Le Monde.fr
L’attaquant du FC Barcelone Lionel Messi et son père, Jorge Horacio, sont accusés de fraude fiscale pour un montant supérieur à 4 millions d’euros, a fait savoir le pôle financier du parquet de Gava en Catalogne. En 2013, le joueur argentin a perçu 35 millions d’euros dont 22 millions de droits publicitaire et d’image.
L’Argentin, quadruple Ballon d’or, et son père auraient falsifié des déclarations d’impôts chaque année de 2006 à 2009, a précisé un porte-parole de la procureure Raquel Amado. Il leur est reproché d’avoir simulé la cession des droits d’image à des sociétés-écrans installées dans des paradis fiscaux, à Belize et en Uruguay, et d’avoir parallèlement signé des contrats pour des prestations de service avec des sociétés implantées dans des juridictions connues pour leur avantages fiscaux, comme la Suisse ou le Royaume-Uni. Un montage qui aurait permis d’échapper au fisc espagnol « en toute opacité », note la procureure dans un document cité par le quotidien El País.
D’après le Trésor public espagnol, entre 2007 et 2009, l’exploitation de son image lui a rapporté 10 millions d’euros grâce à sa collaboration avec les sociétés suivantes : le FC Barcelona, Banc de Sabadell, Danone, Globalia, Fin.Esse, PVA Events, Adidas, Konami, GMBH, Procter and Gamble, Aspire Academy for Sports Excellence (Qatar), Kuwait Foods Company, Productos El Cid, Bico, Pepsi-Cola, Players Image et Telefónica. En 2008, aux côtés des autres joueurs du Barça, il a également réalisé une tournée promotionnelle pour le tourisme en Ouzbékistan.
Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, le joueur s’est déclaré « surpris » par cette information et s’est défendu de « toujours avoir rempli [leurs] obligations vis-à-vis du fisc suivant les recommandations de [leurs] conseillers fiscaux qui s’efforceront de clarifier cette situation ».
Son père Jorge Horacio Messi a également réagi. « Tout ceci n’est qu’une erreur. Ses affaires, je ne m’en occupe pas moi. Je suis résident argentin. C’est aux fiscalistes et aux juristes de s’en occuper. J’ai déjà parlé avec les avocats, ils vont régler ce problème », a-t-il déclaré au site sportif As.com.
UNE PEINE DE DEUX À SIX ANS DE PRISON
Selon le ministère public, « la décision de frauder émane de Jorge Messi », le père et représentant du joueur, qui, en 2005, lorsque l’attaquant du Barça était encore mineur, chargea un tiers de créer une première société-écran qui, plus tard, sera substituée à une autre, avec l’unique objectif d’échapper au fisc. Le code pénal espagnol prévoit une peine de deux à six ans de prison et une amende qui peut aller de deux à six fois le montant de la fraude.
Depuis plusieurs années, les clubs ibériques sont dans le viseur du fisc, qui leur réclame 675 millions d’euros. Jusqu’à présent, ils avaient bénéficié de la clémence du Trésor public espagnol, qui passait l’éponge sur leurs dettes. Mais un accord signé en avril 2012 entre la Ligue professionnelle et le ministère des sports les engage à rembourser cette somme entre 2014 et 2020.
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