Les révélations de l’ambassadeur de Côte d’Ivoire à l’ONU
Assane Niada
Source: L’inter
Ça y est ! La Côte d’Ivoire a ratifié le traité de Rome, texte fondateur de la Cour pénale internationale ( Cpi), devenant ainsi le 122e État signataire dudit traité.
C’est l’ambassadeur de Côte d’Ivoire aux Nations Unies, Youssouf Bamba, qui a livré l’information, le vendredi 15 février dernier. Il a annoncé avoir déposé les instruments de la ratification de ce statut auprès du service des traités de l’Onu à New York. Conséquence de cet acte majeur, le leader de l’ex-galaxie patriotique, Charles Blé Goudé, arrêté récemment, pourrait être traduit devant la Cpi. C’est du moins ce qu’a laissé entendre l’ambassadeur de Côte d’Ivoire à l’Onu. « Il se pourrait que Charles Blé Goudé puisse être traduit devant la CPI (..), le gouvernement étudie la question et se prononcera en temps voulu », a-t-il en effet confié à l’Afp, qui l’a interrogé sur les implications de la ratification du Statut de Rome par la Côte d’Ivoire, notamment en ce qui concerne le cas Blé Goudé.
Avant ces propos un peu plus explicites, l’ambassadeur Bamba avait quelque peu louvoyé en indiquant que le gouvernement ivoirien peut refuser de faire droit à une éventuelle requête de la Cpi. Il lui suffit de démontrer qu’il est apte à juger ses concitoyens sur le terrain. « A partir du moment où la Côte d’Ivoire a ratifié (…), la CPI peut se saisir du cas (Blé Goudé, ndlr) mais si la juridiction ivoirienne décide de faire le procès de Charles Blé Goudé il en sera ainsi », a précisé l’ambassadeur Bamba, qui évoque ce qu’il appelle « le principe de la subsidiarité ».
Au nom dudit principe, l’Etat de Côte d’Ivoire peut estimer être à même de juger ses concitoyens et ainsi s’opposer à leur transfèrement devant la Cpi. Est-ce le cas pour Simone Gbagbo, l’épouse de l’ex-président Gbagbo, réclamée par la procureure Fatou Bensouda, qui a lancé un mandat d’arrêt international contre elle depuis novembre 2012 ? La réponse de l’ambassadeur est plutôt nuancée. « Si le gouvernement pense que nous avons les moyens de juger Mme Gbagbo, nous le ferons. Sinon, nous la référerons à la CPI », a-t-il déclaré.
Avant d’indiquer que le gouvernement « va se prononcer bientôt ». En effet, la Cpi semble presser les autorités ivoiriennes de lui livrer l’épouse de l’ancien président, détenu à La Haye depuis le 30 novembre 2011. N’en pouvant plus de subir les atermoiements d’Abidjan s’agissant du cas Simone Gbagbo, la procureure de la Cpi avait décidé de rendre public un mandat d’arrêt contre elle, mandat qui était jusque-là mis sous scellé ; prenant ainsi à défaut le gouvernement ivoirien.
Assane NIADA
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