Cinq jours après la descente musclée de la Direction de la police des stupéfiants et des drogues (Dpsd) à Adjamé Roxy, plus grande pharmacie de rue de la ville d’Abidjan, des vendeuses de médicaments prohibés, poursuivaient leur activité normalement, dans un calme qui frise la défiance.
Samedi après midi, dans les ruelles bondées de monde d’Adjamé, plus grand marché de Côte d’Ivoire, c’est toujours le statu quo du côte de Roxy, où la plupart des commerçantes de médicaments de rue sont toujours posées derrière leurs étales.
Dans une quiétude apparente, elles hèlent les clients, comme à l’accoutumée et se lancent aisément dans des discussions sur le prix des comprimés, des produits pharmaceutiques non enregistrés (Ppn).
“C’est ça on fait pour vivre, donc on ne peut pas arrêter“, lance dans un français approximatif une des vendeuses, quand on lui demande si elle ne craint pas une autre descente des autorités. “Même les policiers qui viennent nous chasser, c’est ici, ils viennent payer eux tous leurs médicaments. Les autorités aussi, nous on les vend comprimés“, soutient-elle.
Ainsi, pour parer aux descentes inopinées des forces de l’ordre, ces détaillantes disent stocker leurs marchandises dans des magasins à proximité. Sur les étales, les boites et pochette des comprimés sont vides, de sorte à déguerpir au plus vite.
Réputées pour leurs médicaments moins chers, ces détaillantes n’hésitent pas souvent à fixer arbitrairement les prix des produits. Ainsi, des comprimés comme “Amoclan“ et “Célestène“, utilisés contre les infections pulmonaires sont respectivement vendus à 7.000 F et 4.000 Fcfa, contre 6.720 F et 3.230 F en pharmacie.
Mercredi, la Direction de la police des stupéfiants et des drogues (Dpsd) a saisi plus de 10 tonnes de médicaments dans ce marché informel à ciel ouvert. Trois cents policiers et des véhicules d’intervention ont été mobilisés avec l’appui du district de police d’Adjamé et de la Direction des unités d’interventions (Dui).
Une opération musclée qui intervient 5 mois après l’ultimatum du gouvernement ivoirien qui avait appelé en avril dernier ces vendeuses à arrêter “immédiatement“ leur activité.
Ces femmes, bien que conscientes des dangers de ce commerce, disent ne pas pouvoir arrêter car, “il faut survivre et nourrir la famille, envoyer les enfants à l’école“, affirme une des détaillantes.
“Si, on laisse ça, on va faire quoi. Les autorités n’ont qu’à trouver du travail pour nous, comme ça on va quitter ici“, lance une autre, souhaitant une réinsertion professionnelle aussi lucrative que “ce qu’elle fait actuellement“.
Ces comprimés qui proviennent pour la plupart du Ghana voisin, alimentent un trafic juteux, avec la complicité des douaniers ivoiriens.
Par Jacob DJOSSOU alerte-info
JAD
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