La décision d’Egypte de rompre ses relations diplomatiques avec la Syrie s’accorde avec les politiques occidentales (ANALYSE)
Xinhua
La récente décision prise par le président égyptien Mohamed Morsi de rompre les relations diplomatiques avec la Syrie est « harmonieuse » avec les politiques occidentales contre le président syrien Bashar al-Assad, notamment qu’elle intervient après que les Etats-Unis ont approuvé la fourniture d’armes à l’opposition syrienne, selon des analystes.
Samedi soir, M. Morsi a déclaré lors d’une conférence de presse tenue au Caire qu’il a décidé de fermer l’ambassade de Syrie au Caire et de rappeler le chargé d’affaires de l’Egypte à Damas.
« C’est une mesure qui se conforme à la récente décision américaine d’armer les rebelles syriens contre l’administration Assad et s’accorde avec sa délibération sur sur l’imposition d’un zone d’exclusion aérienne en Syrie », a déclaré Gamal Salama, chef du Département de science politique à l’Université de Suez, à l’agence Xinhua.
L’Egypte est un des pays « évoluant dans la sphère américaine », et les alliés des Etats-Unis prennent toujours des décisions qui sont en harmonie avec les plans américains, a indiqué M. Salama.
M. Morsi a également appelé les pays arabes et islamiques à tenir un sommet d’urgence sur les dernières évolutions du conflit en Syrie.
« Ce sommet est destiné à fournir une couverture arabe pour toute escalade occidentale contre l’administration Assad », a souligné l’expert politique, citant les attaques occidentales contre les gouvernements de l’Irak et de Libye comme exemples.
Momen Kouifatie, un exilé syrien basé au Caire et figure de l’opposition, a indiqué que la récente décision américaine d’armer les rebelles syriens et celle de Morsi de rompre les relations avec M. Assad montrent un accord international-arabe visant à mettre fin au règne d’Assad.
« C’est un signe qu’il existe une entente entre la communauté internationale et la communauté arabe pour mettre fin à l’administration Assad et pour mettre fin à l’intervention de Hezbollah en Syrie », a indiqué M. Kouifatie à l’agence Xinhua.
M. Morsi a réitéré qu' »il n’y a pas de place pour le gouvernement syrien actuel dans l’avenir de Syrie », ajoutant que la direction, le peuple et l’armée de l’Egypte soutiennent du peuple syrien, tout en soulignant la non-ingérence dans les affaires intérieures de Syrie.
Jabr al-Shufi, chef du bureau du Conseil national syrien au Caire, un groupe d’opposition majeur contre Assad, a déclaré que la décision américaine d’armer les rebelles syriens et celle de Morsi de rompre les relations avec Assad « ne sont pas nécessairement liée », tout en estimant que la position américaine a encouragé M. Morsi à prendre de telles décisions.
Depuis mars 2011, le conflit en Syrie a coûté la vie à plus de 93.000 personnes, selon l’ONU.
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