“Pourquoi Ouattara n’y arrive pas” Le RDR répond à Philippe Duval (Slateafrique)

Par le Ministre Joël N’GUESSAN Porte Parole Principal du RDR

«Côte d’Ivoire: Pourquoi Ouattara n’y arrive pas» de Philippe Duval Réaction du Porte parole principal du RDR

Nous avons lu avec beaucoup d’attention l’article écrit par Monsieur Philippe Duval paru le lundi 08 octobre 2012 sur le site www.slateafrique.com et repris le 10 octobre 2012 sur le site www.connectionivoirienne.net.

Dans cet article, M. Philippe Duval tente de démontrer que malgré les succès économiques du Président Alassane OUATTARA «la Côte d’Ivoire risque de rechuter » pour reprendre ses propres expressions. En règle générale nous nous interdisons de répondre à ce type d’intervention car nous estimons que la liberté d’expression est sacrée. Mais les nombreuses contrevérités que nous avons relevées dans cet article nous interpellent et nous obligent à rétablir la vérité sur la situation socio économique, politique et sécuritaire en Côte d’Ivoire, un an et demi après l’arrivée du Président Alassane OUATTARA au pouvoir. Le faisant nous restons toujours dans l’esprit de la liberté d’expression dont on ne peut nous priver dans le cadre d’un droit de réponse à cet article.

1- L’appréciation du quai d’Orsay et des milieux d’affaires français sur le Président Alassane OUATTARA

Avant d’énumérer les 7 (sept) raisons pour lesquelles selon lui «la Côte d’Ivoire risque de rechuter », M. Philippe Duval qui se donne les airs de quelqu’un de bien introduit au Ministère des Affaires Etrangères Français (un homme qui est dans le secret des dieux) avance ceci, et je cite : «Il n’en fait qu’à sa tête», «Il n’écoute pas ce qu’on lui dit», ces réflexions reviennent de plus en plus souvent dans les couloirs du quai d’Orsay (ministère français des Affaires étrangères) et dans les officines qui travaillent à l’épanouissement des intérêts des multinationales françaises en Côte d’Ivoire. Démarrer un article en donnant une information qui n’est vérifiable que par le seul auteur est un moyen (malhonnête au regard de la déontologie du métier) utilisé pour donner du crédit à ce qu’on dit. M. Philippe Duval le sait et cherche à donner du crédit à l’ensemble de son article en commençant par des propos qu’il prête aux personnalités du quai d’Orsay et au milieu des affaires français. La réalité est toute autre. Le Président de la République de Côte d’Ivoire jouit, hier comme aujourd’hui, d’une grande amitié auprès des autorités politiques et dans le milieu des affaires français. Le changement de pouvoir en France n’a eu aucun impact sur les relations entre la France et la Côte d’Ivoire. Ne dit-on pas que les pays n’ont pas d’amis mais des intérêts ? La longue liste d’attente des hommes politiques et homme d’affaires français souhaitant être reçus par le Président ivoirien, soit à Abidjan, soit lors de son passage en France ou en Europe en témoigne. Contrairement à ce que prétend M. Philippe Duval, les hommes d’affaires français ne sont pas inquiets concernant l’avenir de la Côte d’Ivoire. Il n’ya qu’à observer le nombre de visas délivrés par jour par le Consulat Général de Côte d’Ivoire en France pour s’en convaincre. 200 à 250 demandes de visas en moyenne par jour. Les vols à destination de la Côte d’Ivoire sont chaque jour plein. Le groupe Bolloré est actuellement entrain d’améliorer les performances du Terminal à Conteneur dont il est concessionnaire au port d’Abidjan. Il n’est donc pas honnête d’inventer des propos que l’on attribue à d’autres.

2- Une justice à géométrie variable

M. Philippe Duval tente de démontrer qu’en Côte d’Ivoire il existe une justice à géométrie variable pour utiliser ses propres mots. Il s’étonne que les proches de l’ex Président Laurent GBAGBO soient les seuls poursuivis. Il ose en plus affirmer que des milices soit disant pro-Ouattara on assassiné des centaines d’ivoiriens d’ethnie Guérés dans l’ouest du pays en avril 2011.

Sur ces deux points, qu’il me soit permis de rafraichir la mémoire de M. Philippe Duval. Premièrement, il n’existe pas de justice à géométrie variable. Concernant la crise postélectorale, il existe une justice pour tous ceux qui ont commis des crimes de sang et des crimes économiques pendant cette période. Le Président Alassane OUATTARA n’était pas Président de la Côte d’Ivoire quand M° Boga Doudou, un très proche de l’ex Président Laurent Gbagbo a été assassiné aux premières heures du déclenchement de la rébellion en septembre 2002. Il ne l’était pas non plus quand des atrocités commises ont été signalées pendant les durs moments de la rébellion. Celui qui était Président de la République de Côte d’Ivoire s’appelait Laurent Gbagbo. Pourquoi ce dernier n’a pas enclenché la machine judiciaire pour que les auteurs des crimes de sang cités soient recherchés et poursuivis. Pourquoi n’a-t-il pas recherché et poursuivi ceux qui ont tiré sur les populations aux mains nues pendant la marche organisée par l’opposition ivoirienne en mars 2004. Ce qui est surprennent c’est que M. Philippe Duval ne fait pas cas des centaines de morts consécutifs à cet évènements dans son plaidoyer de lutte contre l’impunité. Le Président Alassane OUATTARA a pris la ferme résolution de lutter contre l’impunité. Il ne se dérobera pas à cette mission. A peine arrivé au pouvoir il a mis en place une Commission Nationale d’Enquête qui a produit un excellent rapport. Comme il l’avait souhaité, le rapport a été rendu public et communiqué à la Justice pour suite à donner. Tous les ivoiriens sont dans l’attente de ce que la Justice, le troisième pouvoir (dans les démocraties modernes) va engager comme actions en toute indépendance sans interférence ni injonction de l’Exécutif ivoirien. C’est ce qu’on appelle bâtir un Etat de droit. Alors que M. Philippe Duval ne s’attende pas à ce que le Président Alassane OUATTARA interfère dans les dossiers judiciaires actuellement en cours en Côte d’Ivoire. La Justice ivoirienne est indépendante et ne saurait être à géométrie variable.

Deuxièmement, M. Philippe Duval parle de « milices pro-Ouattara ». Le Président Alassane OUATTARA n’a pas de milices. Il a une armée régulière dénommée Force Républicaine de Côte d’Ivoire (FRCI) créée en mars 2011.

3- Une base électorale qui s’effrite

M. Philippe Duval affirme et je cite une fois de plus que « Alassane Ouattara a été porté au pouvoir par un scrutin électoral dont la communauté internationale a jugé les résultats «incontestables»: 54,1% contre 46,9% à son adversaire. Mais, tel qu’il a été proclamé, il ne prend pas en compte les fraudes constatées par de nombreux observateurs en zone ex-rebelle, dans le nord et le centre du pays » En lisant ce bout de phrase, je me demande si M. Philippe Duval est au fait des réalités politiques de la Côte d’Ivoire ou s’il fait partie de ces mercenaires de la plume. Non ! M. Philippe Duval. Monsieur Alassane OUATTARA a été régulièrement élu par la majorité des ivoiriens. Tous les observateurs nationaux et internationaux du second tour de l’élection présidentielle ont conclu dans leurs rapports que celle-ci a été transparente, crédible et surtout exemplaire. C’est Monsieur Laurent GBAGBO dans son souci de se maintenir au pouvoir qui a fait invalider les résultats du vote dans 12 (douze) Départements de la Côte d’Ivoire. Peut-on valablement se dire démocrate quand l’on refuse à une partie de ses concitoyens le droit de s’exprimer sur une élection majeure comme celle du Président de la République. Alors soutenir ce que vous avancez c’est se demander s’il n’existe pas une complicité ou une connivence coupable entre vous et ceux qui ont refusé le jeu démocratique.

Monsieur Philippe Duval avance aussi que la base électorale du Président Alassane OUATTARA s’effrite. Une fois de plus, M. Philippe Duval donne l’impression de ne pas connaître ce qui fait se mouvoir la classe politique ivoirienne et surtout ceux qui votent. Le Président Alassane OUATTARA a été élu pour gouverner à la destinée de tous les ivoiriens. Sa base électorale composée en majorité des militants du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) ne saurait trahir l’engagement de reconstruire la Côte d’Ivoire à l’image du Père Fondateur de la Côte d’Ivoire, Félix Houphouët BOIGNY ; celui là dont le génie politique a permis de faire de cette mosaïque d’ethnies (62) un ensemble qui compte dans la sous région ouest africaine. La base électorale du Président Alassane OUATTARA ne saurait s’effriter. Au contraire elle va se consolider avec les acquis et les grandes réalisations qui profitent aux ivoiriens sans distinction de religion, d’ethnies ni d’appartenance politique. C’est cela le vivre ensemble que le parti du Président Alassane OUATTARA porte comme projet de société pour tous ceux qui vivent sur le sol ivoirien.

4- Des soutiens militaires en grande partie acquis à Soro

A lire M. Philippe Duval sur ce chapitre, nous avons l’impression d’entendre les thèses des frontistes et autres fanatiques du clan Laurent Gbagbo actuellement incarcéré à la Haye par la Cour Pénale Internationale (CPI).

Les Forces Républicaines de Côte d’Ivoires ont été créées en mars 2011conformément à l’accord politique de Ouagadougou qui demandait que soit mise en place une armée comprenant les deux forces en présence : les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) proches du Président Laurent GBAGBO et les Forces Armées des Forces Nouvelles (FAFN) dirigées proches du Chef de la rébellion qui était encore le Premier Ministre de Monsieur Laurent Gbagbo au moment du déclenchement de la crise postélectorale. C’est la fusion de ces deux forces armées qui a permis de libérer la Côte d’Ivoire prise en otage par les miliciens et les mercenaires de Laurent Gbagbo appuyés par la Garde Républicaine. Il est donc inexact d’insinuer de manière tendancieuse que les soldats burkinabé ont pris part au combat de libération de la Côte d’Ivoire. Par ailleurs, il est bon de rappeler que la France est intervenue en Côte d’Ivoire sur mandat du Conseil de Sécurité de l’ONU. Les membres du CS ONU ont été horrifiés par le bombardement à l’arme lourde des populations civiles par les militaires proche de Laurent Gbagbo. C’est pourquoi ils ont donné mandat à la France de mettre fin à ces tueries inutiles et barbares.

5- L’ombre de Gbagbo

Monsieur Philippe Duval prétend que « Eloigné à La Haye, où il est détenu depuis le 29 novembre 2011, l’ex-président continue de hanter la politique ivoirienne » Ses partisans exigent toujours sa libération comme préalable à une éventuelle réconciliation ».
Il est vrai qu’il y a beaucoup de bruit au sujet de l’ex Président ivoirien Laurent GBAGBO actuellement incarcéré à la Haye. Cela est logique et normal car ses partisans, n’ayant plus d’ancrage politique se servent de son hypothétique libération pour exister politiquement. Ils en ont fait un élément de chantage par rapport à la réconciliation. Cependant nous faisons remarquer que l’ombre des victimes du refus de Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir après sa défaite est plus importante que son ombre à lui. Les victimes et leurs parents attendent avec impatience réparation. Le véritable risque que notre pays court est de voir les parents des victimes un jour se révolter et chercher à se venger au regard de la lenteur avec laquelle la justice internationale gère ce dossier. Heureusement que le Président Alassane OUATTARA a su calmer les désirs de vengeance des parents des victimes. Il est le Président de tous les ivoiriens et il s’opposera par tous les moyens aux actes de vengeance.

6- La menace d’une crise sociale

M. Philippe Duval présente un tableau sombre de la Côte d’Ivoire au plan économique et social. Il pousse son analyse jusqu’à prédire « un contexte social qui pourrait rapidement devenir explosif ». A le lire, nous nous demandons s’il s’agit de la Côte d’Ivoire ou d’un autre pays. Sans nous tromper, nous pouvons avancer que M. Philippe Duval n’a pas mis les pieds en Côte d’Ivoire avant d’écrire son article. Il a du se contenter d’éplucher les nombreux articles produits par les opposants au régime ivoirien résident en Europe (donc nécessairement coupés de la réalité socio économique ivoirienne). En effet, le Président Alassane OUATTARA a trouvé en avril 2011 un pays en pleine déconfiture au plan économique et social. Les banques ne fonctionnaient plus, les écoles étaient fermées. Les ordures jonchaient les rues. L’administration générale, la douane et les impôts ne fonctionnaient plus. Les bureaux des Ministères, des Grandes Administrations avaient été pillés. Cela faisait 10 ans que les pistes et les routes n’étaient pas entretenues. Les marchés manquaient de vivres de première nécessité. En moins d’un an, le Président Alassane OUATTARA a remis les ivoiriens au travail. Il a fait rééquiper les différentes administrations. Les routes ont été réparées. Plusieurs axes routiers ont été bitumés dans la capitale économique Abidjan. Les trottoirs ont été débarrassés des ordures et autres installations anarchiques qui polluaient le cadre de vie des populations. Les plateaux techniques des hôpitaux ont été restaurés. Des millions de kits scolaires ont rendu possible le bon déroulement des cours. Des dizaines de milliers de kits d’accouchement ont été distribués gratuitement dans les centres de santé et dans les maternités. Les universités d’Abidjan, d’Abobo et de Bouaké ont été entièrement rénovées ainsi que les UFR de Daloa et de Korhogo. Des grands chantiers de construction de ponts et d’autoroute ont démarrés créant ainsi des milliers d’emplois directs et indirects. Des milliers de pompes d’hydraulique villageoise ont été réparées. Au plan économique, l’on est passé d’un taux de croissance de -4,3% en 2011 à 8,6% en 2012. La Côte d’Ivoire a atteint le point d’achèvement de l’initiative PPTE faisant sauter plus de 6 000 Milliards de F CFA de dette extérieure ; ce qui constitue un atout important pour investir l’argent non dépensé pour payer la dette dans la construction d’hôpitaux et d’écoles, la réfection des pistes villageoises, l’approvisionnement des villages en eau potable et en électricité. Alors d’où M. Philippe Duval tire son tableau sombre ? Ce n’est pas le renchérissement des prix des denrées de première nécessité dû essentiellement à l’inflation mondiale qui va créer une explosion sociale. A cet effet Gouvernement ivoirien a pris des mesures vigoureuses pour faire baisser les prix des produits de première nécessité. Ce qui est certain et qui est vérifiable M. Philippe Duval se donne la peine de faire une enquête sérieuse de terrain, c’est que les ivoiriens vivent mieux que sous l’ère Gbagbo.

7- La réconciliation en panne

Concernant la réconciliation nationale, nous faisons remarquer à M. Philippe Duval que le Président Alassane OUATTARA n’a pas attendu d’être élu avant d’en faire une priorité. La réconciliation faisait partie de son programme de société et de gouvernement. Pouvait-il en être autrement quand l’on sait que le slogan du RDR, parti du Président Alassane OUATTARA est le « VIVRE ENSEMBLE ». A peine installé au pouvoir, le Président à créé par ordonnance la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation (CDVR). Par la suite, le Gouvernement a mis en place un cadre de Dialogue Républicain pour permettre à l’opposition d’exposer ses souhaits en vue d’apaiser le climat social tendu comme c’est toujours le cas après une guerre. En outre, soucieux de voir tous les fils de la Côte d’Ivoire participer à la reconstruction de notre pays, il a souhaité que l’opposition accepte de participer au gouvernement et prendre part aux élections législatives. Toutes les mains qu’il a tendues au Front Populaire Ivoirien (FPI) ont été refusées. Il a lancé un appel à tous ceux qui sont partis en exil. Certains, les plus nombreux, sont revenus et ne sont pas du tout inquiétés. Il est donc inexact de dire que le Président Alassane OUATTARA est dans une vindicte judiciaire. Ce sont ceux qui ont commis des crimes graves (crimes de sang et crimes économiques) qui sont traduits devant les tribunaux. On ne peut bâtir un Etat de Droit sans lutter avec détermination contre l’impunité. C’est pourquoi, dans leur grande majorité, les ivoiriens soutiennent les actions vigoureuses du Chef de l’Etat pour lutter contre le terrorisme et la guérilla que les partisans radicaux de l’ex Président ivoirien tentent de mener pour déstabiliser la Côte d’Ivoire. Pour finir sur ce chapitre, je fais remarquer que la réconciliation n’est pas en panne. Les ivoiriens ont réappris à se fréquenter et à vivre ensemble. Ils ont retrouvé le chemin des champs et des écoles sans s’entretuer.

8- Un Etat de droit un peu tordu

Contrairement à ce que prétend M. Philippe Duval, c’est maintenant que la Côte d’Ivoire renoue avec l’Etat de Droit après 10 ans d’impunités et de gabegies. Les crimes de sang de l’ex régime restés impunis (assassinats des personnalités politiques par les escadrons de la mort, tueries massives des opposants en mars 2004, etc.) ainsi que les nombreux scandales économiques et humanitaires (déversement des déchets toxiques dans la ville d’Abidjan, vol de plus de 800 milliards de francs cfa dans la filière café cacao, braquage de la BCEAO pendant la crise postélectorale, etc.) sont encore présents dans nos esprits. Le Président Alassane OUATTARA l’a promis. Il n’y aura plus d’impunités.

Le Ministre Joël N’GUESSAN
Porte Parole Principal du RDR

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