par IRENE BATH
source L’inter
La mesure prise par le Cdt Koné Zakaria divise les acteurs du secteur du transport. (Photo : DR)
La mesure est tombée le lundi 07 janvier 2013. Il s’agit de la suppression des encaissements dans les gares et sur les routes ivoiriennes. C’est le commandant Koné Zakaria qui était porteur de cette information, au cours d’une rencontre qui a eu lieu à la base militaire d’Adjamé avec les acteurs du secteur du transport.
Cette mesure touche les »gnambro », que l’on rencontre sur les gares routières et à des têtes de stationnement de véhicules woro-woro. Ces »gnambro » ne sont rien d’autre que de jeunes gens envoyés, pour la plupart, par des syndicats de transporteurs pour faire des encaissements en employant la force sur le terrain.
Aussitôt la décision de suppression de cette activité qualifiée d’illégale annoncée, des voix s’élèvent déjà dans les rangs des opérateurs du secteur de transport ; qui pour la contester, qui pour l’approuver. Le président de la Fédération nationale des syndicats de chauffeurs de Côte d’Ivoire (FENSC-CI), Abdoulaye Sylla, fait partie de ceux qui rejettent cette décision.
Interrogé au téléphone le mardi 08 janvier, il a été très amer. « Ce n’est pas normal. Les cotisations syndicales sont reconnues par la loi de Côte d’Ivoire. La convention collective professionnelle, en son article 12, stipule que les cotisations syndicales sont un droit acquis. Aucune personne n’a le droit de supprimer ces cotisations. Tous les syndicats ont le droit de faire cotiser leurs adhérents pour faire vivre le syndicat », a martelé le président de la FENSC-CI.
Puis de faire remarquer que les syndicats sont tous les jours au front pour la défense des droits de leurs adhérents que sont les transporteurs. A titre de preuve, il a rappelé qu’en 2010, avec la hausse du prix du carburant, les syndicats qu’ils sont, ont mené la lutte pour les acteurs du transport.
A la question de savoir si c’était correct d’encaisser les chauffeurs dans les gares et à différents points de stationnement, il a aussitôt réagi. « Nous sommes dans un cadre informel, donc nous prenons l’argent sur les routes », a-t-il justifié, avant de s’interroger : « si on annule ces cotisations, qui va défendre les transporteurs ? ».
Si Abdoulaye Sylla croit dur comme fer que l’activité des »gnambro » mérite d’être encouragée, ce n’est pas le cas pour d’autres opérateurs du secteur qui ont toujours déploré ce phénomène. Tout en voulant garder l’anonymat, le secrétaire général d’un syndicat de transporteurs a affirmé que les encaissements sur les gares représentent un phénomène »que tout le monde déplore. On tend vers la professionnalisation du secteur des transports qui ne peut pas s’accommoder de certaines pratiques comme celle des gnambro ». Il s’est, par ailleurs, montré dubitatif quant à la pérennité de cette mesure. « Malheureusement, ce sont des choses qui sont souvent dites et qui ne durent pas dans le temps. C’est bien ce qui est dommage », a déploré cet acteur du monde des transports. En tout cas, bonne ou pas, la plupart des opérateurs du transport souhaite que cette mesure s’étende à toutes les communes de la ville d’Abidjan ainsi qu’à l’intérieur de la Côte d’Ivoire. Et non pas seulement dans la commune d’Adjamé tel que présenté par le commandant Koné Zakaria. « Cette mesure nous fait beaucoup plaisir. On souffre beaucoup, parce qu’on met de l’argent dans nos véhicules et en retour, on ne gagne rien parce que nous sommes constamment sujets à ces rackets. On nous contraint à donner de l’argent », a dénoncé cet opérateur qui exerce sur la ligne Abidjan-Aboisso.
Le président de la Coordination nationale des gares routières de Côte d’Ivoire (CNGR-CI), Touré Adama, joint au téléphone hier mercredi 09 janvier, a dit être l’homme le plus heureux suite à la prise de cette mesure de suppression des »gnambro ». « J’ai appelé le Cdt Koné Zakaria pour le féliciter. Nous voulons qu’il soit suivi par tous les autres commandants, en l’occurrence ceux de la gendarmerie et de la police », a souhaité le président de la CNGR-CI. T
ouré Adama a fait remarquer que le maire de la commune d’Adjamé à, en son temps, mené la lutte contre les »gnambro » mais que son combat n’a pas abouti. « Ces gnambro étaient cautionnés par le ministère des Transports, c’est pour cela qu’on n’arrivait pas à les mettre sous l’éteignoir. Nous avons pu joindre le ministre du Commerce, de l’artisanat et de la promotion des PME, Jean-Louis Billon qui nous a rassuré qu’il allait communiquer sur cette décision », a noté le président Touré Adama.
Irène BATH
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