En Egypte, la revanche d’Abdel Fattah Al-Sissi
Par Christophe Ayad
On a cru, au moment de sa nomination surprise en août 2012, que le général Abdel Fattah Al-Sissi était aussi effacé qu’obéissant. On s’est trompés. Après quatre jours de contestation massive du président Mohamed Morsi, le chef d’état-major des armées – et aussi ministre de la défense – a annoncé, mercredi 3 juillet au soir, la suspension de la Constitution et la destitution de M. Morsi. Lors de son allocution télévisée, Abdel Fattah Al-Sissi a aussi fait une allusion à un épisode qui remonte au mois de novembre et qu’il n’a visiblement toujours pas digéré.
Il explique qu’il avait proposé un dialogue national, que le président Morsi avait décliné à la dernière minute. C’était en pleine crise sur le projet de Constitution, que le président islamiste déchu avait décidé de faire passer en force malgré les protestations de l’opposition. Les manifestations autour du palais présidentiel avaient causé plusieurs morts entre pro et anti-Morsi. Pour sortir de la crise, Abdel Fattah Al-Sissi avait convié toutes les forces politiques à une table ronde le lendemain.
Le président, après avoir dit oui, avait fait comprendre qu’il était hors de question d’être ramené au même rang que ses opposants. Finalement, la réunion, acceptée par l’opposition, n’a jamais eu lieu.
On apprenait un peu plus tard que les instances supérieures de la confrérie des Frères musulmans avaient interdit à Mohamed Morsi de « s’abaisser » à un dialogue d’égal à égal avec ses opposants. Le militaire ne lui a jamais pardonné d’avoir saboté son initiative.
Lire aussi notre éclairage: L’armée, colonne vertébrale de la nation égyptienne
21h25 :
Destitué par l’armée de la présidence égyptienne, Mohamed Morsi appelle à résister « pacifiquement » au « coup d’Etat ».
21h11 :
L’armée détaille son plan à la télévision d’Etat:
– Suspension de la Constitution de façon temporaire
– Tenue d’une élection présidentielle anticipée
– La présidence est assurée par intérim par le président de la Cour suprême constitutionnelle
– Il aura le pouvoir d’émettre des décrets, devra former une commission pour réviser la Constitution
– Demande sera faite pour un projet de loi électorale pour l’Assemblée
– Adoption d’une charte d’honneur garantissant la liberté des médias et mettant l’intérêt suprême de la nation au dessus du reste
– Mise en place d’une commission nationale de réconciliation
21h06 :
L’armée déclare qu’elle attendait du président Morsi « une feuille de route pour l’avenir qui garantisse l’espoir et la sécurité pour le peuple », avant le discours de ce dernier. A défaut, elle affirme avoir mis au point cette « feuille de route ».
21h05 :
L’armée affirme s’être déployée à des « positions stratégiques » dans le pays, notamment au Caire, dans sa déclaration, pour assurer la sécurité.
21h03 :
La déclaration de l’armée débute sur la télévision d’Etat.
21h00 :
L’armée aurait affirmé à Morsi qu’il n’était plus président. L’information, qui n’est pas confirmée pour l’instant, provient du journal égyptien officiel al-Ahram. Ce dernier cite une source anonyme, affirmant que cela a été indiqué à Mohamed Morsi à 19h.
20h53 :
Dans les rues du Caire, « c’est comme si l’Egypte avait gagné le Mondial de football », écrit une journaliste sur place, avec « les feux d’artifice, la foule, les drapeaux agités et les chants patriotiques qui résonnent… »
En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/en-direct-egypte-morsi-refuse-de-partir-et-de-ceder-a-l-ultimatum-de-l-armee_1263330.html#TTrJUUqXRkPJKlmA.99
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