Les forces de sécurité sont mises à rude contribution depuis quelques jours avec pour raison officielle, traquer les malfrats et mettre hors d’état de nuire les criminels de tout acabit. Des opérations coups de poings sont organisées à travers les communes d’Abidjan. Des jeunes gens qui ont le malheur de se retrouver sur le chemin des éléments des Frci sont kidnappés systématiquement et conduits dans des lieux inconnus. Deux adolescents en ont été victimes, récemment, dans les environs du commissariat de police du 12ème arrondissement des Deux-Plateaux. Malgré la présentation de leurs cartes d’étudiant, les soldats du régime n’ont voulu rien comprendre. «A la vue de nos cartes, les Frci sont entrés dans une colère noire. Ils nous ont dit que ce sont les étudiants qu’ils cherchaient justement dans leur affaire. Sans autre forme de procès, ils se sont mis à nous battre avec des ceinturons et nous ont jetés dans leur cargo où déjà d’autres jeunes entassés nous attendaient. C’est le lendemain que nous avons été relâchés du violon de la préfecture de police d’Abidjan, grâce à la perspicacité de nos parents. Ces derniers ont fait le tour des différents postes de police et de gendarmerie d’Abidjan avant de nous retrouver à la préfecture de police et négocier notre libération moyennant de l’argent», a témoigné l’un des jeunes, sous le couvert de l’anonymat.
Si les conditions qui entourent ces rafles restent floues, ce n’est pas le cas dans certaines villes de l’intérieur du pays où des autorités préfectorales ont formellement décrété un couvre-feu à partir de 22h, à en croire les populations. «C’est à cause du bruit que les gens entendent. C’est pour ne pas être surpris», explique un haut responsable de l’administration interrogé à Guiglo. Insinuant une déstabilisation du régime Ouattara. Certaines sources policières renchérissent en indiquant que ces rafles générales ont pour objectif de dissuader les potentiels déstabilisateurs du régime en place. Etant entendu que le pouvoir a conscience qu’il est vomi par la population. Ainsi, pour museler les Abidjanais, des actions d’éclat et de terreur ont lieu, avec pour corolaires, des enlèvements, des assassinats et des arrestations extrajudiciaires. C’est dans cette veine que visiblement des sms ont annoncé hier sur des portables qu’une rafle générale, non confirmée par les autorités, devrait avoir lieu dans la nuit du mardi à mercredi à partir de 22h dans le District d’Abidjan et sur l’ensemble du territoire national. Par conséquent, toute personne trouvée dans les rues serait embarquée dans les cargos des forces de l’ordre, même en cas de présentation d’une pièce d’identité. En somme, un couvre-feu qui ne dit pas son nom. Selon d’autres sources sécuritaires, ces rafles sont le signe de la frilosité du régime.
Notre Voie
F. Teha Dessrait et
Didier Kéi
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