Les militaires maliens et français entrent dans Diabali

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Bamako (Mali), envoyé spécial. Annoncée comme « reprise » le 18 janvier, cette localité n’est passée sous contrôle des soldats français et maliens que trois jours plus tard. Informer sur la situation dans le nord du pays demeure extrêmement difficile.

«Diabali est libérée, les islamistes sont partis, les militaires français et maliens sont entrés dans la ville ! » déclaraient une élue de cette ville (située à 400 km au nord-ouest de 
Bamako) ainsi qu’une « source sécuritaire régionale » à l’Agence France Presse, le 18 janvier dernier. Ce n’est en réalité que trois jours plus tard qu’une colonne de véhicules blindés est entrée dans la localité, annoncée comme « conquise » par les islamistes le 14 janvier dernier. Un communiqué signé par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, publié hier matin, ajoutait à la reprise de Diabali, la prise de contrôle de Douentza (au nord-est, sur la route de Gao) « par les forces armées du Mali », avec le soutien des forces françaises « basées à Niono et à Mopti-Sévaré ».

Déficit de renseignement

Donner des informations fiables dans un pays en guerre relève toujours de la gageure, et le conflit malien n’échappe pas à la règle. Les élus locaux qui communiquent avec les journalistes ne sont pas toujours sur place, l’armée malienne souffre d’une désorganisation manifeste et d’un déficit de renseignement chronique qui se sont aggravés depuis le coup d’État du capitaine Sanogo. Les témoignages recueillis par téléphone, en dépit des confirmations des autorités, doivent également être appréciés au conditionnel, comme l’illustrent les affrontements signalés samedi 19 janvier à Gao.

Dans cette ville coupée du monde, administrée par les islamistes du 
Mujao, l’assassinat d’Abdoul Kader Touré, journaliste d’une radio locale (battu à mort ou tué par balles, au gré des versions), avait été confirmé par un adjoint au maire de Gao, le directeur d’une autre station privée, ainsi que par le gouvernement malien. Avant que celui-ci ne fasse machine arrière quelques heures plus tard, qualifiant les informations qu’il avait lui-même communiquées « d’erronées ». L’Humanité avait, par exemple, recueilli le témoignage d’un chauffeur de car faisant la navette avec la frontière nigérienne, et assurant avoir assisté à l’exécution de Kader Touré à la gare routière de Gao…

Enlisement

Plusieurs facteurs permettent sans doute d’expliquer la confusion régnant autour de la progression des troupes françaises et maliennes, de même que les informations contradictoires en provenance du nord du pays, où très peu de journalistes ont pour l’instant réussi à pénétrer. L’état-major de l’opération Serval manifeste une volonté évidente à présenter son allié malien comme un acteur important voire décisif des opérations, ce qui est certainement exagéré. La reconquête du Nord sera longue, l’arrivée de troupes significatives de la Cedeao n’est pas pour demain (seuls, par exemple, 60 soldats du contingent sénégalais sont arrivés sur place), il est donc tentant de scénariser les conquêtes de l’armée et retarder ainsi les inévitables polémiques sur l’enlisement français. Quant aux possibles manipulations autour des exactions commises par les islamistes, elles ne peuvent qu’accroître la haine qu’ils suscitent déjà au sein de la population.
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Algérie: “Il tue le Japonais et le Philippin d’une balle dans la tête” (témoignage)

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L’Humanité publie ce mardi le témoignage exclusif d’un salarié algérien d’un sous-traitant de BP, qui a vécu la prise d’otage sur le site gazier d’In Amenas. Ecoutez ici l’entretien réalisé par Rosa Moussaoui, journaliste de l’Humanité. A retrouver en intégralité dans l’Humanté de ce mardi 22 janvier.

Selon un décompte officiel toujours provisoire donné ce lundi par le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal, au moins 37 étrangers de huit nationalités différentes, un Algérien et 29 assaillants ont été tués lors de l’attaque et de la prise d’otages par un groupe islamiste de centaines d’employés dans un complexe gazier du Sahara algérien. Cinq étrangers étaient toujours portés disparus sur le site gazier, en Algérie.

Abdelmalek Sellal n’a pas donné de précisions quant à la nationalité des victimes. Parmi les étrangers confirmés morts par leurs pays figurent un Français, un Américain, deux Roumains, trois Britanniques, six Philippins et sept Japonais. Parmi les 37 dépouilles de victimes étrangères, sept ne sont pas encore identifiées, a-t-il indiqué. De nombreux otages ont été exécutés “d’une balle dans la tête”, a-t-il ajouté, précisant qu’au total, 790 employés travaillaient sur le site, dont 134 étrangers de 26 nationalités, selon la même source.

Venus du Mali

Du côté des preneurs d’otages, 29 d’entre eux ont été tués et trois arrêtés, selon le Premier ministre. “Les 32 terroristes sont venus du nord du Mali”, a-t-il précisé. Ils étaient membres des Signataires par le sang, un groupe crée par Mokhtar Belmokhtar, l’un des fondateurs d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qu’il a quitté en octobre dernier pour lancer son propre groupe.

Le commando était dirigé par un Algérien, Mohamed el-Amine Benchenab, très connu des services de renseignements, qui a été tué durant l’assaut lancé par les forces de l’ordre, a indiqué le Premier ministre. Parmi les assaillants figuraient trois Algériens, les autres ravisseurs étaient de nationalités canadienne, égyptienne, tunisienne, malienne, nigérienne et mauritanienne, selon la même source.

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