Opinion – Message du représentant sortant de l’ONU avant son départ pour le Mali
Les raisons profondes de la sortie de Bert Koenders
Avant son départ pour le Mali où il dirigera la Mission intégrée des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (Minusma), le représentant sortant de l’ONU en Côte d’Ivoire, Bert Koenders, a adressé un message « profond » au peuple ivoirien. Dans son adresse, M. Koenders a exhorté les Ivoiriens à transcender leurs divergences pour ne prioriser que les intérêts supérieurs de la nation. Il n’a pas manqué d’appeler les autorités à redoubler d’efforts pour aplanir les causes essentielles des crises traversées par le pays. N’ayant pas été du goût de certains observateurs-mus certainement par des visées partisanes-cette sortie a été interprétée comme l’expression d’une volonté de « remuer le couteau dans la plaie ». « Bert Koenders ne maitrise pas les problèmes de la Côte d’Ivoire. Et c’est lui qui veut donner des conseils ». Ces propos sont d’un internaute qui réagissait suite au message de ce fonctionnaire onusien. Comme ce jeune féru de la toile, plusieurs langues ont sapé « le coup d’au revoir » de Bert Koenders. Ceux qui stigmatisent la démarche de cet ancien ministre néerlandais ont, à n’en point douter, une mauvaise lecture des raisons profondes de son appel. L’ayant côtoyée pendant deux ans dans le cadre d’une mission de paix dont il a été le chef de file, ce cadre international a semblé vouloir traduire ou réitérer son amitié et son amour pour une Côte d’Ivoire malade du fait des turpitudes de ses fils. En exhortant les autorités à se pencher «sans tarder» sur les « causes profondes » des crises que nous avons vécues, le représentant sortant de l’ONU s’incorpore nos problèmes. Tenez ! Il donne même des ébauches de voies susceptibles de les régler. Ce n’est donc pas méchant. Au cœur du quotidien des Ivoiriens durant plusieurs mois , il n’ y avait pas meilleur conseiller que cette autorité pour nous aider à nous tirer d’affaire. « J’en appelle au gouvernement et à tous les acteurs ivoiriens pour qu’ils s’attellent, ensemble, et sans tarder à la gestion des causes profondes et crises successives qui ont secoué le pays. Telles que la question foncière et la question identitaire », a signifié Bert Koenders. Cet homme de paix apprécie juste. Parce que les deux nœuds gordiens relevés sont effectivement à l’origine des hostilités meurtrières que nous avons connues en Côte d’Ivoire. Le moment choisi pour réitérer un tel message fort est indiqué et mémorable. Bert Koenders montre qu’il ne se lassera pas de porter en estime la terre d’Eburnie. « L’heure » de son départ était donc opportune pour ré-sensibiliser et amener les uns et les autres à s’accommoder de ces problématiques de la réconciliation, du foncier et de la nationalité. Pour qu’elles soient solutionnées au mieux. L’ex-patron de l’ONUCI se préoccupe davantage de nos querelles internes quand il dit être confiant que ces « défis importants » seront relevés avec « une attention particulière». Le président de la République, Alassane Ouattara, s’est d’ailleurs engagé, en mai dernier, à reformer la nationalité et le foncier rural. Reste à mettre effectivement en place les mécanismes et autres pistes de règlement de ces questions cruciales rappelées amicalement par Bert Koenders. Dont il faut louer le dynamisme, l’humanisme et la grandeur d’âme.
JANVIER KROGNOU
Lu dans le Le Jour Plus
Titre: Le Journal de Connection [ljdc.info]
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