrés respectueusement et avec considération dans le pays, d’autres l’ont été sans honneur. Sous mandat d’arrêt international, des pro-Gbagbo avaient pourtant été priés par le président Ouattara de venir faire face à la justice, sans grand danger pour eux. Lida Kouassi Moise, Charles Blé Goudé, le commandant Jean-Noël Abéhi, Jean Yves Dibopieu et d’autres responsables proches de Laurent Gbagbo avaient été invités à venir dire leur part de vérité sur leur rôle dans la crise postélectorale. Ces quatre personnalités sont restées de marbre, mais ont finalement été contraints au « retour au pays natal ». Un retour pour le moins honteux, puisqu’ils ont été purement et simplement extradés. Une situation qu’ils auraient pu éviter. En venant se rendre à la justice. Et leur cas aurait pu être simplifié du fait de leur geste. Mais pour avoir été extradés, Lida, Blé Goudé, Abéhi et Dibopieu, contrairement à Gbamnan Djidan, Evariste Yaké, Konan Boniface…, n’ont pas eu les mêmes égards. Les exilés, extradés les uns après les autres, ont beau refuser de regagner leur pays, y ont été contraints. Ce qui devait donner à réfléchir à ceux qui sont encore en exil, et qui défient le pouvoir, de l’extérieur. Extradé au pays, Lida Kouassi n’a-t-il pas récemment bénéficié d’une liberté provisoire ? Plusieurs pro-Gbagbo arrêtés après la crise postélectorale ont également été libérés. Affi N’Guessan, Aboudrahamane Sangaré, Aké N’Gbo, Sokoury Bohui, Bro Grébé, Diabagaté Bêh et un bon lot de fidèles à Laurent Gbagbo pouvaient quitter le pays comme l’ont fait certains. Ils ont été arrêtés mais ont finalement bénéficié d’une liberté provisoire. N’est-il pas mieux de passer devant la justice pour ensuite bénéficier de la liberté, plutôt que de rester longtemps hors de son pays à vivre toutes les difficultés du monde ? D’autres, comme Amani N’Guessan, Miaka Ouretto, Odette Lorougnon, Laurent Akoun, Kodjo Richard, Koua Justin… sont restés au pays. Mieux, leur sécurité a été assurée pendant le temps de la période de tension. Contrairement à ces hommes et femmes, des cadres ont choisi de rester loin du pays. Un séjour qui leur a malheureusement été fatal. L’ancien ministre Bohoun Bouabré et l’ancien maire de Cocody, Gomon Diagou y ont laissé la vie. Au grand dam de leurs familles respectives/
O.A.K

Source: L’Expression

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