Après la restructuration de l’APC qui est désormais ouverte aux jeunesses de tous les courants de pensées, une grande rentrée politique s’est tenue ce samedi 16 février à Bouaké. C’est un Cinéma le Capitole qui a refusé près de la moitié des milliers de jeunes mobilisés qui ont pris d’assaut l’enceinte et les alentours de cette place des grands événements de la capitale de la région du Gbêkê. Autre fait marquant du jour, le débat démocratique, franc et ouvert entre les participants pour la plupart jeunes de toutes les tendances politiques et sociales du pays et les leaders de jeunesses conduit par le Député Alphonse SORO, Président du Bureau Exécutif de l’PAC. Au terme des échanges libres et sans tabou sur toutes les préoccupations majeures du moment, les recommandations suivantes ont été adoptées :
1/AUDIENCE DE CONFIRMATION DES CHARGES CONTRE LAURENT GBAGBO
La jeunesse appelle fermement la CPI à confirmer les charges contre Monsieur Laurent Gbagbo pour les raisons suivantes :
– soulagement pour les familles des victimes de la crise postélectorale qu’on ne doit pas prendre le risque d’ignorer ou de marginaliser au risque d’ouvrir la porte à des vengeances personnelles ;
– la fin du cycle infernal, inouï et infini de l’impunité en Cote d’Ivoire ;
– ouvrir la voie à un procès qui doit aller jusqu’à son terme et envoyer un message fort aux dirigeants africains et du monde qu’il n’est plus possible de tuer ses concitoyens impunément pour garder un pouvoir ;
– confirmer la crédibilité, le sérieux et la place de la CPI comme refuge pour les victimes des gens qui commanditent, planifient et exécutent des exécutions sommaires et extrajudiciaires de civiles.
2/ DIALOGUE ENTRE LE GOUVERNEMENT ET L’OPPOSITION
La jeunesse salue unanimement le dialogue entre le gouvernement et l’opposition pour une décrispation nécessaire à la conduite du processus de réconciliation tout en relevant les points suivants :
– échec programmé du dialogue tant que le FPI ne reconnaîtra pas sa responsabilité dans la crise postélectorale et ne renoncera pas aux projets de coup d’état ou de déstabilisation du pouvoir ;
– échec programmé du dialogue tant que le FPI ne sera pas sincère et continuera d’utiliser la carotte et le bâton. Pendant qu’il est sur la table des négociations, sa jeunesse appelle à l’insurrection populaire ;
– l’appel du FPI à une amnistie doit-il être considéré comme une reconnaissance implicite de sa culpabilité ? si oui, que le FPI fasse une déclaration solennelle de pardon a la nation
– le refus du FPI d’aller aux élections locales malgré la promesse du Gouvernement de satisfaire ses revendications politiques confirme qu’il a un agenda caché et cherche à gagner du temps dans sa volonté d’affaiblir le pouvoir ;
– appel à la vigilance du Gouvernement, pas de compromission politique au détriment du peuple.
3/ EXTRADITION ET INCULPATION DES EXILES
Tout en demandant au gouvernement d’encourager et soutenir le retour volontaire et ne pas arrêter systématiquement ceux qui arrivent seuls, l’assemblée a relevé les points suivants :
– le contraste entre le fait que des premiers responsables du FPI sont en Côte d’Ivoire, libres de leurs mouvements et mènent leurs activités politiques et la présence d’autres responsables du même parti en exil qui refusent de faire comme leurs camarades ;
– ceux qui se plaignent des arrestations et extraditions en cours doivent nous dire que faire de gens qui planifient et mettent en œuvre les attaques en série contre les FRCI qui ont déjà fait près de cent cinquante morts
– en France, aux USA et partout dans le monde, quand vous préparez un coup d’état, une rébellion ou attaquez un commissariat, une gendarmerie ou un camp militaire, vous êtes traqué, arrêté par tous les moyens et mis à la disposition de la justice. Pourquoi devrait-il en être autrement pour le cas de la Côte d’Ivoire ?
– remercier et saluer la nouvelle attitude de bon voisinage des autorités Ghanéennes qui doivent livrer les derniers extrémistes comme Damana Picasse, Asso Adou et Katinan Kone.
4/ FRONT SOCIAL EN EBULLITION
La jeunesse salue l’esprit d’ouverture dont fait preuve le Gouvernement qui a établi un lien de discussion et de dialogue social permanent avec les concernés ;
– L’APC se met à la disposition des syndicalistes pour créer un cadre d’échange permanent afin de créer les conditions d’une facilitation auprès des autorités ;
– L’APC invite les syndicalistes à allier l’exigence des revendications légitimes avec l’obligation de tenir compte du contexte de sortie de crise dans lequel l’Etat se force de satisfaire à toutes les urgences du pays ;
– Ceux qui auront des revendications corporatistes légitimes seront soutenus et accompagnés dans les discussions avec les autorités mais ceux qui accompagneront les mots d’ordre de grève de slogans du genre « le fruit est mur, il faut frapper » trouveront désormais en face, la grande partie de leurs syndiqués.
5/ CHERTE DE LA VIE
Tout en demandant au Gouvernement de concilier l’impératif de la reconstruction nationale et les exigences vitales des populations, la jeunesse demande :
– le renforcement des contrôles et des sanctions contre les contrevenants aux prix homologués
– la mise en place d’un dispositif de communication intense et de proximité pour mieux informer sur les fluctuations du marché international indépendantes de la volonté des décideurs ivoiriens ;
– la diligence du Gouvernement pour subventionner davantage les produits de grande consommation afin de soulager les ménages bien que la conjoncture macroéconomique n’est pas favorable.
6/ RESULTATS DES PARTIELLES ET CUMUL DES POSTES
La jeunesse s’oppose au cumul des postes et appelle à une gouvernance intégrée tenant compte du peu de places pour beaucoup de cadres aussi compétents que méritants et demande :
– de revoir le choix des candidats, qui doit être objectif et tenant compte des contraintes de représentativité et de légitimité des candidats ;
– d’initier des campagnes d’explication et de mobilisation sur les enjeux des élections pour palier à la faible participation de la base ;
– que les cadres ouvrent davantage les portes de leurs bureaux et de leurs domiciles aux jeunes parce que la lutte est permanente ;
– que les DG des Sociétés publiques remplacent sans complexe les cadres FPI qui persistent dans la rebellion administrative, par ceux du RHDP, parce qu’on dirige avec ses hommes et non avec ses adversaires ;
– de faire davantage de place aux jeunes qui ont donné leurs poitrines dans le combat, sans céder au complexe d’une soi-disant expérience, d’une barrière de fonctionnaire ou de rattrapage quelconque.
7/ DEFAITES REPETEES DES ELEPHANTS A LA CAN
– La jeunesse exige que toutes affaires cessantes, il soit procédé à un diagnostic en profondeur des causes de ces échecs ;
– La jeunesse recommande que les dirigeants actuels de la FIF soient entendus à l’Assemblée Nationale par les Députés.
Fait à Bouaké le 16 février 2013
DR Daniel KOUADIO
Secrétaire à la Communication
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