On a frôlé un remaniement ministériel mercredi, ce qui embête Ouattara

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Par Yacouba Bamba source: L’inter

Alassane Ouattara ne serait pas content de son allié, le PDCI

On est passé à côté d’un remaniement ministériel le mercredi 6 mars 2013. De sources proches d’une chancellerie en Côte d’Ivoire, le président Alassane Ouattara voulait remanier son équipe gouvernementale, le mercredi dernier.
Ouattara voulait ainsi envoyer un signal fort à des ministres à qui il reproche des choses. A la dernière minute, il s’est rétracté, dit-on, pour ne pas créer de tension à la veille des élections locales. Et pourtant, rien ne présageait un tel changement, si l’on s’en tient au satisfecit qu’il a décerné au Premier ministre Daniel Kablan Duncan, devant des hommes d’affaires. En vérité, révèlent nos sources, le président Ouattara ne serait pas content de certains de ses ministres qu’il veut éjecter.

Nos sources sont formelles : si le patron du Palais présidentiel a suspendu son épée de Damoclès, c’est juste pour laisser passer la tempête des élections locales. « Sinon, après, il compte faire un léger réaménagement », clame-t-on du côté de la Primature. Quels sont les ministres qui sont dans l’œil du cyclone ? Qu’ont-ils fait ? Sur ces questions, nos sources restent peu bavardes. Car pour elles, la question est sensible. Si le président de la République met à exécution son plan, ce sera un revirement de sa part, puisqu’à l’issue de sa visite d’Etat dans le district du Zanzan, il a affirmé, au cours d’une conférence de presse, qu’il ne compte plus toucher à son équipe gouvernementale jusqu’aux élections présidentielles de 2015.

Deux mois après, il envisagerait sérieusement de revenir sur sa décision, pour des motifs connus de lui seul. Mais selon des analystes politiques, le chef de l’Etat serait dépité par l’attitude de ses alliés politiques, à qui il croit avoir fait la part belle mais qui refusent de lui retourner l’ascenseur. Au sein du Rassemblement des républicains (RDR), parti politique du chef de l’Etat, on n’apprécie mal qu’au Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), les cadres ne veulent rien lâcher, surtout en ce qui concerne les négociations sur les têtes de liste aux élections locales. Cela s’est justifié par l’échec des négociations autour de la clé de répartition des têtes de liste pour les élections régionales. Echec qui a conduit le président de la conférence des présidents des partis membres du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), Henri Konan Bédié, à pondre un communiqué. Lequel demande aux cadres du RHDP d’aller à ces élections en rangs dispersés comme aux législatives. D’autres analystes pensent encore que le président veut envoyer un signal fort à ses alliés, après celui qu’il leur avait envoyé pendant le mois de janvier, en mettant fin aux fonctions des ministres.

A l’époque, les députés du PDCI s’étaient opposés à une loi sur l’égalité entre l’homme et la femme dans le couple, provoquant l’ire du chef de l’Etat. Car pour Ouattara, il est inconcevable que dans le cadre d’une alliance, son allié remette en cause sa décision. Un proche de Duncan, avec qui nous avons échangé, dit ne rien savoir de ce remaniement. Mais pour lui, en tant que patron de l’exécutif, le président de la République peut changer à tout moment son équipe gouvernementale, s’il le juge nécessaire. Surtout, a-t-il soutenu, s’il croit qu’en le faisant, il atteindra ses objectifs. « Ce n’est pas aux ministres que les Ivoiriens demanderont des comptes, mais au président lui-même. Donc s’il veut changer son équipe pour l’adapter à son rythme de travail en vue d’atteindre son objectif, il peut le faire », a-t-il soutenu.

Y.DOUMBIA

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