Par LEXPRESS.fr
A la suite de l’article publié dans nos colonnes le 16 novembre 2011 et intitulé « l’effarante double vie de DSK », Dominique Strauss-Kahn avait poursuivi L’Express pour « atteinte à la vie privée résultant de la violation du secret des correspondances et du secret de l’instruction. » Il réclamait 100 000 euros de dommages et intérêts.
Notre article croisait l’agenda privé de celui qui était à l’époque directeur du Fonds monétaire international et ses activités publiques. Nous faisions notamment état des nombreux SMS échangés entre DSK et l’une de ses relations installée dans le Nord de la France. Il y évoquait des rencontres avec des jeunes femmes. Ces textos avaient été saisis par la justice dans le cadre d’une enquête pour proxénétisme, dite affaire du « Carlton » de Lille.
Le 27 mars 2013, la 17ème chambre du tribunal correctionnel de Paris a débouté Dominique Strauss-Kahn de l’ensemble de ses demandes. L’Express était défendu par Maître Laurent Merlet.
Les attendus du jugement sont longuement développés. Ils confortent le travail d’enquête des journalistes dans les affaires impliquant des personnalités politiques de premier plan.
Les juges reconnaissent en effet que les informations publiées par L’Express, sous la plume de Philippe Broussard, Eric Pelletier et Jean-Marie Pontaut, sont légitimes.
» […] la publication de ces messages, en lien direct avec l’information judiciaire ouverte pour proxénétisme, présentait un incontestable intérêt au regard des multiples débats que les affaires judiciaires du demandeur ont suscité quant à la place des hommes politiques dans la société française, leur lien avec la réalité, leur vision de l’autre et plus spécialement des femmes, leur statut ou bien encore les relations qu’ils ont avec la presse […] »
Les magistrats relèvent, en outre, que Dominique Strauss-Kahn avait lui-même orchestré une opération de communication dans la perspective de sa candidature à l’élection
» […] comme le soulève à bon droit la société défenderesse [NDLR : L’Express], le demandeur avait lui même, dans le cadre de la préparation de sa candidature aux élections à la présidence de la République, organisé une présentation de sa vie privée et familiale notamment en participant à un documentaire intitulé » Un an avec DSK au coeur du FMI », en se prêtant a des reportages notamment dans le magazine Paris Match, ou bien encore en citant comme un des écueils à sa candidature, son « rapport aux femmes »[…]
Qu’enfin, aucune malveillance ou atteinte à la dignité de la personne humaine n’affecte la, publication en cause […] »
Dominique Strauss-Kahn a donc été débouté et condamné à verser au Groupe Express Roularta la somme de 4 000 euros. Ce jugement est susceptible d’appel.
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