Ghana “tentative d’achat d’armes” 2 Ivoiriens extradés

 

Bamba Idrissa

Daké Blaise Aimé (à g) et Tapé Zéré Jean-Claude, les deux Ivoiriens interpellés au Ghana sont désormais aux mains de la Police ivoirienne.

”Coopération de Police à Police”. C’est l’appellation utilisée par le commissaire principal Touré Seydou (Conseiller spécial du Ministre d’Etat-ministre de l’intérieur, Hamed Bakayoko) pour qualifier l’opération qui a permis d’extrader en Côte d’Ivoire, les deux Ivoiriens interpellés par la Police ghanéenne à Cape Coast, le 14 septembre 2012.

L’officier de police qui était face à la presse, le samedi 6 octobre 2012 dans les locaux des Renseignements généraux à Cocody, a fait savoir que grâce à Interpol, les deux Ivoiriens, Tapé Zéré Jean-Claude et Daké Blaise Aimé, ont été ramenés en Côte d’Ivoire le vendredi 6 octobre dernier. ”Interpol Accra nous a envoyé un message auquel nous avons répondu favorablement”, a-t-il affirmé. Revenant sur les circonstances de leur interpellation au Ghana, le conférencier a laissé entendre : ”Le 14 septembre 2012, deux Ivoiriens et un Ghanéen ont été interpellés par la Police Régionale de Cape Coast alors qu’ils tentaient de se procurer illégalement des armes et des munitions. Ils ont été interpellés suite à des informations parvenues à la Police ghanéenne selon lesquelles, des Ivoiriens dont un ex-sergent de l’armée ivoirienne et un politicien, cherchaient des fournisseurs pour l’achat d’armes et de munitions”.

Selon Touré Seydou qui reprenait les propos tenus lors d’une conférence de presse par le Commissaire adjoint de Police Stephen Andoh Kwofie (Commandant régional central de la Police ghanéenne), les trois suspects s’étaient rendus à Cape Coast pour acheter des armes et munitions dans le but de déstabiliser le gouvernement du Président Alassane Ouattara. Le Ghanéen nommé Nana Mbra, a-t-il précisé, s’est fait passer pour un capitaine de la marine marchande. « Informée, la Police (ghanéenne) a surveillé la situation, et a présenté des agents de police comme étant les fournisseurs. Ainsi, suite aux rencontres entre ”les fournisseurs” et les Ivoiriens, il avait été décidé que les fournisseurs d’armes rencontrent les acheteurs pour des négociations après que ces derniers aient établi la liste de leurs besoins. Comme convenu, les deux Ivoiriens sont arrivés au lieu du rendez-vous à Cape Coast autour de 7h20 le 14 septembre 2012 pour répondre à des fournisseurs qui avaient apporté avec eux, cinq fusils d’assaut AK47 et une boîte de munitions 1400762 comme échantillons. Ils ont par la suite souhaité passer une commande de 600 kalachnikov dont 50 fusils à lunette (Dragunov), 50 pistolets automatiques et plusieurs munitions dont l’unité devait coûter 1 dollar », a rapporté le commissaire principal Touré Seydou s’appuyant toujours sur les déclarations du Commandant régional central de la Police ghanéenne. ”Selon lui, les Ivoiriens ont été arrêtés quand ils sont allés inspecter le véhicule dans lequel les armes ont été stockées”, a révélé Touré Seydou qui a ajouté : ”M. Andoh-Kwofie a précisé que les enquêtes de police ont révélé que les deux Ivoiriens s’étaient fait inscrire dans le pays comme des réfugiés mais qu’ils ne sont restés dans aucun camp d’enregistrement depuis leur arrivée au Ghana il y a environ 20 mois. Au lieu de cela, ils ont plutôt réussi à trouver des emplois dans un hôtel de Cape Coast comme agent de sécurité, jardinier et comme cuisinier”.

Tout en se félicitant de ”la franche collaboration” des autorités politiques et policières du Ghana dans l’affaire, le Commissaire principal Touré Seydou, par ailleurs patron des Renseignements généraux ivoiriens, a précisé que la Police Ghanéenne a ouvert une enquête qui a confirmé l’implication des personnes arrêtées dans une tentative de déstabilisation du régime ivoirien. ”Ces armes devaient servir à mener une opération militaire en Côte d’Ivoire”, a-t-il conclu.

BAMBA Idrissa
Soir Info

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