« Les chances de Gbagbo de sortir de la CPI »
« Mes relations avec le commandant Abéhi »
Par Hamadou Ziao source L’inter
Charles Blé Goudé, l’ancien ministre de la Jeunesse et de l’emploi dans le dernier gouvernement de Laurent Gbagbo, veut avoir son mot à dire dans la vie politique nationale, bien qu’il soit en exil. Des procès à la CPI, aux attaques armées en Côte d’Ivoire, en passant par les connexions qu’on lui prête au Libéria, au Mali, ainsi que le congrès du COJEP, son mouvement, Blé Goudé a décidé de s’ouvrir à L’inter. Interview via internet
Charles Blé Goudé, bonjour. Vous avez procédé, récemment, à une restructuration au sein de votre mouvement, le Congrès panafricain des jeunes et des patriotes (Cojep). A quoi répond cette restructuration ?
Comme la Côte d’Ivoire elle-même, notre mouvement a subi le traumatisme de la crise post électorale. Il nous apparaît comme un devoir de procéder à la reconstitution du puzzle. Nous y travaillons lentement mais sûrement.
La récente mésentente entre certains de vos partisans a-t-elle quelque chose à voir dans cette volonté de changer l’équipe ?
Au Cojep, nous avons une ligne que nous impose notre choix politique. Nous travaillons conformément à cette ligne. Nous avons établi un calendrier. Après le comité de remobilisation et de redynamisation, aujourd’hui, nous avons mis en place le comité d’organisation du congrès. Après l’enlèvement de Martial Yavo, Blé Sepe Mark a pris la relève pour continuer le travail de remobilisation de nos responsables que les FRCI ont forcés à quitter leurs différentes coordinations et bases. Cet objectif ayant été atteint, nous amorçons à présent une autre phase de notre schéma stratégique. Le camarade Joël Poté a été nommé pour conduire et représenter le mouvement jusqu’au congrès. Son équipe et lui ont la lourde charge d’organiser le congrès du Cojep et de le réussir. J’espère que le pouvoir ne va pas encore les accuser de pratiques subversives. Je leur souhaite bon vent.
Le COJEP va en congrès, alors même que son premier responsable, Charles Blé Goudé, se trouve en exil, son intérimaire Martial Yavo et bien d’autres cadres de votre mouvement, se trouvent en prison. Ne pensez-vous pas que ces assises ne sont pas opportunes, et qu’il faut d’abord revenir au pays et libérer vos camarades avant d’envisager votre congrès ?
Justement, ce sont ces raisons qui fondent notre décision d’organiser le congrès des 16 et 17 décembre prochains. C’est un COJEP, organisé et bien structuré qui peut se battre pour obtenir la libération de ses responsables et le retour des exilés. En maintenant nos camarades en prison et en forçant son premier responsable à l’exil, le pouvoir espère démanteler le COJEP ; il faut promouvoir d’autres valeurs et d’autres compétences. Justement, nous ne voulons pas agir dans l’urgence, nous voulons anticiper.
Avez-vous l’impression que votre mouvement est en train de vous échapper, au point de faire un congrès et des restructurations, comme si vous aviez envie de récupérer ce qui vous appartient ?
Le COJEP est un mouvement bien structuré, avec des responsables bien formés qui savent où ils vont. Je ne lutte rien avec personne. Les changements et le temps imposent les restructurations. C’est à partir des exigences du vécu que l’on peut prétendre à une construction nouvelle. Le COJEP refuse d’être étranger aux exigences du temps.
Vous arrive-t-il d’avoir le sentiment d’avoir été trahi par certains de vos collaborateurs ? Si oui, lesquels ?
Personne ne m’a trahi. Je salue la lucidité et la solidarité des responsables du COJEP. Certains amis sont peut-être partis là où ils estiment pouvoir trouver aujourd’hui leur bonheur, mais les collaborateurs sont restés fidèles au mouvement. Je sais faire la différence nette entre un ami et un collaborateur. En pareilles circonstances, on a souvent l’impression que des proches nous ont lâché ; certainement que c’était des lâches qui étaient proches de nous. La vie politique est une mer agitée avec son corolaire de vagues. Je tiens à mon rêve d’une Côte d’Ivoire unie, démocratique et prospère. Les camarades du COJEP y croient aussi et j’en suis fier.
Allez-vous régler des comptes à l’issue de ce congrès ?
Les règlements de comptes ne font pas partie de ma vision et de ma pratique politique. Il vaut mieux convaincre et ramener en famille les camarades qui sont tentés de s’égarer au lieu de leur régler des comptes. C’est un devoir pour moi, en tant que premier responsable de tous ces jeunes. Un congrès est une tribune de bilan, de remise en cause et de perspectives. Nous allons au congrès pour renforcer nos liens et notre vision.
Le COJEP va-t-il être transformé en parti politique ?
Le congrès va décider après analyses. L’analyse précède l’action politique.
Un nouveau gouvernement vient d’être installé en Côte d’Ivoire, avec à sa tête le Premier ministre Daniel Kablan Duncan. Quels commentaires faites-vous de la mise en place de ce gouvernement et de son premier responsable ?
Je n’ai pas de commentaire particulier à faire à ce sujet. Je n’ai cependant pas compris qu’un économiste chevronné comme Charles KOFFI Diby, dont les compétences en la matière ne souffrent l’ombre d’aucun doute, puisse être déplacé aux affaires étrangères. Mais, bon, comme tous ces déplacements de pions le sont dans la perspective des élections de 2015, je comprends. Il faut maîtriser la cagnotte financière avant ces échéances.
Si vous étiez en Côte d’Ivoire et qu’un poste de ministre vous était proposé dans ce nouveau gouvernement, quel serait votre réaction ?
Je ne suis pas un partisan de la politique fiction. Je fais de la politique basée sur les faits et la réalité. La réalité est qu’au moment où je vous accorde cet entretien, je ne suis pas en Cote d’ivoire.
Pensez-vous que les pro-Gbagbo devraient entrer dans ce gouvernement ?
Je ne sais pas si une proposition leur a été faite dans ce sens. Je sais simplement que les pro-Gbagbo demandent le retour à un État de droit en Côte d’Ivoire, la libération des prisonniers, la restitution des biens confisqués, la libération des résidences occupées illégalement par les hommes pro-Ouattara, le dégel des avoirs, la levée des mandats d’arrêt, etc. Je ne suis pas partisan des gouvernements d’union, qui pour moi n’apportent aucune solution aux problèmes des Ivoiriens. L’expérience a démontré que ces genre de gouvernements N’zassa ont montré leurs limites et polluent l’atmosphère politique. Dans notre pays, il faut un pouvoir qui gouverne et une opposition qui critique et propose. C’est le propre de la démocratie.
La CPI a procédé le 22 novembre 2012, à la levée des scellés sur le mandat d’arrêt international délivré contre l’ex-première dame, Simone Gbagbo. Quelle est votre appréciation de cette situation ? On a envie de dire que la justice internationale ne vous lâchera pas.
Je ne sais pas si le régime d’Abidjan pourra survivre au transfèrement des chefs de guerre et de Soro. Car, c’est la conséquence logique de l’exécution du mandat contre Simone. Je trouve que Ouattara a agi dans la précipitation dans le dossier ivoirien, or la précipitation est source d’erreurs. L’avenir nous situera.
A l’instar de Simone Gbagbo, vous serriez également sur la liste des personnalités ivoiriennes que la CPI veut transférer à La Haye. En êtes-vous informé, et qu’en pensez-vous ?
C’est vous qui m’apprenez que je figure sur une liste de personnalités que la Cour pénale internationale recherche. Pour le moment, on ne m’a pas encore signifié que la CPI me recherche. Donc, souffrez que je ne puisse pas me prononcer sur cette question. Le jour où il me sera signifié de façon claire que cette Cour me veut dans son box, en ce moment je pourrai tranquillement me prononcer.
Il y a eu récemment la reprise du dialogue républicain avec l’opposition ; n’est-ce pas un bon signe pour les exilés politiques comme vous-même ?
Je n’en sais rien du tout.
M. Blé Goudé, dites la vérité aux Ivoiriens : quels sont vos rapports avec le ministre Hamed Bakayoko ? Il semblerait que vous êtes en contact très serré et que vous négociez votre retour au pays…
Je ne sais pas ce que vous appelez contact très serré. Tous ceux qui, d’une manière ou une autre ont tenté de me contacter pour engager une quelconque négociation, connaissent ma position. Je n’éprouve aucune honte et aucune gêne à discuter avec un adversaire politique, d’autant que je me sens capable de défendre et faire valoir mon point de vue partout où besoin se fera sentir. Au- delà du Ministre Hamed Bakayoko, beaucoup de personnalités du monde politique cherchent à me parler de par le monde.
Le président sénégalais, Macky Sall, également, serait entré en contact avec son homologue ivoirien, Alassane Ouattara pour négocier le retour de Stéphane Kipré et vous-même Blé Goudé en Côte d’Ivoire. Vrai ou faux ?
Je peux participer à des discussions pour le retour à un État de droit en Côte d’Ivoire, mais je ne compte pas négocier mon retour pendant que des Ivoiriens croupissent sous des tentes dans des camps de refugiés et que d’autres sont traqués, enlevés nuitamment et emprisonnés injustement sans jugement. Trop de choses se racontent, mais je considère que tout cela fait partie de l’animation politique.
Avez-vous des contacts avec le président sénégalais ?
Avoir des contacts avec des personnalités exerçant dans plusieurs domaines va de paire avec mon travail. Maintenant, exposer mon carnet d’adresses dans la presse, je ne sais pas à quoi cela servirait. Quant au président sénégalais, Macky Sall, j’ai beaucoup d’admiration pour lui et je souhaite que vous évitiez de mêler son nom et son image à vos articles de presse qui ne sont que le pur produit de votre imagination. Je sais simplement qu’il est un ami à Stéphane Kipré et cela date de longtemps. Que Stéphane Kipré parle de la crise ivoirienne avec son ami est différent de négocier son retour. Mais comme dans notre pays, l’on confond tout, je comprends.
Le président Ouattara a demandé à tous les exilés de rentrer au pays ; qu’est -ce qui bloque le retour de Charles Blé Goudé en Côte d’Ivoire ?
Les raisons qui ont motivé mon départ de la Côte d’Ivoire demeurent. Mes collaborateurs et tous mes proches continuent d’être traqués. Le régime d’Abidjan s’est cru obligé d’émettre un mandat d’arrêt contre moi. Mon domicile ainsi que le siège de mon mouvement sont toujours illégalement occupés ; tous ceux qui, comme moi ont collaboré avec Gbagbo, croupissent toujours dans les goulags du nord de la Côte d’Ivoire. On n’a pas besoin de me faire un dessein pour que je comprenne que je ne suis pas le bienvenu.
Vous reprochez-vous quelque chose de particulier pour rester à l’extérieur ?
Je suis en exil parce que les conditions pour participer au débat politique dans mon pays ne sont pas encore réunies. Je veux participer à transformer et à améliorer la vie de mes concitoyens. Or, pour transformer la vie, il faut avoir la vie. Ma vie étant encore menacée par le régime en place, la sagesse recommande que je reste là où je suis. En tant qu’un ancien exilé Ouattara est mieux placé pour le comprendre. Sinon, se reprochait-il quelque chose? je ne compte pas rentrer en Côte d’Ivoire maintenant, Cela vous pose-t-il un problème ?
Non, pas le moins du monde. Je constate seulement que ce sont vos anciens camarades de lutte à la FESCI, notamment le président de l’Assemblée nationale, Soro Guillaume, le ministre Konaté Sidiki, qui sont au pouvoir. Cela devrait faciliter votre retour au pays ?
Comme vous le dites si bien, c’est ce qui devrait être. Mais la réalité est que ce n’est pas ce qui est. La situation du pays et les rivalités entre factions permettent-elles de réaliser ce que vous dites? Ceux que vous croyez libres ne sont pas forcément dans une situation confortable.
Un projet de loi sur le mariage débattu à l’Assemblée nationale a débouché récemment, sur la dissolution du gouvernement. Quel commentaire en faites-vous ?
Face aux problèmes cruciaux consécutifs à la crise postélectorale, en quoi une loi sur le mariage était-elle une priorité, au point d’aboutir à la dissolution d’un gouvernement ? Je pense qu’il faut bien fouiller en dessous de la mousse pour voir la vraie couleur de l’eau.
Guillaume Soro avait dit que l’Assemblée nationale ne serait pas une chambre d’enregistrement. Avec l’expérience de la loi sur le mariage, croyez-vous en cette parole de votre compagnon de lutte ?
En politique, il vaut mieux juger par les actes que par les discours. Je constate simplement que les postes ministériels sont un objet de chantage que l’exécutif utilise contre le législatif. Et il le réussit si bien, d’autant que, in fine, la loi a été votée. Que ce soit à retardement ou à temps, l’Assemblée nationale est une caisse qui résonne au rythme de l’exécutif, et cela ne surprend que ceux qui veulent regarder sans voir.
Charles Blé Goudé, croyez-vous aux chances de réussite du Premier ministre Daniel Kablan Ducan ?
Je ne connais pas les missions qui lui on été assignées à sa nomination, donc je ne peux pas faire de commentaire.
Y a-t-il des possibilités que Soro et vous, vous vous retrouviez dans une alliance politique ; ou alors, vous vous considérez désormais comme des ennemis jurés ?
Toute réalité politique est une denrée périssable.
N’envisagez-vous pas une rencontre avec lui pour parler de paix et d’avenir ?
Faisons attention à notre démarche, elle risque de trahir notre marche. Dois-je encore vous répéter que quand vous donnez un verre d’eau à quelqu’un qui n’a pas soif, il n’en voit pas la valeur ?
Où en êtes-vous avec votre projet de rencontre avec le président de la Commission de réconciliation, Charles Konan Banny ?
Le pouvoir a clairement identifié Banny comme un adversaire pour les échéances de 2015. Par conséquent, toutes les dispositions pour l’empêcher de travailler et de réussir sa mission ont été prises par le pouvoir. Pauvre Côte d’Ivoire!
Une question directe : Blé Goudé attend-il la chute du régime Ouattara pour revenir au pays ?
En dehors des conditions et des convictions que je continue d’exprimer publiquement, je n’ai pas un agenda secret. Nous étions au pouvoir et nous vivions avec nos opposants malgré la partition du pays dont ils étaient responsables, avec toutes ses conséquences. Je souhaite qu’ils acceptent l’existence d’un État de droit. Je dis au régime Ouattara: »asseyons-nous et discutons franchement, c’est mieux pour notre pays ».
Vous êtes constamment cité dans les projets de déstabilisation du régime. Récemment, une autre affaire du côté du Libéria ne vous épargne pas, tout comme le commandant Jean Noël Abéhi. Blé Goudé veut-il renverser le pouvoir d’Alassane Ouattara ?
Je n’ai pas les pouvoirs que l’on me prête dans ce sens. Quand j’étais à Abidjan, on m’attribuait la paternité de stations d’essence, mais depuis que j’ai quitté le pays, ce débat a curieusement pris fin alors que ces stations existent toujours, sans qu’on nous dise à qui elles appartiennent exactement. Si vous compilez dans un document ce qui se raconte à mon sujet, vous avez des chances de publier un livre plein de contradictions qui pourrait être un best-seller. La situation que vit notre pays montre clairement que renverser un régime ne solutionne pas forcément les problèmes d’un pays. Asseyons-nous et discutons franchement.
Quels sont vos rapports avec le commandant Abéhi ?
Les rapports que j’ai eus avec Abéhi ne sont pas différents de ceux que j’ai eus avec Mangou, Kassaraté, Doué Mathias, Konan, Detho, Wattao, Morou, Soro, Konate Sidiki, Hamed Bakayoko, Yves Zogbo et autres.
Avez-vous déjà séjourné au Libéria depuis que vous êtes en exil ?
Pas seulement depuis que je suis en exil. Mais depuis que je suis né, je n’ai jamais mis les pieds au Libéria voisin. Quand j’écoute ou que je lis certaines déclarations à ce sujet, je réalise que le monde fonctionne sur la base du mensonge que les réseaux d’amitié transforment en vérité au niveau des organisations internationales. Je trouve cela décevant.
Et au Mali ? Qui sont vos amis à la junte malienne et au mouvement islamiste Ansar-Dine ?
Je suis certes panafricaniste, mais mon panafricanisme s’arrete aux portes de l’application de la charia. En plus je suis chretien et les idéologies qui encouragent à trancher les membres à un être humain ne font pas partie de ma vision. Écoutez, je n’ai rien à voir avec ces histoires de paté, de sardine ou je ne sais quoi encore. Nous n’avons rien en commun. Tantôt, on dit que je négocie mon retour avec le pouvoir et qu’il ne reste que quelques détails, tantôt on dit aussi que je veux renverser le pouvoir pour rentrer au pays. Franchement!
On vous savait très attaché à l’ancien président, Laurent Gbagbo. Comment appréciez-vous son procès à la CPI ?
Mon maître, Gbagbo Laurent, est victime d’un règlement de compte politique. Malheureusement, la CPI sert de cadre pour tenter de donner une coloration juridique à ce complot politique. Les maîtres du monde craignant les conséquences des glissements géostratégiques inévitables, qui risquent d’altérer leur hégémonie, ont décidé d’éliminer tous les leaders qu’ils ont identifiés comme des obstacles à l’establishment du nouvel ordre mondial. Côte d’Ivoire, Lybie, Syrie etc..Depuis quelque temps, le Mali et la RDC viennent d’entrer dans la danse.
Pensez-vous que Gbagbo a des chances de s’en sortir ?
Juridiquement, non! Politiquement, oui!
Comment Blé Goudé vit-il l’exil ?
J’assume mon exil. Ce monde a été fortement influencé et bouleversé par deux célèbres exilés que sont Mahomet et Jésus-Christ. Je vis donc cet exil dans la dignité et je considère cette parenthèse de ma jeune carrière politique comme un moment de formation et de transformation. Qu’une bonne partie des Ivoiriens compte sur moi constitue une raison suffisante pour moi de tenir. D’ailleurs, que représente une vie en exil face à la douleur de toutes ces familles qui ont perdu leurs enfants, époux, épouses et j’en passe ? Tous ces fonctionnaires qui ont été licenciés, qui ont perdu leur dignité parce qu’ils sont considérés comme des pro-Gbagbo. Quand on est au-devant d’un combat aux visages multiples, on doit pouvoir assumer.
Quels sont vos rapports avec les autres leaders de jeunesse pro-Gbagbo, tels que Damana Pickas, Konaté Navigué, Zeguen, Watchard, Idriss Ouattara ?
Je vis en autarcie.
Interview réalisée par Hamadou ZIAO
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