Le camp Ouattara menacé par la Haye

Côte d’ivoire: la demande de transfèrement de Simone Gbagbo à La Haye embarrasse Ouattara

Par LEXPRESS.fr

La Cour pénale internationale a réclamé, jeudi, le transfert de l’ex-Première dame Simone Gbagbo pour crimes contre l’humanité durant la crise qui a suivi les élections en Côte d’Ivoire. Mais le président ivoirien Alassane Ouattara risque de s’y opposer.

Alassane Ouattara veut « juger tous les Ivoiriens en Côte d’Ivoire »

Le président ivoirien Alassane Ouattara avait, il y a un an, remis à la CPI Laurent Gbagbo, soupçonné lui aussi de crimes contre l’humanité. Mais depuis plusieurs mois, le chef de l’Etat assure que la justice ivoirienne est désormais capable de traiter les dossiers liés à cette crise. De même, il dit préférer que « tous les Ivoiriens » soient « jugés en Côte d’Ivoire ».

Il s’est d’ailleurs opposé à ce que l’ancienne Première dame soit transférée à La Haye après que le mandat d’arrêt a été -dans la plus grande discrétion- communiqué aux autorités ivoiriennes en février-mars. Dans l’immédiat, le nouveau gouvernement ivoirien réserve sa réponse, qu’il promet d’officialiser « au moment opportun ».

Une réconciliation qui tarde

Ce mandat d’arrêt « renforce le sentiment d’injustice dans le camp Gbagbo, y compris parmi les militants modérés », souligne Rinaldo Depagne, spécialiste de la Côte d’Ivoire au centre de réflexion International Crisis Group (ICG).

Malgré les assurances d’Alassane Ouattara concernant processus de réconciliation « en marche », les retrouvailles avec les ennemis d’hier tardent en effet à venir.

Le FPI (Front populaire ivoirien, parti deGbagbo) s’est pour l’heure tenu à l’écart du « dialogue politique » engagé par le gouvernement avec de petites formations pro-Gbagbo, arguant notamment des poursuites judiciaires lancées contre les siens.

Le camps Ouattara menacé par la Haye

Une vingtaine de personnalités du camp Gbagbo sont détenues dans le nord du pays, dont Simone Gbagbo, accusée de génocide, et inculpées par la justice ivoirienne.

Cependant, si l’épouse de Laurent Gbagbo est remise à la Haye, « Alassane Ouattara sera obligé de livrer ensuite quelqu’un de son camp », avance une source militaire occidentale.

Ainsi, la position du président Ouattara se complique vis-à-vis des ex-rebelles nordistes qui ont combattu pour lui durant la crise. Certains sont soupçonnés de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité.

Or, si le chef de l’Etat clame régulièrement son refus de « l’impunité » et d’une « justice des vainqueurs », il n’a pas jusqu’à présent démontré son intention d’inquiéter ses soutiens: aucun d’entre eux n’est encore poursuivi par les juges ivoiriens, et certains d’entre eux continuent d’être placés à des postes stratégiques dans l’armée.

Titre: J-ci.net

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