La CPI examine les charges contre Gbagbo

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Les audiences de confirmation des charges portées contre Laurent Gbagbo débuteront mardi après-midi devant la Cour pénale internationale (CPI).

L’ancien président ivoirien est poursuivi pour crimes contre l’humanité commis lors des violences qui avaient suivi l’élection présidentielle de novembre 2010.

L’actuel chef de l’Etat, Alassane Ouattara, avait été déclaré vainqueur du scrutin par une commission mise sur pied par la communauté internationale.

Un résultat contesté par le président sortant Laurent Gbagbo.

Au terme de ces huit jours d’audience, les juges entreront en délibéré et devront décider, dans les prochaines semaines, de renvoyer, ou non, l’ancien chef d’Etat en procès.

Au cours des dix prochains jours, le procureur va devoir démontrer qu’il détient les preuves selon lesquelles Laurent Gbagbo aurait mis en œuvre une politique criminelle dans l’objectif ultime de rester au pouvoir.

Selon la thèse de l’accusation, les forces pro-Gbagbo auraient ciblé les partisans de son rival, Alassane Ouattara lors des violences post-électorales qui, selon l’ONU, avaient fait près de 3000 morts.

Pour étayer sa thèse, le procureur compte s’appuyer sur quatre événements majeurs, dont la répression de la manifestation devant la télévision ivoirienne quelques jours après le scrutin présidentiel contesté de novembre 2010.

Il évoquera aussi des meurtres et viols commis en mars 2011 à Abobo, quartier du nord d’Abidjan et à Yopougon, au lendemain de l’arrestation de Laurent Gbagbo par les forces d’Alassane Ouattara, soutenues par l’armée française.

Selon l’accusation, Laurent Gbagbo aurait fomenté les crimes avec ses proches, dont sa femme, Simone Gbagbo, aujourd’hui incarcérée en Côte d’Ivoire et contre laquelle la Cour a émis un mandat d’arrêt il y a un an.

Un mandat qu’Abidjan n’a toujours pas exécuté.

En s’attaquant à Laurent Gbagbo, le procureur cible aussi le leader des Jeunes Patriotes, Charles Blé Goudé, lui aussi incarcéré en Côte d’Ivoire depuis janvier.

A l’ouverture de l’audience, la défense devrait plaider l’incompétence de la Cour.

Les avocats de l’ex chef d’Etat rappellent que la CPI n’intervient que lorsqu’un Etat n’a pas la volonté ou les moyens de tenir un procès, ce qui n’est pas le cas de la Côte d’Ivoire.

Ils estiment que la Cour est donc incompétente et que dès lors, Laurent Gbagbo devrait être libéré.

La libération immédiate de l’ex président, c’est aussi ce que demanderont ses partisans, qui prévoient de manifester en marge des audiences.

BBC Afrique

Former Ivory Coast President Gbagbo talks to his defence team while waiting for the judges to arrive at the ICC in The Hague

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Laurent Gbagbo face aux juges de la Cour pénale internationale
(Le Monde 19/02/2013)

L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo comparaît mardi 19 février devant la Cour pénale internationale (CPI) pour l’ouverture de l’audience de confirmation des charges à son encontre.

Premier ex-chef d’Etat remis à la CPI, Laurent Gbagbo, 67 ans, est soupçonné d’être “coauteur indirect” de quatre chefs de crimes contre l’humanité, à savoir meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains commis pendant les violences postélectorales de 2010-2011. M. Gbagbo avait refusé de reconnaître la victoire électorale, le 28 novembre 2010, de son rival Alassane Ouattara, certifiée par l’ONU.

Cette audience, qui devrait se conclure le 28 février par une déclaration de M. Gbagbo, doit permettre aux juges d’examiner si les éléments de preuves rassemblés par l’accusation sont suffisamment solides pour permettre la tenue d’un procès. Reportée à deux reprises, elle est attendue tant par les partisans du régime de M. Ouattara que par les fidèles de l’ancien président.

“PLAN”

Le refus de M. Gbagbo de quitter son poste après dix ans au pouvoir avait plongé la Côte d’Ivoire dans une violente crise, longue de quatre mois, qui coûta la vie à près de trois mille personnes.Les attaques commises par des forces pro-Gbagbo entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011, dans le cadre d’un “plan”, selon l’accusation, “revêtaient un caractère généralisé et systématique” et étaient dirigées “contre des communautés ethniques ou religieuses spécifiques”. “Des centaines d’adversaires civils ont été attaqués, pillés, blessés ou victimes de viol en conséquence de cette politique”, toujours selon l’accusation.

Laurent Gbagbo avait finalement été arrêté le 11 avril 2011, avec son épouse, Simone, également sous le coup d’un mandat d’arrêt de la CPI, après avoir tenu tête dans son “bunker” du sous-sol de sa résidence d’Abidjan, où il subit au début d’avril 2011 le feu de la France.

La Cour pénale internationale est le premier tribunal pénal international permanent chargé de juger les auteurs de génocide, crime contre l’humanité et crime de guerre.

Le Monde.fr avec AFP | 19.02.2013

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