L’Etat existe-il sous Alassane Dramane Ouattara en Côte-d’Ivoire ?

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A L’heure où notre pays traverse une sérieuse crise, mettant en péril le fondement de la Nation et de l’existence de l’État, un préalable s’impose.

Qu’Est-ce qu’un État ?

En existe-t-il en Côte-d’Ivoire sous le régime Ouattara ?

Opinion par ADOLPHE INAGBÉ

Telles sont les questions auxquelles nous devons apporter réponses avant d’entamer toutes discussions sur les différentes menaces qui planent sur notre pays : menaces de mouvements sociaux crise de confiance entre citoyens, crise de confiance entre citoyens et l’Etat, grève des enseignants, des sages-femmes, des infirmiers, la réconciliation au statut quo ect etc…)Pour savoir ce qu’un Etat, il est indispensable d’élucider un certain nombre d’aspects qui vont de la définition de l’Etat et de ses caractéristiques.

En fait L’Etat correspond á la forme d’organisation politique et juridique existante dans une société pensée soit en tant que communauté rassemblant les citoyens, soit en tant que pays. En d’autre terme, c’est une autorité qui s’exerce sur un territoire et sa population. Il est en effet composé de trois éléments essentiels (un territoire- une population – et un gouvernement.)L’Etat signifie société organisée, ayant des institutions et organes politiques, administratifs, juridiques. Il signifie aussi l’ensemble de ces organes et institutions. Un Etat est l’unification d’une multiplication d’Hommes sous les lois juridiques.

-Le territoire est une condition indispensable pour que l’autorité politique s’exerce efficacement. L’assise territoriale implique une délimitation précise et la notion de frontière apparait indispensable. Le territoire joue un rôle fondamental: il contribue à fixer la population en favorisant l’idée de nation et détermine le titre et le cadre de compétence de l’Etat. Rôle essentiel car les autorités publiques doivent disposer de la plénitude des compétences pour imposer des obligations aux individus et faire respecter le droit . Comment se fait-il que 4 millions de burkinabés viennent subitement dans l’ouest de la Côte-d’Ivoire (Duékoue) et prennent les terres, les plantations de ces populations ? Alors que les frontières naturelles et artificielles entre la Côte-d’Ivoire et le Burkina sont déterminées.

-La population d’un Etat se présente comme une collectivité humaine. Cet ensemble doit être également déterminé par une appartenance . C’est de là qu’on parle de nationalité, et un contenu exprimé en terme de droit et de devoirs ou encore de citoyenneté. Tous les individus d’un Etat sont soumis sans concurrence possible au même ordre juridique, expression de la souveraineté de l’Etat qui s’applique aux nationaux tout comme aux non nationaux.

Pourquoi dans notre pays sous Ouattara l’ordre juridique ne s’applique-t-il pas à ces étrangers qui sont venus tout droit du Burkina, tuent des nationaux, déchirent tout un tissu social organisé, prennent les terres et les plantations de ces gens dans l’ouest de la Côte-d’Ivoire…Ou est l’ordre juridique qui est l’expression de la souveraineté de l’État? Alors que l’Etat a une obligation morale de protéger ses citoyens, et de défendre la souveraineté territoriale lorsque celle-ci est bafouée. Aujourd’hui dans les villes de l’intérieur tout comme á Abidjan les populations sont terrorisées par des bandes armées .Les populations sont soumises quotidiennement á des rackets, tortures et tueries. Où est l’expression de la souveraineté de l’Etat? Ceux qui ont tué á Nahibly vadrouillent impunément.

Pour que l’Etat fonctionne et se maintienne, l’unité de la population nationale doit résulter d’une certaine harmonie et/ ou homogénéité (qualité qui forme un tout cohérent et harmonieux) entre l’ensemble de ses membres. Des caractéristiques communes comme la langue, l’ethnie, l’histoire commune …aident á préserver cette unité nationale.

Cependant dans un Etat comme le nôtre, qui est fondé sur une diversité de populations: pluralité de langues, d’ethnies, de religions, il appartient á l’Etat de préserver la cohésion nationale, ce qui n’est pas le cas sous Ouattara.

Tant de déchirement de la nation, tant de haine en son sein. La réconciliation tant chantée par Ouattara est lettre morte.

Comment donc surmonter un passé odieux et se frayer un chemin vers un avenir radieux après tant d’abomination et de crimes de guerre civile et domestique.
Réponse : le problème de la réconciliation est fondamentalement politique et son règlement ne peut être que politique. Libérer tous les prisonniers politiques, engager un vrai dialogue social avec tous les partenaires sociaux. Permettre que tous les partis politiques aient un espace d’expression. Les médias d’opposition doivent jouer leur plein rôle, celui d’apporter la contradiction dans le débat de société. C’est le seul gage d’une réconciliation RÉLLE.

Le gouvernement est le troisième élément constitutif d’un Etat car le concept d’Etat implique en partie une organisation politique. Cette organisation bénéficie de la puissance publique et de sa capacité à commander et de se faire obéir. Pour qu’un gouvernement puisse être obéi, il doit être légitime. C’est pour maintenir l’ordre sur le territoire, il doit être légitime et respecter les règles en vigueur dans la societé. Or le pouvoir de Ouattara souffre d’une légitimité criard. Il n’arrive pas á diriger le pays. Le pays est totalement bloqué. Il n’arrive pas á commander et se faire obéir par ses groupes militaires FRCI. Voilà pourquoi ceux-ci peuvent se permettre de dicter leur propre loi sur les citoyens en les pillant, en les tuant, en les torturant comme ils le veulent. Du côté de la population, il ne bénéficie pas d’une légitimité populaire. On assiste á une disparition de l’Etat petit à petit.

L’Etat a plusieurs rôles parmi lesquels, offrir un cadre juridique pour vivre dans l’ordre et la sécurité . Mais aussi, il doit essentiellement assurer la défense de l’ordre public afin de garantir la sécurité du pays . Il doit assurer la paix et la sécurité des citoyens. L’Etat doit aussi assurer la construction de la liberté humaine, apporter le bonheur car c’est sa fonction morale. Il doit toujours viser le Bien suprême (L’éducation, la santé du citoyen, l’emploi, faire rentrer les devises par le biais du trésor public en faisant payer l’impôt surtout aux sociétés étrangères).Tout ceci est inexistant sous Ouattara.

Les ivoiriens vivent leur quotidien la peur au ventre á cause d’une insécurité grandissante. On a une société ou les rapports entre les gouvernants et les citoyens sont basés sur la force et non sur la légitimité démocratique…Le pouvoir aux mains d’un seigneur de guerre (Ouattara) et d’une junte (frci).

On a désormais une société où le pouvoir n’est pas partagé, où il n’existe pas de contrôle de exécutif…Un pouvoir ou on embrigade la jeunesse, et livrée á elle-même…un pouvoir dominé par une restriction de la liberté d’expression des opinions. Opposants bannis, exilés, emprisonnés, persécutés…une absence de droits de l’Homme. C’est le totalitarisme dans toute sa forme, où la Justice est tenue par le seul homme Ouattara.

Les fusils résonnent pratiquement chaque mois. La souveraineté de l’Etat est bradée. La Côte-d’Ivoire fait marche-arrière, la démocratie mise entre parenthèse.
Le rôle de l’Etat est de capter les ressources internes du pays, pour son développement, et non une coopération économique forcée avec la France qui fera de la Côte-d’Ivoire un perdant. Si la coopération économique avec la France pouvait contribuer á l’émergence, Côte-d’Ivoire serait aujourd’hui le pays le plus développé de la sous-région de nos jours. Plus 50 ans de coopération économique avec la France n’ont rien eu de positif pour notre société. Il faut passer á autre chose. Tout ce que Ouattara est entrain de tricoter avec la France au bord de la banqueroute, et quasiment en faillite n’est rien d’autre qu’une chimère. C’est la meilleure façon que Ouattara a trouvé pour liquider les ressources de la Côte-d’Ivoire et non les utiliser á des fins utiles pour la population de la Côte-d’Ivoire. C’est une ardoise lourde qui nous attend , car Ouattara est en train d’endetter les générations futures. L’histoire des peuples d’Europe, d’Amériques a démontré que ce ne sont pas les infrastructures financées et bâties par la coopération néocoloniale qui crée le développement.

Le développement d’un pays c’est d’abord l’investissement dans l’Homme par la formation, l’éducation, la liberté, le travail et surtout la démocratie. Ce n’est pas dans un pays où la dictature est le plat de résistance que les investisseurs vont accourir.

Abraham Lincoln disait: « celui qui prend plaisir á faire porter les chaines de l’esclavage aux autres, qu’il s’apprête á les porter lui-même un jour ».

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