Mme Gbagbo transfèrée ou pas ? Ouattara et Bensouda bouclent tout à Paris

Par Anassé ANASSÉ source: l’Inter
Transfèrement de Simone Gbagbo: Une délégation de la Cpi à Abidjan 

Va-t-on vers le même scénario qui a précédé le transfèrement de Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale (CPI) ? Rien n’est moins sûr.
En tout cas, selon des sources crédibles bien introduites à La Haye, le président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, qui séjourne en France depuis le dimanche 02 décembre 2012 afin de mobiliser des ressources financières pour la relance économique et le développement du pays, pourrait avoir une rencontre « très discrète » avec la Procureure de la CPI Fatou Bensouda en France dans les prochaines heures.

Au menu de cette rencontre, le transfèrement ou non à la Cour pénale internationale (CPI) de Simone Gbagbo, l’épouse de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, qui y séjourne déjà depuis un an. Nos sources ne précisent pas exactement le lieu de ce tête-à-tête Ouattara-Bensouda frappé de la loi de l’omerta. Mais cette réunion secrète pourrait se tenir à Paris ou dans une petite bourgade française, loin des cameras, micros, et autres appareils de la presse aux aguets du moindre scoop en Hexagone. Disons-le tout net, le transfèrement de l’ex-première dame, qui est actuellement en résidence surveillée à Odienné, défraie la chronique en ce moment.

Interrogé sur la question à sa sortie d’audience mardi dernier avec son homologue français Hollande, le président Ouattara a indiqué que Simone Gbagbo « peut être jugée en Côte d’Ivoire ». Quant au Premier ministre Daniel Kablan Duncan, il estime qu’« il faut voir toutes les conséquences avant de décider ». Signe que le marigot juridico-politique concernant le transfèrement de Simone Gbagbo à la CPI est actuellement très agité.

Pour en savoir davantage sur la rencontre secrète à ce sujet entre le président Ouattara et la procureure Bensouda en France, nous avons joint par téléphone une source proche de la présidence ivoirienne. « Nous n’avons pas cette information. En tout cas, la rencontre que vous invoquez n’est pas inscrite sur l’agenda (officiel) du président de la République. Tout ce que nous pouvons vous dire, c’est que le Président (Ouattara) animera une conférence à Cannes demain (aujourd’hui, ndr). Voilà tout ce que nous pouvons vous dire », nous a-t-on répondu gentiment depuis Paris. Une prudence communicationnelle qui en dit long sur la suite à donner à l’affaire Simone Gbagbo.

LA CPI MET LA PRESSION

Du côté d’Abidjan, les choses bougent également. Selon l’Afp, une délégation de la Cour pénale internationale (CPI) s’est en effet entretenue hier mercredi à Abidjan avec le gouvernement ivoirien, sur la demande de transfèrement de l’ex-première dame à la CPI. La délégation conduite par Hamadi Ba, chef de section de la coopération internationale de la CPI, a été reçue par le ministre de la Justice Gnénéma Coulibaly. Les émissaires de la Cour n’ont pas fait de déclaration. Le ministre ivoirien a quant à lui a rappelé à la presse que le gouvernement ivoirien « prend acte » du mandat d’arrêt contre Simone Gbagbo et compte « réagir » prochainement.

Ajoutant que les procès de personnalités du régime déchu incarcérées dans le Nord de la Côte d’Ivoire doivent débuter « d’ici la fin du premier trimestre 2013 », « Les choses commencent à se mettre en place, les enquêtes avancent considérablement et il y aura des procès d’ici la fin du premier trimestre 2013 », a affirmé M. Coulibaly.

Pour le cas Simone Gbagbo, il faut souligner qu’un mandat d’arrêt délivré depuis le 29 février 2012 par la Cour, mais qui n’a été seulement « descellé » que courant novembre 2012, attend d’être exécuté, et la CPI met la pression sur les autorités ivoiriennes, pour lui livrer Simone Gbagbo. Faut-il le souligner, des événements encore frais dans les esprits des Ivoiriens, ne sont pas loin de corroborer ce qui pourrait être qualifié « d’agenda secret » du chef de l’État. En effet, le lundi 27 novembre 2011, le journal français L’Express avait annoncé en exclusivité que le président Ouattara, alors en visite privée à Paris, et l’ancien Procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo, s’étaient rencontrés en cachette dans un hôtel parisien.

Certainement pour boucler définitivement le dossier du transfèrement de Laurent Gbagbo à La Haye. Le lendemain, le Bureau du magistrat argentin avait fermement démenti cette information. Mais à peine deux jours plus tard, c’est-à-dire dans la nuit du 29 au 30 novembre 2011, l’ex-chef de l’État ivoirien était embarqué manu militari dans l’avion officiel du président de la République de Côte d’Ivoire. Destination : les Pays-Bas. Si nos informations sur la rencontre secrète entre Ouattara et Bensouda en Hexagone s’avéraient fondées, ne s’achemine-t-on pas vers le même schéma ?

ANASSE ANASSE

Le pouvoir dans l’embarras
La Cpi, Simone, l’argent et les chefs de guerre, Ouattara va choisir

Par CÉSAR DJEDJE MEL source: Linfodrome

La Cour Pénale Ivoirienne (CPI) ne lâche du lest dans le dossier Simone Gbagbo. Les journaux informent qu’une délégation de la haute cour de justice conduite par le chef de la section coopération, Hamadi Ba, était hier à Abidjan. Elle a discuté avec le ministre ivoirien Gnénéma Coulibaly de la justice et des droits de l’homme. Dans Soir Info, ce dernier a indiqué que la mission visait à renouer avec le contact avec les autorités ivoiriennes après le changement de gouvernement, et que concernant le dossier Simone Gbagbo, « très bientôt la position officielle de la Côte d’Ivoire sera connue ». Selon L’Expression, cette visite inattendue des émissaires de Bensouda a des dessous. Un spécialiste du dossier a affirmé que « M. Hamadi Ba qui s’occupe des dossiers de transfèrement des présumés suspects n’est pas venu se promener à Abidjan. Il est là pour mettre la pression sur les autorités ivoiriennes afin qu’elles exécutent le mandat d’arrêt contre Simone Gbagbo ». Pendant ce temps, à Paris, « Ouattara et Bensouda bouclent tout », titre L’inter à la Une. Ses sources informent que les deux personnalités pourraient avoir une rencontre « très secrète » loin des journalistes, dans un lieu encore anonyme, pour plancher sur la question. Mais pour Le Temps, si Ouattara recule devant la CPI, c’est parce qu’il prend très au sérieux les menaces de Soro Guillaume et de ses chefs de guerre. Car ils voient derrière l’exécution du mandat d’arrêt contre Simone Gbagbo, une volonté de la CPI de réclamer ceux du camp du pouvoir soupçonnés de crimes graves. Surtout que le chef de l’État avait affirmé que dans son camp « si certaines personnes ont commis des crimes, ces personnes iront devant le juge ».

Critiques sur la gouvernance de Ouattara

« Violations des droits de l’homme, insécurité… les Etats-Unis allument Ouattara », livre en manchette Le Nouveau Courrier. D’après un article qu’il a pris à Slateafrique, l’ambassadeur américain en Côte d’Ivoire, Philip Carter III, a affirmé qu’il y a des terrains où Ouattara devrait mettre les bouchées doubles. Ce sont la justice, la sécurité, la réconciliation etc. « La justice c’est la pierre angulaire de la démocratie et du respect des droits de l’homme. Ouattara nous a dit qu’il ferait une application équitable de la justice. Comme bailleurs de fonds, nous lui avons apporté une assistance technique… Si un com-zone réclamé par le TPI n’est pas livré, ça poserait un problème à la communauté internationale », a-t-il décalré. Un ex-député ivoirien, Dosso Valy, est allé dans le même sens pour dire que « nous assistons à une conception sélective de la loi. Un président de la République ne dit pas : j’applique telle loi parce qu’elle m’arrange et comme telle autre ne m’arrange pas, je la mets de côté ». Selon lui, avec Ouattara, c’est le mépris puisque son pouvoir ne réagit pas aux frondes sociales alors que « Gbagbo nous respectait ». Même Venance Konan, le directeur général de Fraternité matin reconnaît que « sous Ouattara, tout n’est pas rose ». C’est ce qu’il a dit dans une interview qu’il a accordé à Le Nouveau Réveil, tout en précisant que « ce n’est pas lui (Ouattara) seul qui travaille. Un homme seul a sa dose d’erreur aussi. C’est toute une équipe ».

Recherche de financement en France

Pour le financement du PND, « Ouattara récolte plus de 4000 milliards de Fcfa », titre L’Expression. Une bonne moisson pour la Côte d’Ivoire, selon lui. Étant donné que le gouvernement ivoirien recherchait 2O17 milliards de Fcfa. Devant cette récolte, le premier ministre Duncan a dit : « je me réjouis de constater que la vision du Président de la République, de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020, est comprise, partagée et soutenue par tous… ». Devant ce succès, Le Patriote barre à la Une que « Ouattara ne dort pas comme Gbagbo ». Dans un article en guise de réponse à ceux qui disent que Ouattara voyage trop, il affirme que c’est parce qu’ils ne savent pas comment se gère un pays moderne. Et comme on sait, dit-il, où les méthodes Gbagbo qui refusait de sortir de son pays, et qui se réveillait au delà de midi, ont conduit la Côte d’Ivoire, Ouattara ne peut pas se payer le luxe de dormir, lui qui a hérité d’un pays en ruine et qui a une grande vision pour lui. Là bas en France, le chef de l’Etat ivoirien a rencontré les ambassadeurs africains à qui il fait savoir que le taux de croissance de l’Afrique est de 5%, mais qu’elle peut faire mieux. Quant à la Côte d’Ivoire, elle est sur la bonne pente avec un taux de croissance « cette année de 8,6%, c’est à dire parmi les 10 pays au taux de croissance les plus élevés dans le monde », rapporte Fraternité Matin. Ouattara est même convaincu que les pro-Gbagbo reconnaissent son travail. Car dans son interview à Europe 1 que L’Intelligent d’Abidjan a relayée, il affirme que « les partisans de l’ancien président comprennent que ce pays est en marche, il faut prendre le train pendant que ça ne roule pas très vite ».

Par CÉSAR DJEDJE MEL

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