Election présidentielle à l’UMP: Entre Confusion et Contestation: — Les ivoiriens se souviennent.
Déclaration du Cri-panafricain (Abel NAKI)
Tous ceux qui ont suivi et continuent de suivre l’élection du président de l’UMP, le parti de Nicolas Sarkozy, depuis hier dimanche 18 novembre 2012 et qui a opposé l’ex Premier Ministre François Fillon à Jean-François Copé, l’un des farouches lieutenants de Sarkozy n’ont pas trop attendu pour se rendre compte qu’ils vivaient là en direct le scénario de l’élection présidentielle ivoirienne de novembre 2010.
Débuté tôt hier matin, le vote des militants de l’UMP s’est terminé peu après 19h.
Aussi, il n’a pas fallu attendre la proclamation des résultats par la COCOE (commission de contrôle électoral) pour voir des irrégularités dénoncées par les deux camps. S’en suivra une contestation d’abord de la part des partisans de Jean François Copé dénonçant des cas de fraudes da ns plusieurs bureaux de votes notamment à Nice où quelques heures avant, le représentant de François Fillon annonçait une large victoire de son mentor.
La polémique gagne du terrain jusque sur les plateaux de télé. La guerre de communication fait rage et les intrépides lieutenants des deux candidats montent au créneau.
C’est bien dans cette confusion généralisée que Jean-François Copé sort de sa réserve et s’auto proclame, comme le nouveau président de l’UMP. Il était 23h30mn. Son rival ne perdra pas lui aussi de temps. A 23h40, Fillon revendiquera à son tour la victoire. Le tout alors que la COCOE n’a toujours pas fini de rassembler, consolider et proclamer les résultats définitifs. Une attitude qui rappelle fort bien ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire. Où on a vu le candidat du RHDP, Alassane Dramane Ouattara, opposé au président sortant, Laurent Gbagbo, s’auto proclamer après avoir pris le président de la CEI, Youssouf Bakayoko en otage dans son QG électoral (Golf Hôtel). Avant même que le Conseil constitutionnel (seul organe de validation) à l’instar de la COCOE n’ait dit son dernier mot.
Ce qu’il faut aussi retenir de cette élection présidentielle à l’UMP, c’est la manipulation des médias. Alors que les bureaux de vote n’avaient pas encore fermé, le député de Paris, M. Bernard Debré, proche de Fillon annonçait qu’à Neuilly, il y avait des cas de fraude portant sur 800 signatures non conformes aux bulletins de votes déposés dans les urnes.
Faux, rétorque le président dudit bureau de vote indexé.
Conclusion. Jusqu’aujourd’hui lundi 19 novembre 2012, l’UMP n’a toujours pas de président. Les deux camps s’accusant mutuellement d’avoir fraudé.
La COCOE visiblement débordée et embarrassée par l’attitude peu crédible des deux candidats tarde toujours à se prononcer. Et déjà on parle de recomptage des voix, sinon de la reprise du scrutin.
Le Cri-panafricain, voudrait trouver ici le lieu de saluer la forte mobilisation des militants de l’UMP qui se sont déplacés massivement comme ce fut le cas des millions d’Ivoiriens en novembre 2010. Malheureusement, les faits étant têtus, c’est bien ce qui a été refusé aux ivoiriens au nom d’une certainement démocratie ( à la Sarkozienne), c-à-d le recomptage des voix en cas de litige, qui se profile et même a lieu en ce moment en France.
Alors, si le recomptage des voix peut être l’unique voie de sortie de cette crise au sein de l’UMP, pourquoi ne devrait-il pas en être pour les ivoiriens qui ont appelé de tous leurs vœux avec le président Laurent Gbagbo en tête, le recomptage des voix, afin de départager les deux candidats ? Ce qui aurait évité à la Côte d’Ivoire ces millions de morts et cette fracture sociale.
Enfin, au peuple français, nous disons : voici le vrai visage de la droite française. Les dessous de leurs mascarades longtemps imposés aux pays africains sont aujourd’hui mis à nus. Le seul gagnant de cette zizanie reste Nicolas Sarkozy qui trouvera là l’ultime occasion de se positionner comme le stabilisateur d’un parti déjà en lambeau. Et dire que ces derniers doivent continuer de donner des leçons de démocratie aux dirigeants africains. Nous disons, plus jamais ! Vous avez dit, Union des mauvais perdants (UMP) ! Nous au Cri-panafricain, nous disons : CA SUFFIT !
Fait à Paris, le 19 novembre 2012.
Abel Naki (président fondateur du Cri-panafricain)
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