Le monarque et le culte de la personnalité, le journaliste Abel Doualy limogé

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L’information constitue un secret de polichinelle depuis hier, le journaliste Abel Doualy, adjoint au directeur du développement des rédactions du groupe de presse gouvernemental «Fraternité Matin», a été limogé, le mercredi 22 mai 2013, officiellement pour « insuffisance de rendement ». Officieusement, les langues s’étant déliées, on apprend que le confrère a été éjecté de son poste pour n’avoir pas mis à la Une de l’édition du journal datée du jeudi 2 mai 2013, Alassane Dramane Ouattara qui entamait sa seconde visite d’Etat dans l’Ouest du pays. Et d’avoir plutôt privilégié la rencontre du Premier ministre, Daniel Kablan Duncan, avec les travailleurs, le 1er mai, jour de la fête du travail.

Pour le camp Ouattara, il s’agit d’un crime de lèse-majesté et le journaliste Venance Konan, Directeur général de « Fraternité Matin », qui accompagnait Ouattara à l’Ouest a été proprement tancé.

Venance Konan a dû regagner Abidjan dare-dare pour faire le ménage. Et c’est Abel Doualy, la première victime de la colère du monarque. En attendant peut-être que Venance Konan connaisse le même sort à la prochaine incartade. Comme ce fut récemment le cas pour Aka Sayé Lazare, ex-DG de la RTI, limogé, en vérité, de la tête des médias audiovisuels « publics » (ils sont plus des prolongements de TCI, la défunte télévision pro-Ouattara, que toute autre chose), à cause d’une panne technique survenue lors de la diffusion en directe d’une étape de la seconde visite d’Etat de M. Ouattara à l’Ouest. Avant Aka Sayé Lazare, c’est Brou Aka Pascal, alors DG de la RTI, qui fut limogé de son poste, le samedi 30 juillet 2011, pour avoir irrité le prince. En effet, du retour d’une visite aux Etats-Unis, Alassane Ouattara, qui s’attendait à un accueil fort médiatisé, n’a été accueilli par aucune équipe de reportage de la télévision « nationale » à l’aéroport d’Abidjan. Il a dû attendre 30 minutes dans l’avion avant qu’un cadreur de la RTI ne se présente à lui avec un micro pour une interview. « Nous n’avions pas été informés à temps de l’arrivée du chef de l’Etat ». Cette réponse de la direction de la RTI n’a pas suffi pour sauver Brou Aka Pascal. Il avait osé snober le prince, un limogeage éclair constituait le moindre mal, là où l’ « anéantissement » s’imposait.

Ainsi va la Côte d’Ivoire sous Ouattara, on n’y badine pas avec le culte de la personnalité du monarque. Et dire que certains thuriféraires du régime du 11 avril 2011 nous parlent de démocratie. Peut-être n’avons-nous pas la même définition du concept. Sinon, ils auraient su que toute cette caporalisation des médias « publics » et ce « heil Hitler ! » imposés aux Ivoiriens sont dignes d’une dictature. Et rien d’autre.

Par Didier Depry
didierdepri@yahoo.fr
Notre Voie

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