Racket: un commissaire de police radié, des officiers suspendus

Hamed Bakayoko ministre de la sécurité

Jonas BAIKEH source: Soir info

Un commissaire de police a été radié et 6 autres ont écopé d’un « retrait d’emploi », c’est-à-dire d’une suspension de leurs fonctions, pour racket, a fait savoir le commissaire Ahua chargée des affaires juridiques et du contentieux au Ministère d’Etat, ministère de l’Intérieur.

C’était à l’occasion d’un séminaire de renforcement des capacités des acteurs de la lutte contre le racket qui se tient du 3 au 7 décembre 2012, à l’hôtel du Golf, à Cocody. Cette proche collaboratrice du ministre Hamed Bakayoko est intervenue au cours des débats pour indiquer que la répression des policiers qui se montrent indélicats est réelle. En plus des premiers cités, elle a ajouté qu’une quinzaine d’officiers et plusieurs sous officiers de police nationale reconnus coupables de racket ont été sanctionnés sur la base « de manquement aux consignes ».

Nombreux parmi « les racketteurs » ont été purement et simplement radiés des effectifs de la police quand d’autre ont écopé de retrait d’emploi. Le commissaire Ahua a noté que sur la période de 2009 à 2011, plus de 270 cas ont été traités par le conseil de discipline de la police dont 62 pour racket. Par ailleurs, il n’y a pas que les policiers qui sont dans le viseur de l’Unité de lutte contre le racket (Ulr). Le commissaire Alain Oura, commandant en second de cette unité, a expliqué que des éléments de la gendarmerie, des Frci, de la douane et ceux des eaux et forêts sont tombés dans leurs filets. De même, des civils pris en fragrant délit de racket ont été présentés au procureur de la République.

Il a notamment cité le cas de jeunes gens se réclamant de l’Office ivoirien de chargeurs (Oic) pris à un corridor à San Pedro qui exigeaient des transporteurs de cacao brousse (en provenance des villages) le paiement d’une taxe dénommée « convoi bord champ ». Dans son exposé sur « les enjeux de la lutte contre le racket », le commissaire Oura a plaidé pour une implication des grands commandements dans cette lutte. D’ailleurs, le ministre d’Etat, Hamed Bakayoko a engagé la hiérarchie militaire à lutter contre « un fléau qui n’honore pas la Côte d’Ivoire ».

Il a, également, lancé une sévère mise en garde contre « les brebis galeuses » qui profitent de l’ignorance des populations pour leur extorquer des fonds ou leur faire du chantage. Notons que le racket est une grande entrave aux affaires en Côte d’Ivoire. Le rapport doing business 2013 classe ce pays à la 177ème place sur 183 économies quand l’indice transparency présente la Côte d’Ivoire comme l’un des pays les plus corrompus au monde (154ème sur 182). Ce séminaire est organisé avec le soutien de la Banque mondiale à travers le projet d’appui à la revitalisation et à la gouvernance des Pme (Pare/Pme).

Par Jonas BAIKEH

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