Par Dr Serge-Nicolas NZI Chercheur en communication Lugano (Suisse)
I – Pourquoi la réconciliation nationale est-elle en panne en Côte d’Ivoire ?
La réconciliation est une réalité qui ne se chante pas, ni ne se proclame sur la place publique. Elle doit être un objectif politique atteignable dans l’année 2013. Réconcilier, c’est mettre des éléments antagonistes en harmonie. Quand au lendemain de sa prise de fonction le Dr Allassane Dramane Ouattara, président de la république de Côte d’Ivoire, annonça aux ivoiriens la création d’une Commission dialogue vérité et réconciliation.
Nous étions tous contents à l’idée que cette commission allait faire un grand travail pour permettre aux ivoiriens de se parler, de faire le constat de l’immense gâchis qu’est le visage déchiré du pays. Afin de panser les plaies et renforcer les anticorps de ce pays malade et permettre à la Côte d’ivoire de se relever de plus de dix ans d’instabilité, de blessure, de morts, de larmes et de sang.
C’est mal connaître la versatilité, la duplicité revancharde et la filouterie des politiciens ivoiriens. Avec la Côte d’ivoire tout ce qui est simple ailleurs devient plus que compliquer. Il ne faut jamais être optimiste avec les ivoiriens. Si ce pays ne donne plus d’horizon à personne, c’est justement à cause de cette filouterie qui empêche le bon sens de prendre racine dans les habitudes politiques pour que la raison et le bon sens habitent au sommet de l’Etat.
C’est justement l’une des causes profondes qui ont empêchée l’alternance politique pacifique au pays des éléphants. Il y a pourtant des hommes et des femmes d’intelligence dans la commission dialogue vérité et réconciliation. Pourquoi ce qui a bien marché ailleurs est impossible en Côte d’Ivoire ? La commission étant placée sous l’autorité morale du chef de l’Etat, a-t-elle eu les moyens de son action ? Y a-t-il eu une volonté politique affirmée du président de la république à réconcilier les ivoiriens ?
Nous pensons qu’on ne pourra pas faire l’économie de tous ces questionnements si l’on veut aborder sérieusement la problématique de la réconciliation nationale ivoirienne et de son impact sur la vie politique économique et sociale de la Côte d’Ivoire. Le fait que des ivoiriens se rendent dans des pays voisins comme le Sénégal, qui a sa propre rébellion en Casamance depuis vingt ans montre que les ivoiriens sont tombés plus bas que la terre.
Comme toujours il y a ceux qui n’ont que des menaces de morts contre les esprits libres comme arguments dans le débat public. Ils oublient et nous sommes malheureux pour eux, qu’un jour ils peuvent perdre le pouvoir et justement dans cette posture, ils auront besoin de ceux qu’ils menacent aujourd’hui, pour que la raison et la tolérance soient dans nos échanges pour rendre possible le vivre ensemble et construire la paix chez nous en Côte d’Ivoire.
Comment les autres ont-ils réussi leur réconciliation ?
Au lendemain de la guerre du Biafra, la république fédérale du Nigeria avait entreprise une immense œuvre de réunification et de réconciliation sans soutient de l’extérieur et cela dans une entente nationale qui suscite notre admiration aujourd’hui. L’Afrique du sud a réussi sa réconciliation sans faire le tour du monde avec ses problèmes.
Nous prenons en pitié les politiciens qui vont pleurnicher leurs problèmes de cohabitation chez les autres. C’est lamentable et minable pour un pays dont le gouvernement aveuglé par l’arrogance n’a pas d’autre projet que l’emprisonnement et le meurtre comme projet de société.
II – La solution Nigériane
Un pays peut donc trouver des solutions à ses propres problèmes de cohabitation sans ameuter le monde entier. C’est une question de dignité pour ceux qui en n’ont encore dans ce bas monde. Lors du colloque international sur la guerre du Biafra organisé en Janvier 2000, par le Club Europe Tiers Monde, à Genève en Suisse, le Général Yakubu Gown, qui était le président de la République fédérale du Nigeria, à l’époque des faits, avait expliqué à un l’auditoire attentif que :
<< Plusieurs membres du GMF, le gouvernement militaire fédéral du Nigeria, lui avait demandé de lancer un mandat d’arrêt international pour obtenir la capture du chef sécessionniste Biafrais le Colonel Odumegwu Emeka Ojukwu, afin de le faire juger pour le mal qu’il a fait au pays et les tueries inutiles dont-il est responsable par la sécession qu’il avait proclamé le 30 mai 1967. >>
Il faut dire ici que le général Yakubu Gowon, n’aime pas bien Odjukwu, dont l’arrogance avait mis en danger la vie de la nation. Mais contre toutes attentes, il s’oppose frontalement contre son propre gouvernement pour ne pas affaiblir la nation et faire prévaloir la réconciliation et la concorde nationale comme plus importantes que les griefs et son ressentiment personnel contre le Colonel Ojukwu.
Pour Yakubu Gowon, la réconciliation nationale passait par le pardon du mal qui a été fait au pays et surtout par la consolidation de la paix fragile qu’il fallait solidifier pour la rendre durable. Le Nigeria en 1970 n’avait pas besoin d’une chasse aux sorcières, d’une épuration ethno tribale et des emprisonnements qui allaient approfondir les antagonismes et empêcher les blessures de la nation de se cicatriser.
C’est dans cet esprit que le Major général Yakubu Gowon, parle de sortir d’un conflit douloureux et de victoire de la nation sur elle-même pour reconstruire l’unité et la réconciliation du Nigeria. Il y a trente mois dit-il ce 12 janvier 1970 : << nous étions obligés de prendre les armes contre nos frères qui, déçus, s’étaient fourvoyés dans une rébellion contre leur mère patrie. >>
Il salue le courage et la loyauté de ses hommes, accepte la rédition biafraise présentée par le chef d’Etat Major de l’armée d’Ojukwu le lieutenant Colonel, Philip Effiong, réitère sa promesse d’amnistie générale pour tous ceux qui se sont fourvoyés dans la futile tentative de désintégration du pays et appelle tous ses compatriotes à donner l’image d’une vraie réconciliation honorable dans le contexte d’un Nigeria uni.
<< Avec votre loyauté vis-à-vis de la cause nationale, nous réussirons à soigner les blessures de la nation. Longue vie au Nigeria. >>
C’est beau et c’est un moment extraordinaire pour le Nigeria. C’est beau de voir l’intelligence quand elle habite le sommet de l’Etat. Par la lucidité de sa classe politique avec à sa tête un homme d’une grande hauteur de vue sur l’intérêt national il trouve les mots justes pour éteindre le feu.
Il rend hommage aux innocentes victimes et à tous ceux qui sont tombés, et qui ont fait le sacrifice de leur vie, ils doivent être honorés à jamais par le Nigeria reconnaissant. Nous honorerons les morts de tous les côtés de ce conflit fratricide. Le Nigeria doit être fier de ses moments pathétiques de sa propre Histoire car la cérémonie fraternelle au cour de laquelle le Général Gowon reçoit le haut commandement Biafrais dans sa résidence de Dodan Barrack à Lagos ce 15 janvier 1970. Les colonels Effiong, Ogunewe, Anwumah, Okoké et Amadi sont présents sur initiatives des Nigérians eux-mêmes, sans l’intervention d’une tiers puissance. Un pays africain peut donc résoudre sa propre situation de crise sans rechercher des injonctions à gauche et à droite, se mettre par terre, se rouler dans la poussière, pour plaire à un ancien colonisateur qui prétendra toujours qu’il nous aime mieux que nous mêmes.
Les images de télévision en noir et blanc montrant l’étreinte chaleureuse entre Le général Gowon et le colonel Effiong, deux amis de l’Académie royale militaire britannique de Sandhurst. Tous deux les larmes aux yeux. Restent pour nous les observateurs attentifs de la vie politique de nos pays africains, des moments de joie et de foi dans l’homme africain et sa capacité à sortir des errements de l’histoire.
III – La réconciliation Sud africaine
En Afrique du sud, on oublie le poids et l’implication personnelle du Président Nelson Mandela dans le processus de réconciliation dans l’Afrique du Sud, postapartheid. Quand en 1997, l’ancien président du gouvernement raciste et criminel blanc, Peter Botha, refusa de se présenter devant la commission justice et réconciliation pour y déposer et présenter des excuses publiques aux victimes de l’apartheid, le président Mandela avait toute les raison de lui en vouloir ou de le transférer devant m’importe quelle juridiction internationale.
C’est curieusement le président Nelson Mandela qui s’oppose frontalement aux membres de la direction de l’ANC et de son propre camp qui veulent tous qu’un commando de la police Sud africaine soit envoyé à son domicile au Cap, pour ramener Peter Botha en pyjama s’il le faut devant la commission.
Il faut dire à ce sujet que l’arrogance de Peter Botha était difficilement acceptable, quand il dit qu’il ne reconnaît pas cette commission et ne pas être au courant des ordres de meurtres et d’attentats donnés aux services secrets Sud Africains contre les locaux et les dirigeants de l’ANC.
Mais bizarrement, son arrogance se transformât en une prison pour lui car il ne pouvait plus sortir de sa luxueuse résidence de Wilder Ness à l’Ouest du Cap. De peur d’être lynché par les victimes d’hier qu’il a toujours méprisées. C’est donc malade et isolé qu’il meure le 31 octobre 2006, dans une Afrique du Sud en pleine recomposition et sur la route de la réconciliation, dans une nation arc-en-ciel.
Ainsi donc la nature des hommes et surtout si celui qui incarne la nation a de la hauteur et l’envergure d’un homme d’état, un pays peut sortir avec moins de casses d’une situation conflictuelle sans s’embourber dans le précipice, la violence permanente, le meurtre, les braquages, les pillages, la coercition, des dozos et des zozos partout ainsi que le crime comme horizon dans la vie quotidienne de tout un peuple.
C’est parce que personne n’a une envergure d’homme d’Etat, que personne n’ose désarmer les FRCI et leurs frères dozos, qui se comportent exactement comme les khmers rouges du Kampuchéa, à leur entrée à Phnom Penh le 17 avril 1975. Ils ont plongé les ivoiriens dans un régime de peur, de honte et de meurtres gratuits qui nous font douter que la Côte d’ivoire sera juste et vivable pour tous les ivoiriens.
IV – Sortir des accusations faciles et de la méfiance bon marché
La grande plaie ivoirienne vient de cette mentalité longuement figée dans le moule de la mesquinerie et de l’obscurantisme. En effet, il y a une habitude en Afrique et particulièrement en Côte d’Ivoire, qui consiste à voir le mal partout et à transformer le débat public en querelles de personnes avec les bannissements, les égorgements, les braquages de domiciles et les anathèmes.
Cela a bloqué durablement les esprits ainsi que l’environnement social et politique. Par exemple un homme meurt d’une crise cardiaque à Babokon où à Zambakro, on accuse tout de suite les sorciers du village ou un ami qui a eu une dispute avec lui la semaine dernière.
Une équipe de football perd un match important du champion national, c’est la faute à l’arbitre il a été corrompu par l’équipe adverse. Les supporters ne reconnaîtront jamais que leur équipe était complètement hors du sujet et devant un adversaire qui a fait l’essentiel.
Si vous remettez en cause la marchandise périmée de l’épicier du coin, il n’hésitera pas à crier à la manipulation et au complot d’un concurrent jaloux. Il en est de même pour le maire de la commune perdue, livrée à elle-même, dénoncé dans un article de presse avec des preuves irréfutables de sa mauvaise gestion. Le correspondant local du journal, qui a publié l’article est pris à partie. C’est un ennemi juré de la ville et de ses habitants, il roule pour des opposants jaloux et assoiffés de pouvoir.
Il y a une habitude et une culture de l’irresponsabilité un peu partout en Afrique et surtout en Côte d’Ivoire, qui consiste à ne jamais s’attaquer de face aux difficultés de nos populations mais de s’attaquer frontalement avec cruauté à celui qui dénonce le mal. Les sociétés humaines évoluent par contradictions. Faut-il rappeler que les animaux évoluent par instinct ?
Tuer la contradiction dans une société humaine et vous feriez le constat cinquante trois ans après que le même peuple est toujours dans la crasse, la pauvreté, la maladie, dans des tueries sanglantes, des braquages, des détournements de fonds publics, des meurtres et des génocides.
Des pays où il n’y a pas de l’eau potable, des pays où l’espoir ne pousse plus car il n’y a aucune contradiction pour animer et susciter la quête d’un horizon meilleur. C’est ainsi que la médiocrité a durablement triomphé chez nous pour occuper une place de choix dans notre rapport avec la chose publique.
L’asservissement et l’avilissement des hommes et des femmes ont favorisé la promotion du tribalisme de la médiocrité que nous avons eu comme compagnons de route depuis l’indépendance jusqu’à ce jour. Pourquoi s’étonner dans ces circonstances du délabrement de l’ensemble des pays africains de l’espace francophone et surtout de notre amertume de fils de peuples désespérés ?
Celui qui écrit ces lignes, n’est pas dans une logique alimentaire. Il n’a jamais milité dans un parti politique ivoirien. Il avait quitté la Côte d’Ivoire quand Félix Houphouët-Boigny, était au pouvoir. Il ne connaît donc pas le Dr Allassane Dramane Ouattara. Il n’a jamais mangé à la table de Gbagbo Laurent, encore très moins de l’éphémère, Henri Konan Bédié. Mais si son analyse ne va pas dans le sens du camp du RDR, c’est un vendu LMP. Nous rassurons nos lecteurs sur le mépris naturel que nous avons pour le pouvoir quand il ne conduit pas le peuple au bonheur et au bien être. C’est cela qui nous a toujours empêché de suivre les politicards ivoiriens.
V – Propositions de paix pour aller à la réconciliation des ivoiriens en sortant de la confusion, du meurtre gratuit et de l’irréel
Aussi bizarre que cela puisse paraître, c’est a celui qui incarne l’Etat, le président de la république de Côte d’Ivoire de créer par des initiatives audacieuses les conditions de l’apaisement, de la paix sociale qui doit permettre aux ivoiriens de recoudre ce qui est déchiré dans leur âme et dans leurs rapports interpersonnels.
La paix que nous appelons de tous nos vœux pour la Côte d’ivoire, est un processus dynamique qui implique un effort dirigé vers l’amélioration des relations entre l’Etat et les ivoiriens. Pour favoriser l’harmonie, l’état de bien être d’équilibre des ivoiriens, dans un Etat d’égalité, de justice et de respect les uns envers les autres dans un dialogue national rassemblant tous les acteurs de la construction de cette harmonie positive entre ivoiriens.
– la paix dans ce sens n’est pas la simple absence de guerre, c’est aussi un processus dynamique de collaboration entre l’état et les ivoiriens. Collaboration fondée sur la franchise, la liberté, la confiance. Cela suppose que la Côte d’ivoire soit perçue comme un pays libre, indépendant et souverain en pleine conscience de l’égalité de tous ses citoyens.
– Les arrestations, les bastonnades, les enlèvements, les perquisitions nocturnes, les perturbations des meetings de l’opposition par des hommes armés doivent cesser au risque de nous faire regretter les refondateurs.
– Que Le gouvernement actuel protège effectivement les ivoiriens des violences gratuites et s’engage en toutes circonstance à respecter les règles élémentaires d’humanité et de droit de l’homme propice à l’instauration d’une paix juste et durable en Côte d’Ivoire.
– La Côte d’Ivoire souffre du climat de tension engendré par la crise actuelle, qui est à la fois une crise politique, économique, sociale et morale. L’homme ivoirien se sent abandonné aux milieu de nulle part dans un terrain vague ou l’Etat ne protège plus la majorité des ivoiriens.
– Cela produit un malaise et un paradoxe dans l’Etat sans loi dans lequel la violence, le vandalisme, le meurtre, la coercition et la loi des armes sont devenus la réalité quotidienne des ivoiriens dans un décore de tribalisme et de fuite en avant sans horizon qui nous éloigne tous de la paix, de la réconciliation des cœurs et des esprits.
A) – C’est sur la base de ce qui précède que nous demandons au président de la république, le Dr Allassane Ouattara, de rétablir les libertés individuelles et collectives mises en parenthèses durant la crise postélectorale. De rétablir la police et la gendarmerie dans leurs devoirs de protections des citoyens et de leurs biens.
– Qu’il prenne ensuite l’initiative d’organiser les états généraux de la paix et de la reconstruction de la Côte d’ivoire.
B) – Dans le but de créer les conditions de l’apaisement favorable au dialogue national. Qu’il ordonne la libération du fils et des collaborateurs de Laurent Gbagbo, aujourd’hui en prison dans des conditions de maltraitance qui ont fait le tour du monde. Nous ne souhaitons pas qu’un cas de décès en prison, vient s’ajouter à l’émotion et à la vive tension politique visible qui caractérise la situation actuelle.
C) – Si l’épouse ou les collaborateurs de Laurent Gbagbo , ont commis des actes répréhensibles, qu’ils soient jugés par la justice de leur pays avec les preuves et toutes les garanties de l’Etat de droit pour qu’ils puissent répondre de leurs actes dans le cadre du processus global de restauration de la démocratie en Côte d’Ivoire.
D) – Dans l’esprit de la réconciliation nationale, que le président de la république envoie un geste fort vers toute la nation en prenant sous sa protection, la famille éparpillée de son prédécesseur aujourd’hui en exil dans les pays voisins. Cela est parfaitement faisable pour désamorcer les rancœurs.
– La surdité qui pousse les hommes de pouvoir à n’écouter que leurs bas instincts, est la pire des maladies qui puisse frapper un homme politique.
C’est pourquoi nos parents, les malinké et les Bambara d’Afrique de l’Ouest, nous enseignent que : < < le comportement du vainqueur doit être hautement plus moral que celui du vaincu. >>
Mais aussi :< < si le vainqueur n’est pas magnanime, sa victoire deviendra une malédiction pour lui et les siens >>
E) – que le président de la république prenne l’initiative d’une loi d’amnistie générale pour favoriser le retour des réfugiés. Une telle loi avait été proposée au Président Habyarimana au Rwanda en 1990, c’est son refus de toute discussion sur ce sujet qui poussa les réfugiés à s’organiser en forces armées pour conquérir le pouvoir par les armes, avec à la clé le génocide qui hante encore la mémoire collective rwandaise.
F) – Dans l’esprit d’une vraie Réconciliation, il faut rendre les maisons et autre biens des citoyens ivoiriens détenus par les Dozos et autres FRCI. C’est aussi juger et condamner les tortionnaires, les violeurs, les pilleurs, les égorgeurs, les trafiquants, les casseurs de banques et autres cambrioleurs, qui ont par leurs comportements indignes déshonoré l’uniforme militaire, le drapeau national et la réputation de l’armée ivoirienne.
G) – Dans cette perspectives de rénovation, les rapports entre l’Etat et l’armée méritent une redéfinition claire qui intègre la pluralité de la société ivoirienne, qui fait de l’armée et des forces de l’ordre : (gendarmerie, police, garde présidentielle, service civique, et marine nationale) des facteurs d’intégration qui ne peuvent s’épanouir qu’au contact du reste du corps social ivoirien, dans le cadre de l’Etat de droit, reposant sur le respect des valeurs ivoiriennes et fondés sur l’expression de la volonté populaire.
VI – Postulat de conclusion générale
Nous nous engageons ici à soutenir par la voix et par la plume une réconciliation nationale ivoirienne qui s’engage dans le sens du bien de tous. Elle doit se faire dans la pose par le gouvernement d’actes concrets d’apaisements nécessaires pour reconstruire la confiance entre les ivoiriens. Pour cela il faut sortir des anathèmes, des ostracismes, des menaces de mort et de l’usage de la force entre ivoiriens.
La réconciliation nationale, c’est aussi la consolidation de la paix par un dialogue incluant la société civile ivoirienne sur les sujets qui touchent, la gouvernance, la paix civile, les droits humains et la consolidation des acquits démocratiques. Mettre les ivoiriens à l’abri des violences inutiles et des oppressions de natures diverses qui leurs donnent le sentiment à certains groupes ethniques qu’ils ne sont plus chez eux.
La réconciliation nationale, ciment de la paix civile demande du courage et de l’audace politique. Dans ce sens, nous ne sommes pas ici pour idéaliser les un et diaboliser les autres. Il y a eu du mal, du sang et des larmes partout car c’est la faillite des hommes qui a plongé le pays dans la guerre et le meurtre à grand échèle. Rétablir un dialogue national dont l’absence fut plus que nuisible au pays, afin de jeter les bases solides d’une réconciliation qui conduira à la renaissance ivoirienne.
Telles sont aussi les observations critiques de l’esprit libre que nous sommes. Telles sont les solutions visibles que nous formulons à l’endroit des autorités et du président ivoirien, le Dr Allassane Dramane Ouattara, qui nous avait promis une Côte d’Ivoire juste et vivable pour tous. Dans le but pensons nous que le pouvoir soit un service et au bénéfice du citoyen ivoirien et non plus une machine à tuer et qu’il s’humanise enfin au pays des éléphants.
Cette vieille chanson paysanne des montagnes du Venezuela résume mieux encore notre propos.
< < Se puede matar el hombre
Pero no mastaran la forma
En que se alegraba su alma
Cuando sonaba ser libre >>
< < Ils peuvent tuer l’homme, Mais ils ne peuvent tuer la façon Dont son âme se réjouit Lorsqu’elle rêve d’être libre >>
C’est cette espérance sincère que nous avons voulu partager avec tous ceux qui comme nous refusent la force du fusil et le meurtre comme forme de gouvernance dans la vie politique ivoirienne.
Merci de votre aimable attention.
Dr Serge-Nicolas NZI
Chercheur en communication
Lugano (Suisse)
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