Révélations Côte d’Ivoire – Les entreprises sous pression fiscale

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La météo économique n’est pas des plus avenants pour les entreprises ivoiriennes en ce début d’année. Les pouvoirs publics, en contradiction avec les discours officiels convenus, paraissent bien plutôt tout vent dehors contre elles.

Là c’est l’administration fiscale qui aménage une taxe spéciale sur les produits plastiques et les films qui à la pratique s’avère une arme dévastatrice de trésorerie pour certaines industries. Ou c’est le Ministère de l’environnement, de la salubrité urbaine et du développement durable qui brandit l’épée d’une « interdiction de la production, de l’importation, de la commercialisation, de la détention et de l’utilisation des sachets plastiques sur l’ensemble du territoire national » sur la tête de l’industrie plastique ivoirienne comme arme idoine pour aller en guerre contre la « dégradation de valeur esthétique des espaces publics en milieu urbain, rural et marin ». Ailleurs c’est le Port Autonome d’Abidjan (PAA) qui procède à une augmentation vertigineuse (plus de 2000% en moyenne) du tarif de la redevance ISPS, -certes applicable exclusivement que sur les navires mais-, que les consignataires ont vite fait de répercuter intégralement dans un joli méli-mélo sur les entreprise. Ou encore c’est le gouvernement qui décide de revaloriser et d’uniformiser le barème de la redevance industrielle en partant d’une référence de tarifs déduits d’estimations du coût de revient de la construction d’une nouvelle zone. Sinon c’est le District d’Abidjan, qui dans une interprétation volontairement élastique de la publicité mobile soumise aux taxes dont il a la charge de la collecte auprès des entreprises soumet ces dernières à une pression forte…

Le chapelet des actions et mesures entreprises par les pouvoirs publics et qui alimentent l’inquiétude des opérateurs économiques se consolide au fil des mois. Bien que des discussions engagées à différents échelons aient permis d’ajuster certaines voire contenir les effets négatifs non véritablement évalués d’autres, la situation tend à assombrir relativement le moral des chefs d’entreprises. Et cela est loin d’être la meilleure manière pour l’Administration de faire écho à l’affirmation du Premier ministre Daniel Kablan Duncan, le 27 décembre dernier devant les représentants du secteur privé ivoirien, que « l’autre priorité du Gouvernement sera d’améliorer la compétitivité de l’économie ivoirienne, notamment les coûts des facteurs, et de renforcer le climat de confiance mutuelle entre l’Etat et le secteur privé ». L’impression de pression de toute part, dont commence à se plaindre les entreprises, est encore moins le moyen pour inciter ces dernières à accroître leur investissement alors que le gouvernement projette un « taux d’investissement privé à 14,5 % en 2015 contre 7,10 % du PIB en 2012 ». Le dynamisme industriel, caractéristique majeur des économies émergentes, commande des choix et des politiques claires et pragmatiques. Et entre les discours et certains actes de l’Administration, le secteur industriel peine à déceler le fil rouge établissant leur cohérence.

S. A
Les Afriques

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