Une vaste campagne vient d’être lancée pour lutter contre la corruption, le lundi dernier à Abidjan. Alors que des actes forts restent encore à poser pour réusir cette campagne.
Pour exemple, Radio Canada ne répond pas du gouvernement canadien. Elle répond du Parlement. Pourtant, elle est financée par des fonds publics canadiens. Et ce sont les élus et représentants du peuple qui jugent Radio Canada. Et décident de son orientation. Elle peut donc donner des informations qui peuvent déranger le gouvernement. Pourvu qu’elles soient vraies et équilibrées.
Indépendance des médias oblige ! Un exemple à suivre. Sous les tropiques, on est juge et accusé. Les médias d’Etat se sentent obligés d’aduler le gouvernement. Même quand le peuple souffre des dérapages de ce gouvernement. Et la libéralisation ? Attendez 2020 ! Quand on sera à l’orée de l’émergence.
On a aussi mis en place un Secrétariat national à la gouvernance et aux renforcements des capacités (SNGRC). Qui devrait s’occuper et veiller à la bonne gouvernance et lutter contre la corruption, les pots-de-vin et les rackets. Initiative louable. Mais, le Secrétaire national avec rang de ministre a les mains liées. Il dépend de la Primature. Donc du gouvernement. Et pourtant ses ambitions semblent nobles.
Il aurait remis des projets de textes de lois. A ses patrons. Surtout sur la déclaration des biens et les actes répressifs de corruption. Quelle audace !
Imaginez ce que le gouvernement en a fait. Ouattara et ses ministres ont presque refusé la bonne gouvernance. L’Autorité de régulation des marchés publics. Liée à la Présidence de la République. Des régies financières rattachées directement au PR. Donc tous et toutes sous ordre. Le Parlement aussi est devenu une chambre d’enregistrement. Malgré les phraséologies de son Président Soro Guillaume. L’Exécutif et le Législatif sont confondus. Le pacte du RHDP oblige. « Il ne faut pas qu’on dise que nous avons empêché Ouattara de travailler », répondent certains députés. Finalement, on se retrouve dans un système où tout le monde a les mains liées.
La bonne gouvernance n’est qu’un jeu de mots. Pas encore une réalité en Côte d’Ivoire. Que d’espoir suscité par l’élection de Ouattara déçu? Le N°1, le démocrate, le républicain, l’homme de confiance de l’occident devrait être un peu plus transparent. Bonne gouvernance et l’émergence de la Côte d’Ivoire obligent !
Gilles Richard OMAEL
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