Notre Voie
La première édition de la conférence mondiale du cacao s’est ouverte officiellement, hier à l’hôtel Ivoire, avec la visite des stands par l’ex-Premier ministre évacuant les affaires courantes. Tout le gotha de l’industrie cacaoyère est représenté dans ce forum qui se veut un rendez-vous du donner et du recevoir. Notamment Olam, Louis Dreyfus Commodities, Sucden, Armajaro, Cargill, ainsi que par de grands groupes chocolatiers comme Barry Callebaut et Nestlé. Mais aussi les stands du ministère de l’Agriculture, du Firca, du Cnra, de l’Anader, de Mars, de Filtisac, de la Chambre de commerce, de Touton Negoce, de Mondelez International, du Bureau Véritas…
Autour du thème : «Ensemble, pour une économie cacaoyère mondiale durable», l’objectif de la conférence mondiale du cacao est de procéder à un examen citrique des défis stratégies auxquels l’économie cacaoyère est confrontée et de décider des actions coordonnées à mettre en œuvre. Pour les autorités ivoiriennes, cette manifestation est une opportunité historique pour le pays d’accueillir sur son sol tous les acteurs de la filière cacao du monde.
Cependant, au plan local, au moment où s’ouvre cette rencontre, la Côte d’Ivoire cacaoyère vit une réforme à laquelle les producteurs disent n’avoir pas été associés. «Nous avons à plusieurs reprises souhaité un cadre de discussion et de mise à niveau sur nos propositions relatives à la réforme de la filière café-cacao avec le ministère de l’Agriculture et le Conseil café-cacao. Nous constatons jusque-là un non-retour et un passage en force. Nous prenons à témoin tous les partenaires (Banque mondiale, Fmi, Union européenne etc.) qui voyaient, hier, la Caistab comme une caisse noire de l’Etat et ont œuvré à sa dissolution au profit de la libéralisation. L’Etat décide de revenir à l’ancien système sans tenir les Etats généraux pour situer les responsabilités, réorienter la filière, et procéder à la sensibilisation d’accord partie avec les acteurs de la filière», soutiennent les producteurs.
Au moment où s’ouvre cette rencontre, les producteurs continuent de dénoncer le mécanisme de la commercialisation intérieure. Ils ne comprennent pas que l’Etat vende leurs produits sans les associer à la fixation du prix d’achat et au mécanisme de vente. «Le Conseil café-cacao est la structure mise en place sans concertation préalable avec les producteurs et leur organisation pour la réforme. Cette structure ne détient pas le produit, mais veut le vendre. A quel prix et avec l’accord de qui ? Le principal problème dans cette réforme, c’est la commercialisation intérieure que l’Etat s’est appropriée alors qu’elle revient naturellement aux propriétaires du produit. Qu’on le veuille ou non, ce sont les producteurs qui sont détenteurs du physique. La collaboration entre producteurs et structures de l’Etat doit être une complicité et non se substituer à eux. Les Etats ghanéen et camerounais sont des exemples où les producteurs gèrent le physique», expliquent-ils
Au moment où s’ouvre cette rencontre, les producteurs de cacao ivoiriens se plaignent de leur condition de vie qui se dégrade au quotidien du fait du vrai-faux respect du prix bord champ. C’est-à-dire un prix respecté sur pièces mais fixé en dessous de celui officiel parce que les producteurs sont contraints de vendre pour survivre.
Au niveau mondial, l’Afrique représente 70% d’une production totale estimée à 3,962 millions de tonnes, selon les chiffres de l`Organisation internationale du cacao (ICCO). La Côte d`Ivoire représente à elle seule 35,6% de la production mondiale de cacao avec 1,41 million de tonnes en 2011-2012, devant le Ghana (21,7%) et l`Indonésie (12,1%).
J-S Lia
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