Près de deux ans après l’accession au pouvoir de la coalition des houphouétistes, l’esprit du Vivre Ensemble, cher au Chef de l’État, peine encore à devenir une réalité en Côte d’Ivoire. Et pourtant, depuis la mort du président Félix Houphouët-Boigny, le Vivre Ensemble défendu par le parti du président Alassane Ouattara demeure fondamental pour l’avenir de chaque Ivoirien.
Qu’on le veuille ou non, nous sommes tous condamnés à vivre ensemble, en dépit de nos différences idéologiques, religieuses, ethniques ou politiques. Malgré nos blessures, nos traumatismes et préjudices subis à un moment donné de notre histoire, cette réalité du Vivre Ensemble s’impose à chacun d’entre nous. Certains ont été humiliés, bafoués dans leur honneur, pourchassés et meurtris dans leurs chairs et âme. D’autres ont vu leurs proches assassinés sauvagement, parce que des hommes étaient près à tout pour conserver ou accéder au pouvoir, au mépris de la vie humaine. Après s’être combattus à mort, de manière viscérale, et pour beaucoup d’entre nous de bonne foi, en croyant défendre une cause juste, aujourd’hui, nous nous retrouvons, à nouveau, dans le même espace social, fatigués et affaiblis par tant d’années de haine et d’affrontement. Toutes les nations dans le monde se sont construites sur ce schéma de haine et de violence meurtrière pour enfin se réconcilier sur la base de cette nécessité du Vivre Ensemble.
Quels que soient nos ambitions politiques, nos sentiments envers ceux qui sont au pouvoir, pour un temps limité par la Constitution et par notre pouvoir de vote, nous n’avons pas d’autre choix que de vivre ensemble. Cela nous oblige à transcender nos différences et nos haines, pour construire ensemble notre propre destin et l’avenir de nos enfants. Comme toujours, les divergences, rapports de force et conflits sont introduits par les acteurs politiques, qui prennent de fait les populations en otage pour satisfaire leurs objectifs et ambitions personnelles. En ce moment, au sein de l’alliance Rhdp au pouvoir en Côte d’Ivoire, l’ambiance est à la confrontation et la défiance pour la désignation des têtes de liste pour les élections régionales du 21 avril prochain. Une fois encore, les tensions entre les populations peuvent se raviver à cause des calculs électoraux, du désir de leadership et du positionnement des uns et des autres en vue de l’élection présidentielle de 2015. Cette confrontation au sein du Rhdp, qui devrait normalement donner l’exemple du Vivre Ensemble, ne déplaît pas du tout au Fpi, principal parti politique de l’opposition. Dans cet espace politique, fait d’alliances, de trahisons, de contre alliances, d’intérêts et de nombreux calculs et tactiques, le Fpi aurait bien tort de ne pas profiter des faiblesses de cette coalition pour revenir dans le jeu politique.
Au sein du Rhdp, rien n’est vraiment fait pour aider le Chef de l’Etat à réussir son mandat. Les cumuls de mandats des ministres et autres hauts fonctionnaires de l’Etat discréditent sans cesse le pouvoir. Et cela, en dépit de toutes les actions de développement et de reconstruction du pays du Président de la République en faveur des populations. Les militants prennent de plus en plus leur distance avec les deux principaux partis du Rhdp. Pour eux, depuis l’accession au pouvoir de leur parti, « ils sont ignorés ». Ils se plaignent de ne plus pouvoir accéder à leurs cadres, de ne pas être aidés d’une manière ou d’une autre. Pire encore, ils sont choqués de voir qu’ils aient tous changé de numéro de téléphone ou qu’ils donnent un numéro auquel ils ne répondent jamais. Ils leur reprochent également de n’embaucher que les membres de leur famille, de leur ethnie ou des proches du parti au sein de leur ministère ou administration. Selon eux, très peu d’administrations appliquent réellement le Vivre Ensemble, en ‘’panachant’’ les membres du cabinet, les conseillers ou collaborateurs. Et pourtant, le Chef de l’Etat a donné l’exemple en maintenant à leur poste les fonctionnaires membres du Fpi de Gbagbo, malgré les nombreux risques que cela peut comporter pour la réussite de ses objectifs, dans cet environnement sociopolitique incertain, encore très mouvant.
Par Macaire Dagry
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