ALGER (© 2013 Afriquinfos) – Malgré la diffusion la semaine dernière d’images du Président convalescent, l’Algérie s’inquiète de l’absence prolongée de son chef d’Etat, et des questions se posent sur sa capacité à gérer les affaires du pays.
Mais qui prend les décisions en Algérie ? Qui signe les papiers, qui gère les affaires d’Etat ? Depuis deux mois que le président a été transféré dans un hôpital parisien suite à un accident cardio-vasculaire (AVC), les Algériens, citoyens comme partis politiques, sont préoccupés de cet entre-deux incertain et exigent plus de transparence.
Le président Abdelaziz Bouteflika fait en effet figure de fantôme. Officiellement en convalescence aux Invalides après avoir été transféré au Val De Grâce le 27 avril dernier, certaines rumeurs annonçaient même sa mort. Les images publiées le 12 juin dernier démentent certes cette version, mais ne rassurent pas pour autant sur son aptitude à prendre des décisions.
Nombreux sont ceux qui, à l’instar d’Abderrazak Makri, président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), réclament des informations claires et sans équivoque, comme un rapport médical. Car si aucune information alarmante n’a été donnée sur l’état de santé du Président, aucune ne permet non plus d’être certain qu’il est toujours en mesure de gouverner. En fait, pas la moindre information ne filtre depuis deux mois, et c’est précisément ce silence qui angoisse le pays tout entier.
En attendant, les affaires continuent d’avancer, derrière le voile opaque de l’ambiguïté. Qui donc défait et nomme les ambassadeurs, prérogative qui, selon la Constitution, n’appartient qu’au Président et ne peut être déléguée ? Qui donc tire les ficelles du remaniement ministériel qui se devine depuis quelques temps, alors que seul le Président a le droit de nommer les membres du gouvernement ? Et quel rôle compte tenir l’armée, qui assure qu’elle est politiquement neutre et qu’elle le restera, mais fait tout de même partie d’une délégation en visite à Bouteflika en la personne de Gaïd Salah, chef d’état-major, alors que les représentants du peuple, eux, n’ont pas été prévenus ?
Dans le silence assourdissant qui entoure le Président, le doute plane sur l’Algérie, paralysant le pays tout entier.
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