Drogba et Mourinho se retrouvent en Ligue des champions

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Le quart de finale entre le Real Madrid et Galatasaray sera spécial pour Didier Drogba. A Bernabeu, il retrouvera José Mourinho, son « père » comme il dit.

En entrant sur la pelouse du stade Bernabeu, José Mourinho prendra sans doute la direction du banc de Galatasaray. Pas pour défier son adversaire du soir en quart de finale aller de la Ligue des Champions. Bien au contraire. Il ira saluer de vieilles connaissances. Wesley Sneijder, Hamit Altintop mais surtout Didier Drogba. Les deux hommes ne devraient pas se priver d’une chaleureuse embrassade avant le coup d’envoi. Signe du lien particulier qui les unit depuis leur passage à Chelsea. Mourinho et Drogba sont arrivés en même à Londres. Ensemble, entre 2004 et 2007, ils ont remporté cinq trophées dont deux championnats en 2005 et 2006. Sous les ordres du coach portugais, l’ancien attaquant de l’OM a pris une autre dimension, inscrivant 42 buts en 91 matches de Premier League et 12 en 28 matches de Ligue des champions. Des souvenirs indélébiles.

« Didier Drogba est entré dans ma vie à la cinquième minute d’un match de Ligue des champions dans le mythique Stade Vélodrome de Marseille », raconte le Special One en préface de l’autobiographie de l’Ivoirien. Il est alors entraîneur du FC Porto et ce « géant qui portait le numéro 11 » et « célébrait son but comme si c’était le dernier » lui tape tout de suite dans l’oeil. A la mi-temps, il le croise dans les couloirs de l’enceinte phocéenne. « Est-ce que tu as un frère ou un cousin qui joue comme toi en Côte d’Ivoire car je n’ai pas les moyens de t’acheter ? », lui demande en français l’entraîneur. Le Marseillais rit et lui rétorque : « Un jour, tu seras dans un club qui pourra m’acheter ». Une parole en l’air qui deviendra pourtant vite réalité. Six mois plus tard, Mourinho arrive à Chelsea et fait venir Drogba. A une époque où les Blues pouvaient s’offrir à peu près n’importe quel attaquant, son choix fait jazzer. Il ne le regrettera pas.

« Comme si j’avais perdu un père »

Entre Didier Drogba et José Mourinho, c’est bien plus qu’une relation joueur-entraîneur qui s’installe. Plus qu’une relation élève-mentor. C’est presque une filiation père-fils. « Je n’ai aucune honte à dire que j’ai pleuré quand José nous a dit au revoir, confie-t-il lorsque le « Mou » quitte Chelsea un soir de septembre 2007 suite à une altercation orageuse avec Roman Abramovitch. Je lui dois tout. J’ai senti une douleur comme si j’avais perdu un père. J’ai pleuré ce jour-là et j’ai de nouveau pleuré depuis ». Souvent annoncée, notamment au Real Madrid, leur réunion n’a jamais eu lieu. Et la cicatrice est restée ouverte. « Celui que j’aurai toujours dans mon esprit est José Mourinho, simplement parce qu’il a cru en moi, affirmait-il encore en janvier dernier. Il est un grand entraîneur. Il a une place spéciale dans ma vie parce qu’il l’a changée. J’ai toujours essayé de donner le meilleur de moi-même afin de lui rendre la confiance qu’il avait en moi ».

Malgré les années, le respect entre les deux hommes est resté intact. Et lorsqu’on lui prête des propos selon lesquels Didier Drogba « n’a plus le même rendement » depuis qu’il est à Galatasaray, l’entraîneur du Real Madrid monte au créneau. « Si je devais choisir un joueur, peut-être que je choisirai Didier, a-t-il tenu à préciser il y a quelques jours sur le site du club. C’est un joueur d’un autre monde. J’aimerai évidemment l’avoir dans mon équipe plutôt qu’en face. Parler en mal de Drogba est impossible ». Pour Mourinho, le Special One, c’est bien Drogba. Une déclaration qui n’est pas sans rappeler quelques petites phrases qui ont fait le buzz. Ainsi a-t-il eu l’occasion d’affirmer : « Si je devais partir en guerre, le seul joueur que je prendrais se nomme Drogba ». Ou encore : « quand je fais ma liste des 11 titulaires pour un match, c’est Drogba et le reste ». Mercredi, c’est pourtant bien contre son Real Madrid que sera aligné son ancien protégé.

Cinq buts en Espagne en C1

Pour Drogba, les retrouvailles auront une saveur d’autant plus particulière qu’il ne pensait sans doute pas les revivre avant de quitter la Chine pour revenir Europe. Qui plus est sur une scène qu’il « adore ». « Je ne m’attendais pas à revenir en Ligue des champions. Mais j’ai une relation spéciale avec cette compétition. J’ai disputé ce tournoi neuf saisons avec l’OM et Chelsea », rappelle-t-il. En C1, il pèse 29 buts en 61 rencontres. Il est surtout champion d’Europe en titre, buteur et auteur du tir au but décisif contre le Bayern Munich lors de la finale 2012 (1-1, 4-3 tab). Mourinho, mieux que quiconque, est prévenu. Un chiffre ne lui a sûrement pas échappé : l’attaquant a inscrit 11 buts en 18 matches contre des clubs espagnols, dont 5 en terres ibériques. L’image de José Mourinho tombé à genou après un but de Drogba au Nou Camp en 2006 (2-2) est passée à la postérité. En 2003, avec l’OM, il était même déjà venu marquer à Bernabeu (1-2). Son premier but en C1. Même si ses statistiques ne sont pas impressionnantes à Galatasaray (7 matches dont 5 comme titulaire, 1 but), le parfum de l’Europe pourrait donc lui donner des ailes. Mais quoi qu’il advienne, Didier Drogba et José Mourinho se serreront encore la main au coup de sifflet final.

Eurosport.fr

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